
met de la tête , la partie fupérieure du cou &
tout le deflus du corps font noirs ; mais les
côtés de la tête & la furface inférieure du tronc, j
plongée dans l’eau quand il nage, font d’une j
blancheur éclatante. Les grandes pennes de l’aîle
font noires & lés moyennes terminées de
blanc , ce qui forme un trait blanc & oblique
fur Taîle, quand elle eft pliée. La queue eft
courte , noirâtre & un peu pointue. Suivant
M. de Buffon, la femelle diffère du mâle en ce
qu’elle n’a pas le petit trait blanc entre le bec
8c l’oeil , mais fà gcfrge eft blanche. Ce Pingouin
habite les mers du Groenland & fe retire
pendant les froids rigoureux de l’hiver dans
des cavernes de rochers , dont l’ouverture eft
fubmergée , mais dont l’intérieur s’élève affez
aurdellus des flots pour lui fournir une retraite,
où il refte dans un état de torpeur & fuftenté
par la graifledont il eft abondamment chargé. Le
Salmone ar&ique & les autres petits poiflons
forment fà nourriture ordinaire. Linn.J. n. 110.
Buff. tom. 18 j p» 70. Oth. Fabric. Faun.
Groenl. p. 78. Les parties feptentrionales de
VAmérique 6* de VEurope.
L. 15 , E. 2 4 , p. 28, R. 10.
a. M. Pallas fait mention d’un autre individu,
dont le bec eft plus court, fans cannelure : un trait
blanc & oblique pafle fur le front. P ail. fpicil,
t e » 4-e
Le petit Pingouin. 3. P. P ica. P. Corpore fuprà
nigro ; fubtus albo : capite toto & gulâ nigrïs :
remigibus interioribus apice albis : rofiro Uvi j
nigro : pedibus anticè canefcentibus, pofiicè nigris.
Le deffus du corps noir 3 le deflous blanc :
toute la tête & la gorge noires : les pennes
intérieures de l’aîle blanches au fommet : le
bec lifle & noir : les pieds gris par devant &
noirs par derrière.
Belon eft le premier Naturalifte qui ait parlé
de cët oifeau fous le nom de Plongeon de mer,
c’eft ce qui a fait croire à M. de Buffon que
peut-être il n’appartenoit pas au genre des Pingouins
; cependant depuis que ce célèbre Naturalifte
a expofé fes doutes à cet égard , le prétendu
Plongeon de mer a été obfervé & décrit
avec tantd’exa&itude, qu’il paroît décidé qu’on
doic le ranger dans la famille dont il eft ici
qaeftion. Tout ce que nous avons à dire fur la
conformation & les moeurs de ce Pingouin ,
nous l’avons tiré de la Faune du Groenland ,
par M. Otho Fabricius : au rapport de ce grand
Naturalifte, cet oifeau eft de la groffeur de la
Corneille. Son corps eft plus alougé que celui
de l’efpèce précédente ; fa tête eft aufli K
étroite ; fon bec moins raccourci 8c marqué à
peine de quelque légère cannelure : fes pieds
font gris par devant 8c noirs par derrière On ne
voit pas non plus de ligne blanche entre le bec
8c l’orbite des yeux, comme certains Auteurs
l’ont prétendu ; mais l ’ouverture des narines eft
recouverte de petites plumes noires : les yeux
font pareillement noirs. Sur un grand nombre
d’individus que M. Fabricius, a obfervés pendant
l’été , iî a trouvé que la tête étoit entièrement
noire ainfi que la gorge. Pendant l’hiver,
ces oifeaux réunis en troupes , vont chercher
leur nourriture fur les rivages 3 & la nuit ils
regagnent la pleine mer. Ils fe nourriflent d’in-
feéfces & de vers marins. Leur vol eft affez
rapide , mais il n’eft pas très-élevé. Ils ne marchent
qu’avec beaucoup de peine : aufli les
voit-on rarement pofés à terre 3 ce n’eft que
dans le tems de la ponte qu’on les trouve fur
les rochers efearpés. Les Groenlandois font très-
friands de la chair des Petits-Pingouins y qu'ils
mangent avec plus d’avidité lorfqu’elle eft demi
pourrie : ils font aufli grand cas de leur
graiflè 8c s’habillent de leur peau. Belon , art.
37 , Buff. tom. 18 y p . 79. Oth. Fabric: Faun.
Groenl. n. 51. VEurope feptentrionale & la mer
de Crète.
Les habitans du Groenland diftinguent trois
variétés dans cette efpèce, auxquelles ils ont
donné différens noms.
a. LeNiviarfarfuk.Sà tête eft blanche. Celui-
ci a beaucoup de rapports avec le Macareux du
Kamtfchatka. Oth. Fabric. Ibid.
b. Le Kakortok. Son corps eft entièrement
blanc. Oth. Fabric. Ibid.
c. LeAukpilartok. Le dos eft rougeâtre. Oth.
Fabric. Ibid.
* Le Pingouin du C h i i i . 4. P. Chilenfis. P.
Corpore fuprà ex grifeo - cerulefcente j fubtus
albo : alis bnpennibus : caudâ ferè nullâ :
rojlro tenui apice infiexo.
Le deflus du corps d’un gris changeant en
bleu 3 le deflous blanc : le aîles dépourvues
de pennes ; la queue prefque nulle : le bec
mince & un peu recourbé à la pointe.
