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du moins dans nos climats; chaque ponte eft
de vingt oeufs ou d’un plus grand nombre félon
quelques Namraliftes , & de douze ou environ
fuivanr les autres : fes oeufs font beaucoup
moins gros que ceux de P o u le 8c la coquille en
eft plus mince que celle des oeufs des Pigeons :
leur couleur eft un gris-verdâtre, marqueté de
petites taches brunes, arrangées en zones circulaires
autour de l’oeuf. L ’incubation eft de
vingt à vingt-cinq jours. Nous n’entrerons dans
aucun détail fur la manière d’élever les F a ifa n s ;
ceux qui délireront s’inftruire fur cetre matière
n ’ont qu’à consulter l’ouvrage de M. de BufFon :
q u ’il nous fuffife d’ajouter qu’un F a ifa n d e a u
bien gras eft un morceau exquis & en même-
tems une nourriture -très-faine ; auffi ce mets
a -t-il été de tout rems réfervé pour la table des
riches. B r i ff . O r n k h , rom. i . p . 262.. n. 1. B u f f.
tom . 4. p . 6 0 . L a c h . S y n . I I . 2. p . 7 11. n . 4.
L a Coichide j P a n c ie n C o n tin e n t.
L. 3 4 J , E. 3 0 , P... R. r8.
a . L e F a ifa n à co llier b la n c ( P . T o rq u a tu s . )
forme une très-belle variété dans cette efpèce ;
il porte autour du cou une efpècé~de' collier
d ’une blancheur éclatante : les plumes du cou
8c de la poitrine font plus profondémentéchancrées
que celles du F a ifa n c om m u n y elies pa-
roiffent doubles, quand on les voit par le bout.
Ses couleurs préfententaufti quelques différences.
L a t h , ib id , F a r i é t . A . L a Chine-, les b o r d s de
la m e r C a fp ie n n e & d u W o lg a .
b. L e F a i fa n p a n a c h é ( P. F a r iu s . )' a la meme
oroffeur que l’efpèce ordinaire. Son plumage eft
blanc & femé de taches qui réiiniiFent coures les
couleurs d e notre F a ifa n . On prétend qu’il eft
ftérile. B r i ff . ib id . F a r i é t . A .
c. L e F a i fa n b la n c ( P . A lb u s . ) diffère du
précédent, en ce qu’il eft d’un beau- blanc partout
le corps. Il a feulement quelques petites
taches d’un noir violet vers le cou; 8c quelques
teintes rouffes furies plumes feapulaites. On en
voit quelquefois d’entièrement blancs. B r i ff . ib.
F a r i é t . B .
d . Le C o q u a r ( P . H y b n d u s .) a le fommet de
la tête tacheté de blanc ; les yeux entourés
d’une peau nue 8c chargée de petits mammelons
charnus, d’un rouge très-vif ; le manteau varié
de brun 8c de blanchâtre ; la tê te , la gorge, le
co u , la poitrine 8c le- haut du- ventre d’un cendré
très-foncé 8c prefque noir; le bas-ventre,
les cuiffes & les couvertures inférieures de la
queue variées de brun -clair, de cendré 8c de
noirâtre. Les côtés du corps font rayés de bandes
O L O G I E.
noire s, tranfverfales. Les couvertures de I’aî|e
préfentent un mélange agréable de roux, de
blanchâtre & de noir : les grandes pennes de
l’aîle font d’un brun-clair ; les moyennes blanches
8c bordées extérieurement d’un petit filet
roux : leur côté inférieur eft noir & frangé de
roux. Les plumes de la queue font noires dans
leur milieu 8c blanches vers leurs bords. Le bec
8c les pieds font gris ôc les ongles noirâtres. Le
C o q u a r provient du mélange du F a i fa n avec la
P o u le o rd in a ire : il ne vaut rien pour perpétuer
l’efpèce , ainii que le précédent. B r iff. ibid,
" F a n é e . C . •L
. 2 (5. E... P... R. 18.
e . L e F a i fa n -D in d o n ( P i . 88 _, f ig . 3, P,
G a ilo -P a v a n ts . ) eft du nombre des oifeaux dont
on ne connoît pas encore parfaitement l’origine.
