
a. On peut rapporter à cette efpèce le Guillemot
qu’on trouve fur les bords du Rhin 8c qui
ne diffère du précédent qu’en ce qu’il a une
tache noire derrière l’oeil ; les plumes fcapulaires
8c les couvertures noires ; la mandibule
fupérieure pareillement noire ; 8c l’inférieure
jaunâtre. S ander, Naturf. 13
Sur les bords du Rhin.
T R O I S I È M E C L A S S E . /
Oifeaux qui ont trois doigts pat devant, un par derrière, tous réunis par une membrane
intermediaire.
X 11' . G E N R E.
P aILLE-EN-QUEUE Phaëton. Linn. f . n.
îtp .
Corpus fubovatum 3 albo 3 nigro & rofaceo
colore variegatum.
Caput fubrotundum. Roßrum compreffum ,
acuminatum y modicè inßexum , lateribus denti-
culatum ; fauce ponè roflrum hiante. Nares
oblongce.
Collum mediocre 3 crajfum.
AU ad vo(andiim idonea 3 . caudâ. breviores.
Crura extra abdomenpofita 3 bqfiplumis denu-
data. Pedes breviffimi 3 natatorïi3 tetradaclyli ;
dïgitis omnibus membranà connexis j§ poßico
antrorjum verfo.
Cauda brevis 3 at reclricibus duabus long i f
fimis inftrucla.
Phaëcontis ßpecies in maribus Aufiralibus,
pr&fertim inter Tropicos hofpitantur • altijßme &
remoujßme à terrâ continente volant j rarijßme
ad 477 gradum latitudinis ufqué occurrunt 3
undè prefagia nautarum quod Indias intrarant.
Pifcibus yiçlitant & in filvarum folo nidifi-
cant. Fcemina parie ova duo ochroleuca 3 rufo-
maculata. Caro parhm fapida.
Le corps un peu ovale & varié de blanc,
de noir & de couleur de rofe.
La tête arrondie. Le bec comprimé , terminé
en pointe , un peu recourbé & dentelé par les
bords : l’ouverture de la bouche s’étend au-delà
du bec. Les narines oblongues.
Le cou médiocrement long & épais.
Les aîles propres pour le vol & plus courtes
que la queue.
Les cuirtes placées hors de l’abdomen 8c
dégarnies de plumes à la bafe. Les pieds très-
courts, palmés 8c divifés en quatre doigts; ils
• font tous réunis par une membrane ; le doigt
poftérieur eft tourné en avant.
La queue courte, mais compofée de deux
reétrices très-alongées.
Toures les efpèces de ce genre fe trouvent
fur les mers du fud, principalement entre les
T repiques : leur vol eft très-élevé ; 8c elles fe
portent à des diftances fort éloignées du continent
: on en voit rarement au-delà du
quarante-feptième degré 8c demi de latitude,
ce qui annonce aux matelots qu’ils font entrés
alors dans l’Inde. Le poirtfon forme leur nourriture
ordinaire; & elles vont nicher à terre
dans les bois. La femelle pond deux oeufs, d’un
jaune fâle, tachetés de reux. Leur chair eft peu
fucculente.
Le grand Paille-en queue., P. Æthereus.V.
Corpore fuprà alba-argenteo 3 nigricante tranf-
vtrjim Jtriato ; fubtus argentato : ténia fuprn
oculos nïgrâ : teclricibus alarum nigro-Jlriatis :
reclricibus duabus mediis longioribus 3 bajinigris :
rojlro pedibusque rubris.
Le deflus du corps d’un blanc-argenté, rayé
tranfverfalement de noirâtre ; le delfous argenté:
une bandelette noire au-delTus des yeux : de
lignes noires en zig-zag für les couvertures de
l’aile : les ^rux re&rices intermédiaires plus
alongees 8c noires à la bafe : le bec 8c les pieds
rouges. ( Pp i$.fig. i c. ).
