
riture : on parvient facilement à apprivoifer
les jeunes. C’eft auffi dans les trous des
rochers qu’il confiruit fon nid avec des
petits morceaux de bois fec : la femelle pond
deux oeufs blancs , femblables à ceux du
Pigeon.
L e C o q d e r o c h e , r . R. Crocea. R. Corpore
fuprà & fubtus aurantio : crifia in vertice,
hzmifphericâ : remigibus reclricibufque albo, fufco
& aurantio variegatis : teciricibus caudce fupe-
rioribus api ce tmneatis : rojlro pedibufque flavi-
camïbus.
Le deflus Sc le deffous du corps orangés
une huppe droite Sc demi - circulaire fur le
fommet de la tête : les pennes de l’aile Sc
de la queue variées de blanc, de brun &
d’orangé : les couvertures fupérieures de la
queue tronquées à l’extrémité : le bec Sc les-
pieds jaunâtres. (PL 5)9. fig. /. )
Cet oifeau, quoique d’une couleur uniforme
y efl un des plus beaux de l’Amérique
méridionale. Il a le bec comprimé par les
côtés vers l’extrémité Sc long de feize lignes ;
la tête fürmontée d’une belle huppe-longitudinale,
en forme de demi-cercle, longue
-d’environ dix - huit lignes , d’une couleur
©rangéeentourée fur fes bords d’un petit
filet pourpre Sc terminée par un filet orangé.
Cette dernière couleur domine fur
la tête, le dos, le croupion, les petites
couvertures de l’aile & de la q u e u e la
gorge r la poitrine, le ventre Sc les cuiffes.
Les couvertures intermédiaires des ailes ont
une teinte d’orangé - clair du côté extérieur
& du brun intérieurement; enfin, les grandes
les plus éloignées du corps font brunes Sc
terminées de blanc-jaunâtre.- Les fix premières
pennes de l’aile font blanches en dehors
depuis leur origine jufques vers les deux
tiers de leur longueur ; toutes les autres ont
auffi une partie de leur côté intérieur blanc r
la première grande plume de chaque aile efl
échancrée du tiers de fa longueur de la pointe
à la bafe. La queue efl très-courte & coupée
carrément, ainfi que quelques plumes des
couvertures de l’aile Sc celles qui couvrent
les re&rices : les dix pennes intermédiaires
de la queue , font d’un très-bel orangé extérieurement
, depuis leur origine jufques vers
la moitié de leur longueur, Sc d’un orangé
très-pâle en dedans; l’autre moitié efl brune,
Sc bordée par le bout d’un orangé-clair : la
plus extérieure, de chaque côté, efl b#une,
excepté fon bord intérieur, qui efl teint
d’orangé-pâle, depuis l’origine de la plume
jufques vers la moitié de fa longueur : elle
efl auffi comme les dix du milieu frangée
par le bout d’orangé-clair. Le mâle ne prend
qu’avec l’âge fa belle couleur : dans la première
année, il efl brun ; mais à mefure
qu’il grandit, fon plumage prend des pointes ■
& des taches de couleur rouffe, qui deviennent
orangées lorfqu’il efl adulte. La livrée
de la femelle efl entièrement brune : on ap.
perçoit feulement quelques teintes de roux
fur le croupion, la queue Sc les pennes des
ailes. Sa huppe efl auffi moins ; fournie,
moins élevée, moins arrondie Sc plus
avancée fur le bec que celle du mâle. Tous
deux font ordinairement plus gros Sc plus
grands qu’un Pigeon-Ramier : ils fe tiennent
non - feulement dans les fentes profondes-
des rochers, mais encore dans les grandes
cavernes obfcures où la lumière du jour ne
peut pénétrer;, ils volent cependant Sc voient
très-bien pendant le jour, d’où l’on doit préfumer
qu’ils ont les yeux conformés comme'
ceux du chat. Ils font également vifs Sc très-
farouches : o a ne peut les tirer qu’en.fe
cachant derrière quelque rocher , où iî faut
les attendre fouvent pendant plufieurs heures.
Ils fe nourriffent de petits fruits fauvages ; &
ils ont l’habitude de gratter la terre, de battre
les ailes Sc de fe fecouer comme les Poulesr
mais ils n’ont ni le chant du Coq ni la voix
de la Poule r leur cri pourrait s’exprimer
par la fillabe ké, prononcée d’un ton aigu Sc
traînant. C’efl dans un trou de rocher qu’ils
conflruifent groffiérement leur nid , avec des
petits morceaux de bois fec : la femelle ne
pond que deux oeufs fphériques Sc blancs.
Leur chair efl eflimée Sc leur plumage très-
recherché.- Buff. tom. 8. p. 180. Naturf. XL
p. r. tab. 1. U Amérique méridionale.
L. n . E. 25. P. 19. R. 12.
Le Coq de roche du Pérou. 2. R. Peru-
viana. R. Corpore fuprà & fubtus aurantio
crifia in vertice ereelà.,. decompofitâ : uropygio cine•
reo : remigibus reclricibnfque nigris : rojlro & pedi-
bus fubluteis..
Le deffiis Sc le deffous du corps orangés:
une huppe droite Sc décompofée fur le
fommet de la tête : le croupion cendré :
les pennes de l’aile Sc de la queue noires :
le bec Sc les pieds jaunâtres.-.