Edwards préfume que c’eft un métis provenant
du mélange de l’efpece du D in d o n avec celle
du F a i fa n . L’individu, fur lequel il a fait fa
defcripcion, avoir été tiré d’un coup de fufil,
dans les bois- voifins de Hanford, dans la province
de D o rfe t, où il fut apperçu au mois
d ’oétobre 1759, avec deux ou trois autres oifeaux
femblables. Il écoic en effet d’une grof-
feur moyenne entré, le F a i fa n 8c fe Dindon.
Une petite aigrette de plumes noires, affez
longues, s’élevoir fur la bafe du bec fupérieur:
la tête n ’étoit point n u e, comme celle-du Dind
o n , mais couverte dé petites plumes, fort courtes.
Les yeux étoient entourés d’un cerclé de peau
rouge , moins large que dans le F a ifa n . On ne
dit point lî- cet oifeau relevoit les grandes plumes
de la queue pour faite la roue ; il paroît feulement
par la -figure qu’il les portoit ordinairement
, comme le 'D in d o n , lorfqu’il eft tranquille.
Au refte, il- eft à remarquer qu’il n’a-
voit la queue compofée que de feizé plumes,
comme celle du C o q de Bruyère ; tandis que
celles des D in d o n s 8c des F a i fa n s en ont dix-
huit. D ’ailleurs, chaque plume du corps écoic
double fur une même racine ; l’une ferme & plus
grande ; l’autre petite 8c duvetée, caractère qui
ne convient ni au F a ifa n ni au D in d o n , mais bien
au Coq de B r u y e r e S c au Coq comm u n . Ses couleurs
étoient à-peu-près les mêmes que celles dû Faifan.
J ’ai fait graver au.trait fimple la tête du Coquar
( P L 88 y f ig . 3 bis. ) E d i v . G la n . P L 237. Buff-
-tom. 3'. p . 227.
L... E. 3>. P.. R, i(5.
* L e Faisan a collier blanc de la C hine. ?•
P . A lb o - to rq u a tu s . P . Cor p o re f u p r à vefiito
p e n n is n ig ro j a lb o & ca fia n eo fim b r ia ti s 3 nitore
O R N I T H O
tore varlo ; fubths mgricante & purpuw varie-
goto: cap lie ex purpureo-viridi : criflâ utrin-
* e ereclâ pone oculos : torque albo : uropygio
fubviridi : roftro pedibufque corneis.
J Le deffus du corps revêtu de plumes frangées
de noir , de blanc 8c de marron^ avec
divers reflets ; le deffous varié de noirâtre 8c
de pourpre : la tête d’un pourpre-verd : une
efpèce de huppe relevée , de part & d’autre ,
derrière les yeux : un collier blanc : le croupion
verdâtre : le bec & les pieds couleur de
c0™M6* . Maudu.i t à d,é.j*à/ -fa•i t ment•i on d1e cette
nouvelle efpèce dans le di&ionnaire de l’Encyclopédie
méthodique , fous le nom de Faifan
commun de la Chine ; mais j’ai vu un grand
nombre d’individus vivans, de i’un 8c de l’autre
fexe, chez M. le Roi, demeurant à la porte
du Bois de Boulogne , & j’ai recueilli tout ce
que cet amateur fi inftrtiit dans 1 ait d elever
les Faifans , a bien voulu me communiquer.
