
furface eft liffè, unie & fans anfrafluofués :
les deux fubflances dont il eft compofé ont
line fituation inverfe de celle qu’on remarque
dans rhomme & dans les quadrupèdes ; la
fubftance médullaire occupe la couche fupé-
rieure, & la corticale eft placée au-deffous ;
les ventricules, au lieu d’être limés profondément
, paroilfent à la furface, & la couche
des nerfs optiques eft très-confidérables; ils
forment, de chaque côté, une protubérance
li volumineufe que chacun paroît , en quelque
forte, un cerveau diftinét & féparé; c’eft
à ce volume prodigieux de nerfs optiques
qu’on doit attribuer, fans doute, la fupériorité
de la vue des oifeaux far les autres fens.
I I . Le cervelet [Cerebellum) , lîtué à la partie
poftérieure 8c inférieure du crâne, eft comme
le cerveau, un vifcère pulpeux, fa fubftance
eft cependant plus ferme: il eft de même que
le cerveau, compofé d’une couche fupérieure
qu’on regarde comme un lacis de glandes,
& d’une couche inférieure ou médullaire, qui
paroît formée par l’affemblage des vaifleaux
excrétoires. Le corceiet fert, ainfi que le cerveau
, à la fécrétion des efprits animaux.
III. L a m o e l l e ALONGÉE ( S u lj la n t ia meiul-
ta r is ) eft une continuation de la fubftance du
cerveau j elle occupe la bafe du crâne derrière
le cervelet & fe termine au trou occipital;
là, elle change de nom & prend celui
de moelle épinière. Sous celte dénomination
elle fe prolonge jufqu’à l’os facrum, en paf-
faut à travers le long canal des vertèbres. Dans
quelques efpèces d’oifeaux, la moelle épinière
teft comme divifée antérieurement en deux
branches ( PI. i , fig. 6, M E ). On verra fur
îa même planche, fig. y, une coupe tranfyer*
fale de cette moelle de l’épine , qui repréfente
comment les deux parties, qui paroilfent
diviféespardevant, fe réunifient parderrière en
laiflànt entr’elles une cavité affez profonde.
IV. L a trachée artère ( Afpera-arteria ) eft
compofée, comme dans les autres animaux,
du larynx & de la glotte. Quelques anato-
miftes ont diftingué deux larynx dans les
oifeaux ; l’un qu’ils ont appellé fupéricur &
l ’autre qu’ils ont nommé inférieur ; mais il
eft certain que ces animaux n’ont réellement
qu’un larynx, dont les diverfes parties confii-
tuantes font réparées Se occupent des légions
differentes. La glotte fe trouve à la partie la
plus élevée de la trachée-artère, vers la bafe
de la langue. Ori remarque cependant ici une
petite différence : les membranes & les cavi-
tés fonores, au lieu d’être fi tuées immédiate-
ment au deflôus de cette ouverture, comme
le font les cordes vocales dans l’homme &
dans les quadrupèdes, font placées au bas du
cou, entre lés branches de la fourchette. Suivant
M. Vic-d’Azir, le larynx des oifeaux qui
chantent, eft recouvert d’une expanfion muf.
culaîre, qui fuit fes contours & lui imprime
divers mouvemens; au contraire, cet organe,
confidéré dans les oifeaux dont la voix rauque
manque abfolument de mélodie, eft nti 8c dé-
pourvu de mufcles, qui adhèrent immédiatement
à fes parois. On peut voir la trachée-
artère de l'Aigle (PI. 2, fig. J , T-A); & celle
de la Grue qui forme des circonvolutions &
qui eft enchaffée dans le ftetnum (PI. 2 ,
fig- 9 » T T ).
V. L’<esophage ((Efopkagus) , aulieu d'être placé
derrière ia trachée-artère comme dans les quadrupèdes,
eft fitué latéralement; cette difpo.
fition empêche les alimens de tomber dans
l’organe deftiné à la refpiration, & difpenfe
ces animaux de la néceflité d’une épiglotte;
en effet, ils n’en ont point; d’ailleurs, la
glotte fe ferme elle même exaâement, par
une contraétion qui lui eft propre, & bouche
l’ouverture de la trachée artère. L’oefopliage
des oifeaux a encore une deflination particulière;
c’elt là ou commence la drgellion : puif-
que cet organe dilaté vers le bas du cou, fe
prête au féiourdes alimens qui s’y ramolliffent
8c paffent fucceflivement dans l’eftomac pour y
fubir l’aâion des forces digeftives. Cette dilatation
de Toefophage eft très-confidérable dans
les oifeaux qui vivent d’herbes, de fruits ou
de grains; elle eft plus étroite dans les carnivores.
Voyez celui de l'Aigle (PI. 2, fig. j, oe).
