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•tout du long ï & dont la qualité contribue beau- 1
coup à la bonté de la jambe, comme nous le dirons
ci-après..
Le boulet eft la jointure du canon avec le paturon.
Derrière chaque boulet, tant aux jambes de
devant qu’à celles de derrière, il y a un toupet de
poil qu’on appelle fanon , au milieu duquel il y a
une ejfpèce de corne tendre , qu’on nomme ergot.
Le paturon eft la partie fituée entre le boulet &
la Couronne.
La couronne eft le poil qui couvre & entoure le
haut du fabot.
Le pied, qui eft la dernière partie de la jambe,
eft divifé en parties fupérieures & inférieures.
Les parties fupérieures font le fabot, les quartiers
, la pince & le talon.
Le fabot eft toute la corne qui règne autour du
pied.
Les quartiers font les deux côtés du fabot, depuis
la pince jufqu’au talon. On dit quartier de dedans
& quartier de dehors.
Lapinçe eft le bout de la corne, qui eft au-devant
du pied.
Le talon eft la partie de derrière du pied , ou fe
terminent les quartiers, à l’oppofite de la pince.
Les parties inférieures du pied font la fourchette,
la foie & le petit-pied.
La fourchette eft une corne tendre & molle ,
placée dans le creux du pied, qui fe partage en
deux branches vers le talon en forme de fourche ,
d’où lui vient le nom de fourchette.
La foie eft l’efpace de corne qu’on voit dans le
creux du pied, entre les quartiers & la fourchette.
C ’eft une corne plus dure que celle de la four-
-chette, & plus tendre que celle du fabot.
Le petit-pied eft un os fpongieux , renferme
dans le milieu du fabot, entouré d’une chair , qui
lui fert de nourriture. 11 n’eft point vifible > même
quand le cheval eft deflblé.
De la ftuaùon des parties du Corps.
Les reins font la partie fupérieure du corps du
cheval. Ils prennent depuis le garot jufqu’à la
croupe ; mais ce nom n’appartient proprement qu’à
l’extrémité de l’épine la plus voifinedela croupe,
qu’on a appellée jufqu’à préfent rognons ; comme
ihifage a donné à cette partie le nom de reins ,
noiis en conferverons la dénomination^
Les rognons font proprement les reins ; & c’eft
la partie de l’épine du dos qui eft la plus proche de
la croupe.
Les côtés font le tour des côtes, qui renferment
les parties internes contenues dans le ventre du
cheval.
Le ventre eft la partie inférieure du corps, fituée
au bas des côtes»
Les flancs font placés depuis la dernière côte
jufqu’à l’os des hanches, vis-à-vis du graflet r dont
la définition eft dans l’article fuiyant.
CHE
De la Jïtuatian des parties de l'Arrière-main.
La croupe eft la partie fupérieure de l’arrière;
main, qui va en rond depuis les rognons jufqu’à la
queue.
Les feffes prennent depuis la queue en defeen-
dant jufqu’au p li, qui eft à l’oppofite du graffet.
Les hanches font les deux côtés de la croupe.
Elles prennent depuis les deux os qui font au haut
des flancs jufqu’au graflet. On appelle aufli vulgairement
les hanches, tout le train de derrière ou
l’arrière-main.
Le graflet eft la jointure placée au bas de la
hanche, vis-à-vis des flancs, à l’endroit où continence
la cuiffe. C ’eft cette partie qui avance près
du ventre du cheval quand il marche.
Les cuiffes prennent depuis le graflet qui en fait
partie, & depuis l’endroit où finiffent les feffes,
jufqu’au pli du jarret.
Le jarret eft la jointure qui affemble le Bas de la
cuifle avec le canon de la jambe de derrière.
Les jambes de derrière étant femblables aux
jambes de devant dans les autres parties, il n’eft pas
néceflaire de rapporter ici ce qui en a été dit.
Dans les définitions qu’on vient de donner on a
négligé de parler de la fituation de quelques parties
d u cheval, parce qu’elles font fi généralement connues
, que le detail en eut ete inutile.
Quoique ces définitions foient t rè s -c la ire s c e pendant
pour avoir une connoiffance encore plus
parfaite & plus intelligible, on peut avoir recours
à la planche qui eft au commencement de cet ouvragé,
dans laquelle toutes les parties extérieures,
du cheval font diftinguées & marquées par des
chiffres de renvoi.
De la beauté &• des défauts dis parties extérieures dm
. Cheval.
La beauté d’un cheval confifte dans la conforma“
don & dans la jufte proportion de fes parties extérieures,
Comme il eft dangereux dans-le choix d’un
cheval, de fe laiffer féduire par la figure , & par un
je ne fçai quoi qui plaît, qui fouvent fafeipe les
yeux, & empêche qu’on examine daffez près, &
qu’on ne détaille au jufte toutes fes parties ; il faut
fuivre en cela le confeil de M. de Soleyfel, auteur
du parfait maréchal, qui dit : « Que lorfqu on veut
» acheter un cheval, il faut fe prévenir d’abord
„ contre , afin d’être juge févère de tous fes dé-,
»■ fauts u..
De la beauté & des défauts des parties de ïAvant-
' main.
■ Apres avoir donné la définition de routes les
parties extérieures du cheval, il faut examiner maintenant
, en fuivant le rang que nous avons donne
à chacune de ces parties , feulement celles qui conr
ttihueat à la beauté ou à la difformité du cheval.
C H E
De la Tète.
Une belle tête en général eft petite , fèche ,
tourte & bien placée. Quand elle a ces qualités,
on voit ordinairement des ramifications de veines
qui régnent le long de la tête , defeendant depuis
fes yeux jufqu’aux deux côtes des nazeaux , ce qui
embellit beaucoup cette partie.