Il y g environ douze ans, m’a-t-il dit, que
cet oifeau a été rapporté de la Chine , ou
il eft fort commun ; 8c depuis quil éft en
France , il a confervé exa&ément toutes fes
couleurs. Le bec eft long d’environ un ponce,
un peu ftrié longitudinalement 8c légèrement
fléchi vers laf pointe. La tête 8c le haut du cou
font d’un pourpre-violet , glace de verd fur
cette belle coiffe rembrunie , paroît une large
pièce, compofée de petites plumes prefque lofes
& d’un rouge-écarlate , qui embraffe le^ globe
de l’oeil. Sur le haut de la tete , derrière les
yeux , s’élève , de part 8c d’autre , une petite
touffe de plumes alongées , qui reprefentent
deux cornes ou deux oreilles 8c qui fubfiftent
même après le tems des amours. On voit au
milieu du cou un collier blanc , affez fem-
blable à celui du Pigeon ramier, dont les
plumes tombent les premières à la mue , 8c
qui reviennent les dernières, vers le milieu du
mois de feptembre : au deflous de ce collier ,
les plumes de la baffe du cou & de la poitrine
prennent une autre couleur ; elles font coupées
carrément par le bout , teintes d un
beau marron, luftrées de pourpre ou de couleur
d’or 8c marquées d’une tache noire a 1 extrémité
de la tige. Les plumes fcapulaires ont la
tige blanchâtre ; la bafe des barbes noire , avec
une large frange dorée, terminée, fur le contour,
par un petit liféré noirâtre , 8c à l’extremitc
par une tache de noir de velours en pied de
mouche ; celles du dos font marquées dans le
L O G I E. l8î
centre de liférés blanchâtres, répandus dans
tous les fens & renfermés par une ligne de meme
couleur, parallèle au contour de la plume dont
le bout eft irifé. Les plumes du croupion font
variées de noirâtre & de gris dans le milieu
de leur furface & richement colorées, par le
b o u t, de verd, luftré de violet & de pourpre,
comme on en voit fur la queue du P ao n ; celles
du ventre font panachées de noirâtre & de pour-
pre ; celles des flancs brillent d un fauve-clair.
Le bout de l’aîle eft mêlé de verd & de bleu ;
les grandes couvertures font olivâtres avec
quelques teintes de marron ; & les pennes de
l ’aîle traverses de bandelettes blanchâtres fur
du brun. Les re£tric«s intermediaires de la
queue ont du violet de chaque cote & a 1 extrémité
des barbes elles font enfuite d u n cen-
dré-pourpre du côté de la tige & marquées
tranfverfalement de bandelettes noires ; les
redrices latérales font jafpées extérieurement,
avec deux rangs de bandes noires , 1 une en
de*cà, l’autre en de là de la tige , comme dans
celles du milieu. Il eft certain que c e F a ifa n
doit conftituer une efpèce particulière & qjion
11e peut le regarder comme une variété de
notre F a ifa n d ’ tu r o p e ; fa livrée eft conftam-
ment la même 8c abfolumçnt différente de ce
dernier ; fes moeurs préfentent aufli beaucoup
de différences. La femelle pond quinze jours
avant la F a ifa n e comm une 8c la ponte eft plus
nombreufe. M. le Roi en a vn une produire
foixante oeufs ; il eft vrai que le tems de l incubation
eft pareillement de vingt-fix jours ,
mais les oeufs diffèrent auffi par les couleurs ;
ceux de l’efpèce dont il s’agit ici , font d un
bleu-tendre , quelquefois plus ou moins verdâtres
, tiquetés de bleu ; tandis^ qire ceux de
la F a ifa n e font d’une efpèce d’olivatre uniforme.
Le mâle eft plus fort que le F a ifa n
d ’ Europe , & la femelle plus blanche , plus petite
avec des couleurs également diftribuées,
mais par mailles plus étroites. Le caraéfeoe de
ces oifeaux eft dur , fauvage & prefqu’in-
domptable. Les mâles fe battent jufqu’à outrance
, fe crèvent les yeux & s attaquent
prefque toujours à la tète, La femelle prend
quelquefois la livrée du mâle, lorfque par une
produftion trop précoce & trop nombreufe ,
elle s’eft totalement épuifée. J ’en ai vu une chez
M. le Roi qui eft dans ce cas-H & qui ne fe
diftmgue des mâles que pat le défaut d’oreilles
& de” pièce rouge-écarlate autour des yeux.....
L a Chine . L. i 8 . E. P. 14- R- l8 -
A a