Les Marins ont encore donné au Paille-en-
queue le nom ÜOifeau du Tropique, parce
quil eft rare qu’il en franchise les limites,&
que fon apparition en mer annonce toujours le
voifinage de la Zone-Torride. 11 eft un peu
moins gros que le Canard-domeflique : fon bec
a trois pouces deux lignes de longueur; il eft
artez gros, un peu recourbé, pointu 8c rouge,
ainfi que les pieds. LJn blanc-argenté domine
fur toute la fut face du corps; ce fond eft
obfcurci fur la têre par un trait noir, qui part
de l’angle du bec 8c palTe au-ddTiis des yeux
8c par une multitude de petits liferés noirâtres»
pofés tranfverfalement fur le dos 8c les couvertures
de l’aîle. On voit fur les flancs quelques
plumes longues, d’un cendré-noiiâtre ôc bordées
de blanc. Les pennes de l’aîle font variées
de blanc 8c de noir ; celles de la queue ont
les barbes blanches 8c la tige noire à la bafe ;
mais le caradère le plus frappant eft un double
brin, qui ne paroîtque comme une paille
implantée à fa queue, d’où lui eft venu le nom
de Paille-en-queueCe double long brin eft
compofé de deux filets chacun, formés d’une
côre de plume prefqùe nue 8c feulement
garnie de petites barbes très-courtes ; ce font
les prolongemens des deux pennes du milieu
de « queue ; laquelle du refte eft longue de
cinq ou fix pouces. Ces brins ont jufqu’à vingt-
deux ou vingt-quatre pouces de longueur ;
fonvent Tun des deux eft plus long que fautre;
quelquefois il n’y en a qu’un feul, ce qui
tient à quelqu’accident ou à la faifon de la ,
mue. Les aîles de ces oifeaux font longues |
& puiflantes , de-là vient qu’ils s’éloignent
quelquefois à des diftances prodigieufes 8c
qu’ils fe portent au large à plufieurs centaines
de lieues. Pour fournir ces longues traites, ils :
ont encore la faculté de fe xepofer fur l’eau
& d’y tiouver un point d’appui, au moyen
de leurs larges pieds entièrement palmés 8c
dont les doigts font engagés par une membrane
intermédiaire On a vu quelquefois ces
oifeaux, fatigués ou déroutés par les tempêtes,
venir fe pofer fur le mât des vaifteaux & fe
lairter prendre à la main. L in n . f . n . 219. B u jf .
tom. 16. p. 101. L e s mers & les île s Jitué e s
entre le s Tropiques, T île de V A jc e n jio n , Cayenne.
L. 3 ?7. E. 3 8i P. 3 3. R. 14.
a. Le petit Paille-en-queue éft de la taille
d’un petit Pigeon commun', il a, comme le
précédent, le febà-cheval noir fur l’oeil; 8c
les plumes fcapulaires terminées de noir, ainfi
que les moyennes couvertures de l’aîle, ce qui
forme, en cet endroit , une large bande noire.
Les plumes longues des flancs font noirâtres,
frangées de blanc : les pennes de l’aîle font
variées de noir & de blanc î tout le refte du
plumage eft de cette dernière couleur, à l’exception
des tiges des pennes de la queue qui
font noires : les deux intermédiaires ont des
barbes très-courtes 8c départent les latérales
d’environ douze pouces. Le bec & les pieds
font quelquefois rouges ; fouvent le premier eft
jauuâcre ou couleur de corne 8c les derniers
noirs. On dit auflî que les jeunes n’ont point
de longs brins à la queue, 8c que leurs pieds ,
qui doivent un jour devenir rouges, font d’un
bleu pâle. Cet oifeau, qu’on trouve fréquemment
à l’îlede l’Afcenfion, jette par intervalles
un petit cri, chiric3 chiric : il pofe fon nid
dans les trous de rochers efearpés ; il n’y a
que deux oeufs bleuâtres & un peu plus gros
que les oeufs de Pigeon. Feuillée. Joujfn. des
obf. phyjlq. p. 116. Briff. Ornith. tom. 6. p.
485. n. 2. Bujf. tom. 16. p. 113. Les mers &
les îles Jituées entre les Tropiques.
L. 29. E. 36. P. 29. R. 12.
b. Le P aille-en-queue fauve eft beaucoup
moins gros que le précédent. Il a à peu-près
les mêmes taches noires ; & ne fe diftingue que
par une teinte fauve répandue fur le fond blanc
de fon plumage^ Le bec eft rouge ; 8c les pieds
noirâtres. BriJJ'. ibid. n. 3. Les mers & les îles
Jituées entre les Tropiques.
L. 22y. E. 347. P. 29. R. 12.
* Le Paille- en- queue a brins r o u g e s , 2. P.
Phoenicuros. P. Corpore fuprà albo , maculis ali-
quot nigris vario ; fubtus argenteo : lunulâ ante
oculos nigrâ : remigibus albis : reclricibus duabus
intermediis Pubris : rojlro pedibusque rubris
. Le defliis du corps blanc avec quelques
taches noires ; le deffous d’un blanc-argenté :
une tache en forme de croiflant 8c de couleur
noire, devant les yeux : les pennes de l’aîle
blanches : les deux reélrices intermédiaires
rouges : le bec 8c les pieds pareillement rouges.
( PI. u .fig . 4. )
Il eft moins gros que le précédent. Tout
fon plumage eft blanc, à l’exception de quelques
taches noires fur l’aîle près du dos, 8c
d’un trait noir, en fer-à-cheval, qui engage
l’oeil. Les deux filers ou longs brins de la
queue, font-du même rouge que le bec 8c
les pieds. Cette efpèce 8c les précédentes ne
paroiflent attachées fpécialement à aucun lieu
déterminé ; on les trouve réunies ou féparées ,
tantôt à l’île de France , tantôt à celle de l’Af-
fenfion. Celle-ci niche dans des trous : elle
ne va prefque jamais à terre, hors lç tems
de la ponte : elle pafte fa vie â pêcher au
large & vient fe repofer fur la petite île du
Coin-de-tnire, qui eft à deux lieues au vent
de l’île de France. En feptembre 8c octobre,
la femelle pond deux oeufs feulement d’un
blanc-jaunâcre, marqueté de taches roufles.