Il faut qu’elle foit petite, parce que les tetes
groffes & quarrées, outre leur difformité , pefent
ordinairement à la main. ,
Elle doit être fèche, car celles qui font chargées
de chair qu’on nomme tetes grajjes , font fujettes au
mal des yeux. 11 ne faut pourtant pas-qu elle loit li
féche, qu’elle foit privée de nourriture ; car elle
feroit encore plus fujette au mal des yeux qu une
tête grafle. ,
Il y a des têtes qui font groffes d oflemens, qui
pèchent contre la beauté feulement, & non contre
la bonté. .
Il faut que la tête foit un peu courte r ie s tetes
trop longues, qu’on appelle têtes de vieilles, lont
difformes ; quoique la plupart des chevaux des
meilleures races d’Andaloufie pèchent par cet endroit
; mais on leur pafîe ce manque de beaute en
faveur de leurs rares qualités. -
La tête d’un cheval pour être bien placée , doit
tomber perpendiculairement » ou à plomb , du
front au bout du nez. Lorfqu’elle fort de la perpendiculaire
en avant, on appelle ce défaut, ”
m , porter au vent, tirer à là main : & lorfqu elle
vient en deçà , & que le cheval baifle le nez & la
tête , il pèfe ordinairement à la main s il fe ramène
trop , & que la branche de la bride appuie
contre le gofier, c’eft ce qu’on appelle un cheval
encapuchonné,
* Il y a encore un défaut qu’on appelle tète mal ,
attachée ; c’eft lorfque la partie fupérieure de la
tête, qui eft entre les deux oreilles, le trouve plus
élevée que l’encolure.
Des Oreilles«
La forme des oreilles, leur fituation 8c leur mouvement
, font les principales chofes à examiner
dans cette partie. _
Un cheval doit avoir les oreilles petites & dé-^
liées ; quand elles font trop épaiffes , larges & pendantes,
ce défaut fait nommer un cheval oreillard.
Beaucoup de chevaux d’Efpagne cependant, & des
meilleurs haras , ont les oreilles longues ; mais
pour l’ordinaire elles font bien placées, ce qui en
corrige le défaut.
Les oreilles bien placées doivent être au haut de
la tête , peu diftantes l’une de l’autre. Quand un
cheval marche, il doit avoir les pointes des oreilles
avancées; cette fituation donne un air d’éfronte- '
rie, qui fied parfaitement bien à un brave cheval.
Par le mouvement des oreilles , on juge du naturel
d’un cheval. Ceux qui font colères & malins ,
portent une oreille en avant, & l’autre couchée en
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arrière , &• continuent ce mouvement alternativement.
Comme cette partie eft le fiège de l’ouïe, un
cheval porte les oreilles du côté où il fe - fait du
bruit. Si on le frappe fur la croupe, il tourne les
oreilles vers le dos , & s’il eft effrayé de quelque
objet par devant, il les porte en av ant, & baiffe
les pointes. Si le bruit fe fait à côté de lu i, il tourne
l’oreille de ce côté. Mais le plus beau port d’oreille
s , & la fituation la plus belle & la .plus noble ,
c’eft d’avoir en marchant les pointes des oreilles
hautes & en avant ; ce qui forme , comme nous
venons de dire , l’oreille hardie , parce qu alors
le cheval regarde fièrement ce qui Ce préfente à lui.
Du Front.
La beauté du front d’un cheval, c’eft d’être un peu
étroit & uni ; enforte qu’il ne foit ni trop avancé ,
ni trop enfoncé. Les têtes qui ont le bas du front
un peu avancé , s’appellent têtes bufquées on moutonnées
, comme le font celles de la plupart des
chevaux atlglois , des barbes, & de ceux nés dans
les pays orientaux , & aufli de ceux de leur race.
Un défaut effentiel contre la grâce , c’eft lorfque
le cheval a le front bas & enfoncé ; on appelle ces
chevaux camus.
Une marque qui embellit beaucoup la tête du
cheval, & qui lui donne de la grâce , c’eft lorfqu’il
a au milieu du front une étoile ou pelote blanche :
cela doit s’entendre des chevaux noirs, bais, alézans,
ou qui ont un poil tirant fur le bran.
Prefque tous les chevaux ont encore au milieu
du front un épi ou molette ; c’eft le nom qu’on
donne au retour de p o il, q u i, au lieu d etre couché
comme il l’eft par-tout le corps, remonte d’un
fens oppofé. 11 s’en trouve de femblables aux
flancs, au poitrail, & en d’autres endroits.
Des Salières.
La feule belle qualité que doivent avoir les fa-
lières, c’eft d’être pleines, & même un peu élevées.
Lorfqu’elles font enfoncées & creufes, c’eft
le défaut des vieux chevaux : il fe trouve pourtant
quelques jeunes chevaux qui ont cette imperfection
; mais par ce figne on connoît qu’ils font en-,
gendrés de vieux étalons.
Des Yeuxi
La plus belle partie de la tête du cheval, c’eft
l’oeil. Cette partie eft aufli difficile que néceflaire à
connoître. „ „ _
L ’oeil doit être clair, v if & effronté , ni trop
gros, ni trop petit, placé à fleur & non hors de
tête. Un cheval qui a de gros yeux fortant de la
tête , a ordinairement l’air morne & ftupide ; &
ceux' qui les ont trop petits & enfoncés-, ( on les
appelle yeux de cochon, ) ont le regard trille & fouvent
la vue mauvaife. r
Telles font les remarques generales qu on doit
faire d’abord fur les y eu x , enluite de quoi il eft né-
ceffaire de les examiner plus en détail :& pour en
F ij