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c-ert avec la rêne gauche. Par Ton moyen encore
la même rêne droite , qui repréfente la corde de
notre arc fiâif, tendue furies premières côtes,,
excite.le cheval à rentrer cette partie de fon corps.:
conféquemmenc l’invite à rétablir , de lui-même ,
l’égalité détruite dans la diftribution des maffes de
la colonne de devant, fans toucher cependant à la
pofition primitive des jambes i & 2 placées fur le
dedans. Par, fon moyen enfin, les valeurs diftindes
de chaque rêne, qui viennent de chafîer féparé-
ment les deux épaules hors de la pifte , fe réunifient
pour former une feule puiffance capable au
contraire d’empêcher les hanches d’en fortir.
Après avoir démontré comment les rênes peuvent
faire prendre au cheval la tournure préliminaire
à l’épaule en dedans , je vais décompofer
leur produit pendant la marche du même air. Le
premier pas de l’épaule en dedans s’entame en
vertu de la preffion de la rêne du dedans, rapportée
circulairement de la cuiffe du cavalier à l’épaule
du cheval : preffion qui pouffe la jambe 1
par-deffus la jambe 2. Rien de plus conféquent que
Je chevaler de la jambe 1, puifque ce temps de la
jambe de devant du dedans fuit les 1.2 de la co- .
lonne de devant , balancés de droite à gauche. '
Mais , où je regarde comme très^effentiel de venir
au fecours de mon élève-, c’eft afin de lui faire ob-
ferver, qu’auffitôt le paffage de la jambe 1 , la
corde de l’arc , autrement la rêne du dedans., fe
trouve dire&ement tendue fur la hanche droite du
cheval. Le rentrer des premières côtes donne une
préuve trop récente de la puiffance direde d’une
rêne , pour ne pas fentir la néceffité de contrebalancer
promptement l’oppofition aduelle de celle
du dedans. Cette remarque amène l’explication de
l'écart intermédiaire de la rêne du dehors , qui a la
propriété de conferver la figure demi-circulaire de
l’avant-main , en obligeant les jambes 3 & 4 à continuer
leur marche parallèle. En effet, on enjoint
expreffément d’écarter la rêne'gauche prefqu’en
même temps qu’on pouffe avec la rêne droite ,
afin que la rêne du dehors , éloignée à fon tour de
l’épaule du- cheval, prenne un appui relatif fur
les parties qu’elle gouverne , & amortiffe ainfi la ,
puiffance trop adive de la rêne du dedans fur la
hanche droite. Conformément a cette dernière i
ccmbinaifon des rênes., le cheval, qui a la jambe
1 par-deffus la jambe 2 , cédant en outre à la preffion
des jambes égales de fon cavalier, ramène au
centre l’ondulation de la colonne de derrière ,
dont les ia , balancés de gauche à droite , appe-
fantiffent la jambe 3, de manière à permettre Je
port trsnfverfal de la jambe 4. Puifque les jambes
2 & 3 ne terminent régulièrement l’exécution de
l’épaule en dedans, qu’alors que le cavalier fait
leur faire reprendre, à l’une fur la crête de la pifte,
à l’autre daiis la pifte même , la place qu’elles oc-
cupoient pendant la préparation, on ne doit pas
attendre ici la répétition fervile des détails qu’on a
déjà lps. J’ajouterai feulement, cojnttie une preuve ;
de mes calculs, que fi la pofitïo-n du cheval à l’éJ
paule en dedans émane des caufes qui donnent ]a
fortie des coins avec l’avant-main , ( preffion de la
rêne du dehors ^ écart de la rêne du dedans ) , lat
marche de cet air doit être, & eft effedivement le
fruit des combinaifons analogues à l’entrée dans
les coins , avec la même divifion dû cheval. ( Preffion
de la rêne du dedans, écart de la rêne du dehors
). Les ledeurs qui fe feront impofé la loi de
me fuivrepage à page, auront-à l’addition de ces
diverfes combinaifons ^premièrement, lJimpofîibi-
lité d’entretenir la figure de l’épaule en dedans,
fans faire paffer le cheval de la préparation à faction
, & .fucceffivement de l’adion à la préparation
, fecondement, que les parties les plus-fenfi.
blés du cheval, conféquemment les plus intéref- ■
fantes à ménager pour le cavalier , qui font les
barres, fe trouvent auffi les moins a.ffedées , non*
obftint la marche différente des deux bipèdes ,
puifqu’une fois le pli donné, le plus grand effet des
rêiïes a lieu , tantôt fur l’avant-main qu’elles pouffent,
tantôt fur le corps qu’elles maintiennent,
Examinons à préfent, dans la psife des coins, com*
^ment elles peuvent i-nfiuerfurl^arrière-main.
