
mais on voit à l’endroit du * front & à. la
bafe de la mandibule fupérieure-, un gros tubercule
, dur comme la pierre, fait en forme
de poire 8c de couleur bleue. Le bec eft fort
& recourbé prefqu’autant que celui d’un Perroquet.
Le beau noir, qui brille fur fon plumage,
a de reflets bleus & couleur de pourpre
: le blanc paroît fur le bas-ventre, fur les
couvertures inférieures de la queue 8c â l’extrémité
des reéfcrices. Suivant M. Briflon, la
femelle ne diffère du mâle que par les couleurs,
ayant du brun par-tout ou celui-ci a du noir ;
mais, félon Aldrovande, elle a encore du
cendré aux ailes & au cou : fon bec eft moins
crochu ; 8c elle n’a point de queue. Au rapport
de M. Aublet, cet oifeau fe perche fur
les arbres; pond à terre comme les Faifans ;
mène fes petits & les rappelle de même. Les
petits vivent d’abord . d’infeétes; & enfuite
quand ils font grands, de fruits, de graines
& de tout ce qui convient à la volaille. Il
eft doux & même aufli ftupide que les autres
Hoccos, puifqu’il fe lailfe tirer jufqu’à fix
coups de fufil fans fe fauver. On ne le trouve
que dans les lieux inhabités., c’eft probablement
Tune des caufes de fa rareté en Europe.
Brijf. Ornïth. tom. i. p . 302. n, 14
Buff. tom. 4. p. 143. Le Mexique.
X X X Ve. G e n r e .
PAON, Pave. Linn. f . n. 167.
Corpus ovatoroblongum j elegansy nitidiffimis
çoloribus piclum.
Càput parvum^fubrotundum^faplus crijlatum3
paleis dejlitutum. Rojlrum convexum robujlum ,
conico-incurvum. N ares ampUy versus medium
rojlri poJitA. Lingua carnofay integra.
Collum longum.
AU ad volandum idoneacaudâ multo bre-
viores.
Femora extra abdomen pofita , parte inferiori
plumofa. Pedes curforii, calcaratiy tetradaclyli :
digiti très antici b 'aji membranulâ conjuncti; pof-
tïco libero.
Çauda longijjtma ^ uropygii penn& elongatt y
latA , expanjiles , ocellate.
Avis h&c omnium puïcherrimavindiçans 9
pertinax, fuperbay Junoni dicata; huic imprimis
caudamy naturs, miraculopiclqm} in orbem expan-
dere convenu 3 quaji radiantes ejus ocdlos fpectari
gauderet : verum hac oculprum voluptas3 pîurimo
(turium t&dio compçnfatur; ingratâ enim voce
donatur : unde vulgo dicitur habere veftitum ange
li, vocetti diaboli & inceflum Jatronis. Pavo
mafculus y inquit Columella gallinaceam habit
falacitatem atque ideo quinquefoeminas dejiderat•
imojî adjit alla quâcum coeaty incubantem,jot-
minam invadit & ova frangit ÿ cujus rei conjcia
foemina nidum quantum poteji occultât & ipfa
fola incubât. Çaro ejus dura, frigida 6* difficilii
concoclionis cenfetur ; çaveanty inquit Aldro-
vandus y à Pavonicarum carnium efu.
Le corps ovale, oblong, d’une forme élégante
& peint des plus vives couleurs.
La tête petite, arrondie-, fouvent ornée d’une
aigrette & dépourvue de membranes charnues.
Le bec fort, convexe & en cône-recourbé. Les
narines amples & pofées vers le milieu du bec.
La langue charnue, entière.
Le cou alongé.
Les ailes difpofées pour le vol & beaucoup
plus courtes que la queue.
Les cuifles hors de l’abdomen & garnies de
plumes à la partie inférieure. Les pieds propres
pour la courfe, armés d’éperons & divifés en
quatre doigts : les trois antérieurs réunis à la bafe
par une petite membrane ; celui de derrière
libre.
La queue très-longue : les plumes du croupion
alongées, larges, fufceptibles de dilatation &
enrichies de taches en forme d’yeux.
Le Paon eft le plus beau de tous les oifeaux :
il eft vindicatif, obftiné, orgueilleux & con-
facré â Junon ; c’eft lui qui jouit par deflus tous,
de l’avantage de relever & d’étaler les plumes
du croupion, dont l’ébloui flan te parure doit être
mife au . nombre des merveilles de la nature :
on diroit qu’il contemple avec fatisfa&ion, les
fuperbes taches oeillées, dont elle eft enrichie:
cependant quand on l’approche, le fens de louie
n’eftpas aufli agréablement flatté que celuide la
vue, car il a la voix très-défagréable ; de-là vient
qu’on dit que cet oifeau a le virement d’un ange,
la voix du diable & la matche d’un voleur. Le
mâle, dit Columelle, eft fi lafeif, qu'il lui faut
cinq femelles ; 8c s’il n’en a point pendant l>in‘
cubation , il fe porte vers la femelle qui couve
8c cafte les oeufs : celle-ci, qui connote le danger
auquel fa progéniture eft expofée, cache foi-
gneufement fa couvée & fe charge feule du foin
de l’incubation. Sa chair eft dure, froide 8c difficile
à digérer : qu’on fe méfie, ajoute Aldrovande
, de i’ufage de la chair de ces oifeaux.