Cet oifeau femble former la nuance entre
la famille des Pingouins 8c celle des Manchots:
il reffemble aux premiers par fes pattes divi-
fées en trois doigts antérieurs 3 8c le rapproche
des derniers par la conformation des aîles, qui
repréfentent deux nageoires pendantes , couvertes
de plumes très-courtes qui reffemblent »
fles écailles : il s*en fert effectivement pour nager
, & elles font trop petites pour le vol. Il a
la taille du Canard , mais fon cou eft plus '
alongé. Sa tête eft petite, relativement au volume
du corps, comprimée par les côtés , & fe
termine antérieurement par un bec mince 8c
recourbé un peu vers la pointe. Tout fon plumage
eft fi fin j qu’il paroît couvert de poil
comme les quadrupèdes. Le gris-changeant en
bleu domine fur le deflus du corps 3 & le blanc
fut la poitrine & le ventre. La queue eft formée
par le prolongement des plumes du croupion
& du ventre. On pourroit le nommer podi-
cïpede y dit M. l’Abbé Molina, à caufe de fes
pattes qui font pofées auprès de l’anus 3 ce qui
l’oblige de marcher droit y la tête levée comme
celle de l’homme. Sa marche eft vacillante &
fa tête eft toujours en mouvement pour con-
ferver l’équilibre. Les Naturels du pays lui
ont donné le nom à.’Oifeau-enfant, parce que
de loin, il ne reflemble pas mal à un enfant
qui commence à marcher. Cet oifeau , quoi-
qu’excellent nageur, ne peut tenir la mer pendant
une tempête , 8c l’on en trouve fouvenc
fur la plage qui ont péri. Plufieurs Voyageurs
ont vanté fa chair , continue M. Molina 3 je
n’en ai jamais mangé , 8c je fais qu’au Chili,
elle eft univerfellement rejettée. Sa peau eft
épaifle comme celle du cochon & fe détaché
facilement des mufcles. La femelle fait fon nid
dans le fable 8c pond fix ou fept oeufs blanc«,
tachetés de noir. H fl. du Chili y par M. F A bbe
Molina 3 p. 210. Le Chili.
Xe. G e n r e .
MACAREUX , Alcq. L in n .f n. n o .
Corpus deprejfum , compaclum * Anatis f mile
j fuprà ex jufeo- nigrum _, fubtus grifeum.
Caput vertice planum , elongaturn. Roflrum
màgnum , compreffum , utcumque conoideum ,
duabus quafi laminis verticalibus infiruclum ,
fulcatum fzpiàs tranfverfim j ipfius altidudo lon-
gitudinem equal : mandibule. inflexA, convex a ;
inferior ante bafim gibbofa. Nares j lineares.
Lingua craffiufcula , integra.
Collum mediocre.
AU ad volandum vix idoneA , caudâ paulo
breviores.
Femora intrà abdomen pofita. Pedes natatorily
tridaclyli. Digiti anteriores membranâ integra
cônjunçli ; pqflïco nulle.
Cauda brcvjjjîma.
Alcæ maris potiffimum arclici in col a j pifeibus
& infeclis mariais viclitant : interdih in mari
vagantes ; hoelà j in cuniculis ope roflri exca-
vatis & rupiumfifuris hofpitantur> ibique nidifie
ant in terra nudâ.Foemina ovaparit duo 3vulgb
unicum y pro avis mole y maximum 3 fordide album
y punchs fufeis vel nigricantibuspiclum.
Le corps aplati, ram a fie , femblable a celui
du Canard y d’un brun-noirâtre en deflus, gris
en deflous.
La tête aplatie fur le fommet 8c alongée. Le
bec grand , comprimé par les côtés , ordinairement
Un peu en forme de cône , compofé de
deux efpèces de lames verticales 8c rrès-lou-
vent fillonné tranfverfalement 3 fa hauteur égale
fa longueur : les mâchoires font recourbées l’une
vers l’autre 8c convexes; l’inférieure eft renflée
près de la bafe. Les narines, étroites, aiongées.
La langue un peu épaifle 8c entière.
Le coird’une longueur médiocre.
Les aîles à peine propres pour le vol 8c un
peu plus courres que la queue.
Les cuifles cachées dans l’abdomen. Les pieds
palmés, divifésen trois doigts 3 il n’y en a point
par derrière. Une membrane entière réunit tous
les doigtsàntérieurs.
La queue très- courte.
Les Marcareux habitent principalement les
mers du Nord; ils vivent de poiflons 8c d’in-
feétes de mër : pendant le jour , ils errent fur
les flots ; la nuit ils fe retirent dans les trous
qu’ils ont creufés avec leur bec ou dans les
fentes des rochers 3 & ils y nichent aufli fur la
roche nue. La femelle pond quelquefois deux
oeufs, plus fouvent un feul, qui eft très gros
relativement à la taille de l’oifeau, d’un blanc-
fai e , marbré de brun 8c de; noirâtre.
Le Macareux, i . A. Archca. A. Corpore fuprà
nigro • fubtus albo : palpebris mucrortatïs :
torque nigro : rojlro rubro, bafi CAruleo :
pedibus fubrubris.
Le deflus du corps noir 8c le deflous blanc ;
de petites excroiflances aux paupières : un
collier noir : le bec rouge 8c teint de bleu
à la bafe : les pieds rougeâtres. ( PI. 1 o.fig. 3. )
Cet oifeau que Gefner appelle Petit-moine, à
caufe de fa livrée, a la tête prefque ronde,
8c remarquable par la ftruéture du bec. Qu’on
fe figure deux lames de coureau très-courtes ,
dit M. de Buffon, appliquées l’une contre
l’autre par le tranchant 3’c’eft le bec du Macareux.
La pointe de ce bec eft rouge & cannelée
tranfverfalement par trois ou quatre perirs
filions, tandis que l’efpace près de la tête eft