P r e n d r e u n c o in q u i fe présente à g a u c h e , -,
Les écuyers rédadenrs du ytfvail ont établi pour
principe général, que le pafïàge des angles ne doit
point détruire la figure-çarà&ériftique des airs de
manège, De-là çette règle nniyerfellement adoptée
de prendre les coins feulement avec les jambes que
le cheval laiffe dans la pifte,1 II faut donc, à l’épaule
en dedans , trouver les moyens de mener dans
chaque angle les deux feules janfbes de derrière du
cheval, avec autant d’exadi tilde qu’on y a conduit
les deux bipèdes pendant la leçon du pas d’école.
Avant que notre élève entreprenne de faire .entrer '
exclusivement les hanches dans le premier coin qui
fe préfente à gauche, & de les en faire fortir, il eft
à propos de lui rappeller l’oppofition. oblique toujours
exiftante entre l'es deux extrémités du cheval,
afin qu’il fente la néceffité de contenir l’avant-main
fur le dedans , iorfqu’il veut, fem e dans l’occur-
rençe aduelle, que l’arriêrë-^in travaille fur le
dehors. Comment, en effet, f® flatter de réuffir,
fi la jambe de devant du dedans J fixée à terre , ne
fert pas de piyotaux trois autres, % pendant l’entrée
des hanches, & pendant leur fortie? En confé-
quence, les épaules du cheval font à peine en face
de l’angle ouvert à gauche, qu’on faifit l’in fiant où
la preffion de la rêne du dedans excite la jambe 1 à
chevaler la jambe 2 , pour employer, cette fois,
la preffion de la rêne du dehors , au lieu de l’écart
de la même rêne, précédemment ordonné. La
npuyelle opération de la rêne gauche, que doit
encore fuivre l’écart circulaire deJa rêne droite,
fatisfait à tout ce qu’on peut defirer , bien entendu
Jorfqu on a foin de foutenir modérément les deux
rênes dans la valeur qu’elles viennent de recevoir,
Car, alors, non-feulement les %% de la colonne dç
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devant' balancés de gauche à droite, en chargeant
la iambe 1 de tout le volume de l’avant-main ,
s’oppofent au déplacement de cette jambe de
devant du dedans , mais il en refulte naturelle-
"ment un commencement d’impulfion de droite a
gauche, ’pour les 12 de la colonne de dernere,
oui détermine l’éloignement tranfverfal de la jambe
! que lé cheval avance près du coin. Aufli tôt le
placement à terre des jambes 1 & 4 » W cheval,
que la preffion des jambes égalés de fon cavalier,
invite de traverfer la même diredion des rênes,
| \ cependant, retenu par la tenfion motivée de
? ces barrières fictives tracées du dehors fur le dedans
, enlève la jambe 2 , légère des 6 qui lui font
i affectés, & lui fait chevaler à fon tour Ja jambe 1.
Quant à la jambe 3 , également débarraflée des 6
{ qu’elle a coutume de lupportef, 'obligée d’ailleurs
. €]e céder'à la puiffance direde de la rêne du de-
I dans, elle va ju(qu’au fond de l’angle ou le cheval
i la pofe au deffus de la jambe 4. L’arrière main
entrée feule dans le coin à gauche avec la jambe 3 ,
; travaillons à l’en faire fortir avec la jambe 4. Or,
I la même combinaifon des rênes, c eft-à-dire, la
î rêne du dehors tefidue de nouveau fur l’épaule
: gauche du cheval, & là rêne du dedans maintenue
ï direde à la cuiffe du 'cavalier, ne laiffent les 24 de
la maffe fur les jamüîès 2 & 3 ^dernières mifes en
i adion, que le tempsqu’il faut a la jambe 1 pour
qu’elle pivote fur le talon , & à la jambe 4 pour
qu’elle forme le pas qui l’amène dans la nouvelle
pifte par-deffus la jambe 3. Ces deux jambes tranf-
verfales pofées , l’une, prefqu’à la même place
quelle -a quittée, l’autre mife dehors du coin , le
cheval ne peut obéir à la puiffance relative des
rênes & des jambes égales de fon cavalier , qu’en
détachant d'abord la jambe 2 , qu’il avance une
fécondé fois au-deffus de la jambe 1 : enfuite il
entre tout-à-fait dans la nouvelle pifte, après avoir
retiré la jambe 3 de deffous la jambe 4. Enfin , au
moyen du fécond mouvement circulaire de la rêne