La Paon, i , P. Crifiatus. P. Corpore fuprà W
viridi-aureo y nitore eneo ; fubtus nigricanUy wM
tidiridi
aureo intermixto : crijlâ in vertice nitente :
duabus utrinque tAniis albis in capite : tectri-
cibus caudÀ fuperioribus longijjitnis, arcubus ver-
ficoloribus 6* auratis confpicuis : roftro pedibuf-
que grifeis. . ,
Le deflus du corps d’un verd-dore, changeant
en cuivre de rofette ; le de [Tous noirâtre, varié
de verd-doçé : une aigrette refplendiftante fur
la tête : deux bandelettes blanches, de part &
d’autre, fur les tempes : les couvertures fupé-
rieures de la queue très-alongées & ornées de
taches en croiflant, de diverfes couleurs & dorées
: le bec & les pieds gris.
Le Paon eft, fans contredit, le plus beau des
oifeaux : il a JJ taille majeftueufe j le port im-
pofant ; la démarche fière j la figure noble j
les proportions du corps élégantes, fveites 8c
le plumage riche & magnifique. Une aigrette
mobile,,légère &• peinte d’or 8c dazur orne
le fommet de la têt<r^ elle eft compofee de
vingt-cinq à trente petites plumes, donc la tige
eft garnie, depuis Ta bafe jufqu’auprès du fommet,
non de barbes , mais de petits filets rares
& détachés : toutes ces plumes ont un mouve-
ment particulier aftez fenfible , par lequel elles i
s’approchent ou s’écartent les unes des autres ,
au gré de l’oifeau, en fuivant le mouvement
général par lequel l’aigrette entière, tantôt fe
"renvetfe en arrière 8c tantôt fe releve fur la tete.
L’oeil eft fitué entre deux bandelettes blanches,
tranfverfales j l’une fupérieure , plus longue 8c
plus étroite'; 8c l’autre moins longue &: un peu
plus large. La tête, la gorge, le cou & la poitrine
fout d’un verd-brillant, mêlé d’un luftre d’or,
changeant en un bleu-éclatant. Une fuperbe
teinte de verd-doré, chargée de reflets d une
couleur de cuivre de'rofette, domine fut toutes
les plumes du dos & du croupion , qui ont de
plus une bordure de noir de velours : ces plumes
imitent, par leur poficion, l'arrangement des
écailles des poifions. Les couvertures fupérieures ;
de la queue font les plus remarquables par leur ,
longueur, l’ordre, la variété 8c la richefle des
couleurs : les plus grandes, qui occupent toujours
le milieu de chaque rangée, ont jufqu a
quatre pieds 8c quelques pouces de longueur ;
les latérales vont toujours en diminuant de longueur
jufqu’à la plus extérieure : leur tige eft blanche
St garnie, depuis fa bafe jufqu’à l’extremite,
de filets détachés, de couleur changeante; elle fe
termine par une plaque de barbes réunies, ornée
de'ce qu’on appelle oeil ou miroir. C’eft une tache
brillante, en croiflant, émaillée de jaune, d’or de
plufîeurs nuances, de verd changeant en bleu, en
violet, 8c chatoyant félon les divers afpefts : toutes
ces couleurs empruntent encore un nouveau luftre
de celle du centre, qui eft un beau noir-velouté.
Les plumes du dernier plan des couvertures ne
font point marquées de ces belles taches que je
viens de décrire ; elles fe terminent par un épa-
nouiflemenc d’une couleur fombre, & fönt pref-
que coupées carrément à l’extrémité. Le ventre 8c
les côtés- font d’un verd-foncé, noirâtre & mêlé
de quelques légères nuances dorées. Les plumes
feapulaires 8c les petites couvertures de l’aîle
font variées de fauve, de noirâtre & d’un peu
de verd-doré ; les moyennes font d’un bleu-foncé,
changeant en verd ; les grandes les plus éloignées
du corps font rouflatres. Les dix grandes pennes
de l’aîle ne montrent que du roux ; les autres
font noirâtres 8c teintes de verd-doré du côté
extérieur feulement : celles de la queue font
d’un gris-brun , avec quelques légères taches de
gris tirant fur le roux, de part 8c d’autre. Le
mâle a un éperon long de neuf lignes, très-gros
& finiflant en pointe aiguë à la partie poftérieure
de chaque patte. La femelle eft plus petite que
le mâle. Tout le manteau eft d’un brun-cendré:
l’aigrette, pofée fur la tête, eft de cette même
couleur, avec quelques pointes de verd-doré.
Sa gorge eft blanche : les plumes du cou & de
la poitrine font vertes ; ces dernières font aufli
terminées de blanc. Les couvertures fupérieures
de la queue font dénuées de cette fuperbe tache
en forme d’oeil, qu’on admire dans le mâle. Le
Paon eft originaire des Indes, d’où il a été tranf-
porté en A fie & de là en Europe : c’eft un oifeau
très-lafeif. 8c qui n’a pas moins d’acharnement
â fe battre avec les. autres mâles que le Coq
ordinaire. Au retour du printems, on le voit
piaffant autour des femelles , étalant fa belle
queue 8c leur montrant toute l’expreflïon du
defir : celles-ci animées par fes carefles, fe pavanent
8c font aufli quelquefois la roue (1). Un
feul mâle fuffit à cinq ou fix femelles. La Paone
pond cinq ou fix oeufs blancs , tachetés de brun
8c gros comme ceux de la Dinde. L incubation
eft de vingt-fepe à trente jours : lorfque les petits
O) C’eft mal à propos qu’on n’ attribue qu’au feul Coq-Paon, la faculté de relever fa ^ v H ^ i ’exeire5 dus
Un mot, de faim la roue; la femelle jouit comme le male de cette faculté : on auroit du due quelle lexeue plus
rarement. La meme obfervation eft applicable à la Dinde. Note communiquée par m , ae oepi-romaine?.