îl y a des différences trop fenfibles entre
cet oifeau Sc le précédent pour qu’il ne foit
pas lui-même une efpèce diftin&e. La tête,
le cou, le manteau, la gorge, la poitrine
Sc le ventre font, à la vérité, de la même
couleur, c’efl-à-dire, d’un bel orangé ; mais
la teinte efl plus vive. Sa huppe efl auffi moins
élevée , d’une couleur uniforme , pourpre
fans bordure, Sc compofée de plumes fépa-
rées. Le croupion efl cendré : les grandes
pennes de l’aile Sc de la queue ne montrent
que du noir ; Sc la longueur de ces dernières
■efl prefque double des reârices de l’efpèce
précédente : elles font arrondies à l’extrémité
Sc non point coupées carrément, comme
dans le Coq de Roche. On doit donc renoncer
à prendre la différence des couleurs pour le
cara&ère diflinâif des efpèces, dans les cas
fur-tout où il n’efl pas conflaté par l’obfer-
vation que le plumage de l’individu efl fujet
à varier , ou bien il faut regarder l’oifeau
dont il s’agit ic i, comme une efpèce féparée
du Coq de roche. Buff. tom. 8. p. 18y. Le Pérou.
X L Ve G e n r e .
TODIER , Todus. Linn. f . n. jy8.
Corpus fubovatum , variis coloribus piclum.
Caput fubrotundum, feepï crißatum. Roßrum
rectum , latum , longiufculum , fupra & fubtus
depreffufculum , àpice obtufum , baß fetis ob f i-
tum, Nares ovatee, patulce aut parum tecta , ad
bafim rofiri pofita.
Collum médiocre.
Ala ad volatum idonea, caudâ breviores.
Femora extra abdomen pofita, parte inferiori
plumofa. Pedes curjorii, tetradactyli ; digiti très
antteriores , pofiieus unùs : digitus médius cum
extimo trium articulorum fpatio ; cum intimo
primi tantum articuli intervallo arctb coharens.
Cauda ails longior, apice integra aut fubro-
tunda.
Todi fpecies in calidiori America frequentes ,
Mufcieapis fatis offnes, ab illis tarnen ante-
riorum digito medio ab exortu foluto diferepant :
mollioribus infectis victitant, & fuavi cantu aures
dtmulcent, prafertim tempore aphrodifiaco« Nidurn
in terra firuunt ; & fxmina ova quatuor aut
quinque ponuni, grifea , fiavis maculis varia.
Le corps prefque ovale Sc peint de couleurs
diverfes.
La tête arrondie & fouvent ornée- d’une
Luppe, Le bec droit, large, un peu alongé,
applati en-deffus comme en-deffous., obtus
à fon extrémité & environné de poils à la
bafe. Les narines ovales , ouvertes ou un
peu fermées Ôc pofées à la bafe du bec.
Le cou d!une longueur médiocre.
Les ailes difpofées pour le vol Sc plus
courtes que la queue.
Les cuiffes pofées hors de l’abdomen Sc
couvertes de plumes à la partie inférieure.
Les pieds propres pour la courfe Sc divifés
en quatre doigts ; trois par-devant Sc un
par-derrière : celui du milieu étroitement
uni avec l’extérieur jufqu’à la troifième articulation
Sc avec l’intérieur jufqu’à la pre-,
mière articulation feulement.
La queue plus longue que les ailes, entière
à l’extrémité ou arrondie.
Les Todiers habitent les climats chauds de
l’Amérique : ils ont beaucoup de rapports
avec les Gobe-mouches ; mais ils diffèrent des
individus de ce genre par la conformation
du doigt intermédiaire, qui efl dénué de
membrane à la bafe. Ils fe nourriffent d’in-
feéles tendres ; Sc flattent agréablement l’oreille
par leur chant mélodieux , fur-tout dans
la faifon dés amours. Ils conflruifent leur nid
à terre, & les femelles pondent quatre ou
cinq oeufs gris, tachés de jaune.
* Le T o d i e r r o y a l , i . T. Regius. T. Corpore
fuprà ex fufco - nigricante ; fubtus rufefeente ,
nigro tranfverjîm fafeiato : crifia in vertice tranf-
verfâ , fpadiceâ, nigro-maculatd : torque nigri~
cante : rojlro fufco : pedibus incarnatis.
Le deffus du corps d’un brun - noirâtre ;
le deffous tirant fur le roux, avec des petites
ondes noires, tranfverfales : une huppe d’un
bai-clair Sc tachetée de noir , pofée tranf~
verfalement fur le fommet de la tête : un
collier noirâtre : le bec brun : les pieds
couleur de chair.
Cet oifeau efl remarquable par la beauté
de fon plumage Sc par une fuperbe couronne
qu’il porte fur la tête Sc qui efl pofée
- tranfverfalement, au lieu que les huppes de
tous les autres oifeaux font difpofées dans
le fens de leur longueur : elle efl compofée
de quatre ou cinq rangs de petites plumes
arrondies, étalées en éventail fur dix lignes
de largeur; toutes font d’un rouge-bai très-
vif & terminées par une petite tache noire
Sc ronde, qui produit un coup-d’oeil agréable.
Son bec eft très-large , fort applati, long de
dix lignes Sc entouré de foies prolongées