du dedans, la jambe 1 renouvelle le pas de l’épaule
en dedans, où la. jambe 4 lui fuccèdé comme
auparavant. Je prié mon ledeur d’obferver, en
premier lieu , dans le chevaler oblique dés jambes
2 , 3 & 4., que , fi: fe jambe de devant du dehors
paffe firidement aù - deffus de celle du dedans ,
tandis que les deîiÿ-jambes de derrière embraffent
alternativement autant de terrein que leur extenfion
le permet, favoir la jambe 3, afin d’aller réellement
prendre poffeffion du coin ouvert à gauche,
& la jambe 4, afin d’en fortir, c’eft qu’en raifon
de leur retenue, les rênes ont1 une, adion plus
abfolue fur les hanches que fur les épaules. Secondement,
qu’à tel air que ce foit-, les rênes font
combinées de manière que celle qui travaille, ou
comme préparatoire, ou comme obligatoire * ou
fimplement comme confervatoirev agit toujours,
par preffion , fur des parties que le cheval bombe ;
témoin le paffage du coin à gauche, d’où l’élève
fort, & dom la préparation n’eft pas plutôt entamée
par la preffion de la rêne du dedans, que ce
font les preffions réitérées de la rêne du dehors qui
font pivoter les épaules , pendant que l'écart de la
rêne du dedans .pouffe les hanches. Or, dans la
circonftance préfente , vu la tournure demi circulaire
qu’exige la figure de l’épaule en dedans, l’écart
de la rêne du dedans équivaut bien certainement,
pour l’arrière-main, à la preffion de la rêne du
dehors , pour l’avant-main.^
P r em ie r C h a n g em en t d e m a in d e g a u c h e à d ro ite»
Les deux changements de main , qui divifent la
leçon de l’épaule en dedans., font de la plus facile
exécution , puifque , d’après la pofition du cheval,
les épaules , déjà forties de la pifte , fe préfentent
d’elles-mêmes à chaque diagonale. Ainfi-, le projet
formé de changer de main pour la première fois ,
évolution qui fe trace de gauche à droite, on n’a
d’autre foin que d’attendre le moment où le cheval,
appuyé fur les jambes 1 & 4 , répond, & à la
preffion de la rêne du dehors, & an renouvellement
de l’écart circulaire de la rêne ,,du dedans :
( l’élève n’a point oublié que cette fécondé combinaifon
des rênes a pour but la confommation de
chaque pas de l’épaule en dedans , & qu’à la main
où nous fommes , ce font les jambes 2 & 3 qui les
terminent) ; alors on marque un de mi-arrêt. L’égalité
qui fuccède dans la tenfion mutuelle des
rênes, entraîne l’exâde répartition des 24 de la
maffe, enforte que la.preffion des jambes égales
du cavalier , fuite ordinaire du foutien modéré de
fes deux mains , oblige le cheval de pafier fur la
diagonale du premier changement de main de
gauche à droite, qu’il traverfe droit d’épaules, de
corps , de hanches , mais , conformément aux
; loix du travail, avec le pli fur le r'.edans. L’évolution
du premier changement de main , s’ouvrant
à la leçon de l’épaule en dedans abfolument comme
à celle du pas d’école, doit auffi fe fermer de la
même manière. En conféquence, je laiffe mon
élève opérer feul, jufqu’à ce que le cheval, ployé
furie nouveau dedans, annonce qu’il-eft; en état
de recevoir telle impreffion qu’on voudra lui communiquer.
Quoiqu’il faille , à la rigueur, qu’auftî-
tôt la fermeture du changement de main, le cheval
reparoiffe l’épaule en dedans, cependant je con-
fei'lerai toujours aux élèves d’attendre la fortie du
coin où la diagonale aboutit, afin d’avoir, aux deux
mains, là certitude acquife d’entamer avec précifion
les temps d’une leçon intérefiànre à touts égards.
Les chofès remifes dans leur ordre, c’eft-à-dire,
notre élève exigeant aduellement les pas de l’épaule
en dedans., au moyen des preffions de la
rêne gauche , & le cheval marchant à cet air avec
le chevaler de la jambe 2 , le jeu fucceffif de la
jambe 3 , l’écart de la jambe ï , fuivi du port tranfverfal
de la jambe 4, on doit fe préparer au paff
fage exclufif de 1 arrière-main dans le premier coin
qu’on va trouver à droite,