VI. Le coeur [Cor) eft fitué au milieu & vers le
haut de la poitrine. II a , comme celui des
quadrupèdes, une forme pyramidale, & fe
partage, par une cloifon mitoyenne, en deux
cavités qu’on appelle ventricules. A fa bafe,
qui eft un peu retournée en haut, font placés
deuxfacs charnus, nommés les oreillettes, dont
les fonâions confiftent à entretenir la circulation
du fang. La ftruéture de ce vifcère ne
diffère prefqu’en lien du jcoeur des quata;
pèdes.
y If. Les pôümons ( Pulmones) font à la vérité
1 d’une fubftance moins denfe que. ceux des
autres animaux; ils occupent auffi moins de
- place dans ia poitrine; mais ils ne font pas
- moins fufceptibles d’une grande dilatation ,
parce qu’étant attachés aux côtés, les vehcules
abdominales, dont les lames moyennes, ou
diaphragmatiques font mufculaires, agrandirent
leur étendue; & comme elles fe rem-
pHflent d’air, le ventre des oifeaux, dans l’expiration,
fe gonfle alors aulieu de s’affaiffer,
mouvement qui fe fait d’une manière inverfe
. dans l’homme 8c dans les quadrupèdes.
YIII. Le diaphragme ( Diaphragma ) n’eft
f point compofé comme celui des autres ani-
! maux : on ne trouve à fa place, tantôt qu’une
i membrane très-mince, tantôt que des portions
de membranes également déliées, qui n’ont
de rapport avec le diaphragme que d’avoir
!• une fituation intermédiaire entre la poitrine
& les vifcères du bas ventre ; mais qui,
| n’étant pas fufceptibles d’aucune contraétion,
!■ ne peuvent contribuer en rien à la refpi-
L ration.
IX. L’estomac (Ventriculus) varie aufli beau-
[, coup dans les oifeaux, fuivant M. Vic-d’A-
! zir (i) : on peut réduire à trois chefs les diffé- I rences principales de fa ftruéture. Dans les
•. uns, l’eftomac proprement dit, qui eft une
| , continuation de l’oefophage, eft recouvert par
un mufcle à deux ventres épais, aplatis,
dont les bords latéraux font aigus, & que les
; deux tendons oppofés réunifient. La fitua-
|. tion de ces tendons eft tranfverfàle ; leur
partie moyenne adhère peu au fac du ventri-
t cule, & ils fe terminent, vers la circonférence
, par des filets radiés. Cette flruéture
eft celle de l’eftomac de la Peihtadej de l’Oie,
} du Canard, des Cygnes a & de tous les galli-
I. nacés. Dans les autres, quoique la difpolition
| foit à-peu-près la même, & que le mufcle
digaftrique du golïer conferve une grande
I épaifleur., les bords de ce mufcle, aulieu d’être
j. tranchans, font arrondis. L’eftomac, confi-
déré en entier, eft beaucoup moins aplati ;
les tendons mitoyens font moins volumineux,
& ils adhèrent de la manière la plus intime,
( i ) L’obfervation de M. Yic-d’Azir eft fondée fur
*n grand nombre de différions qu’il a faites, & dont
11 a préfçnté Us defluas à l’académie royale des fciences.
au fac charnu qu’ils recouvrent: on trouve
dans le Merle & dans le Geai, des exemples
de cette conformation. Enfin dans les oifeaux
du troifième ordre, l’eftomac eft alongé &
arrondi: aulieu d’un tendon tranfverfal fur le
milieu de chacune de fes deux faces, il y a
une expanfion aponévrotîque, étroite, ovale,
qui fait corps avec le fac du ventricule, &
que l’on peut regarder comme le centre d’un
grand nombre de rayons aponévrotiques, également
dirigés vers les bords. L’épaiffeur du
tiflu mufcularre eft beaucoup moins grande
que dans les deux ordres précédens. Le Martin
- pêcheur, le Héron, V Aigle, Y Effraie , le
Grand Duc y le Pélican y la Mouette cendrée 8c
la Cigogne , font dans ce cas. On peut rapporter
à ces trois divifions les divers eftomacs
de tous les oifeaux. Dans toutes les familles,
même dans celle des granivores, la portion
de l’oefophage, que l’on voit immédiatement
au-delïiis de l’eftomac, eft remarquable par
un tiflu glanduleux qui forme une bande circulaire,
& dont chaque point Taillant percé
d’un pore, laifle échapper, Iorfqu’on le comprime,
un fluide, foit de couleur grife, dans
la Mouette cendrée, foit rougeâtre dans la Cigogne
, auquel on a donné le nom de fuc gaf-
trique. Ce tiflu glanduleux eft plus étendu
dans les oifeaux qui vivent de chair, que dans
ceux qui fe nourriflent de fubftances végétales.
Dans ceux-ci, la face interne de l’eflonaac eft
recouverte.d’une membrane épaifle, calleufe,
-& dont les replis oppofés fymétriquement
les uns aux autres, & mus par les fortes con-
traélions du mufcle interne, broyent les alimens
déjà ramollis par leur féjour dans le
jabot, & les mêlent intimément avec le fuc
que filtrent les glandes inférieures de l’oefo-
phage; d’où M. V ic -d ’Azrr conclut , avec
M. Hunter, que la vraie maflicatiôn des
oifeaux fe fait dans l’eftomac, phénomène
fingulier que l’on retrouve dans la famille des
cruftacées. L’eftomac de Y Aigle eft repréfeuté
(PI. 2 , fig. 3 , E).
X . L e s i n t e s t i n s ( Intejlîna) forment un canal
alongé, cylindrique, membraneux, fortifié pat
quelques fibres mufculaires & par un grand
nombre de vaifleaux fanguins. On ne diftingué
point de colon, & lesinteftins confervent à-
peu-près la même largeur : ainfi ils ne pour-
roient être divifés comme dans l’homme, en
grêles & en gros ; quoique fouvent ce foit