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entre la pofée des deux jambes dîagonaleiAent op-
pofées, ne fe font fentir qu’à l’oeil : l’oreille ne fau-
roit les diftinguer, fi le cheval eft foutenu & égal
dans Ton devant & dans Ton derrière.
On defire que le trot foit foutenu , allongé ,
hardi, cadencé , 8c brillant.
Le foutien n’exifte que par la bonne pofition des
jambes dans leur innixion , & dans l'obfervation
confiante des loix de l’équilibre.
Le trot allongé aux dépens de Ton foutien , efi
défordonné ; & ces deux propriétés doivent le
trouver réunies pour former une bonne allure.
11 efi hardi fi chaque pied dans fa battue pofe
avec fermeté & fans tâtonner. Dans le cas oîi cela
arriveroit, on peut penfer que Fanimal craint la
réa&ion de la part du terrein , & que le contrecoup
le fait fouffrir.
Le trot eft cadencé quand les battîtes qui fe font
entendre confécutivement, font également efpa-
cées.
Il eft brillant lorfque les -membres fe déploient
avec vigueur , que la battue eft prefte , & que les
temps font ferres & vifs. Un trot lent & traînant,
vient de la défunion & du peu’ d’harmonie des
membres : il eft défeâueux.
Dans le galop à quatre temps , le mouvement
des jambes eft le même qu’au pas. Cette allure eft
harmonieufe & pleine de grâces. Les chevaux liarits
& nerveux tout à-la-fois , & fur-tout les. chevaux
de race qui favent fe foutenir , ont cette belle allure
: elle n’eft pas vite, mais les membres s’y déploient
bien. Les quatre battues y font également
efpacées ; & plus elles font vives , plus l’air eft
brillant. , ^ ,
Le galop ordinaire eft" à trois -temps. Les deux
jambes, la gauche de devant & la droite de derrière
fe font entendre à-la-fois. Les mêmescondi-
tions s’obfervent dans ce galop 8c dans le précédent,
à l’exception du qûatjàème temps.
Dans le galop à' deux temps-, on n’entend que
deux battues ; les deux jambes diagonalement op-
pofées tombent enfembîe. Je préférerois ce dernier
air de galop , parce qu’il tient plus de la nature
du faut, qu’il marque plus de liberté, d’aî-
ifance, de légéreté & de nerf dans le cheval, &
qu’il paroît le plus propre à produire de la viteffe.
Dans ce galop ,'la détente du reflbrt eft plus vive
&. plus prefte : les deux jambes de derrière font
moins éloignées l’une de loutre ; & le cheval eft
plus long-temps enlevé que dans les autres airs de
3>alop , puifque les jambes partent toutes dans un
efpace de temps moindre que dans le galop à
quatre temps.
Si le cheval, â cet a ir , traîne les hanches , & ne
Tamène pas les jambes de derrière près de la ligne
*lu centre de gravité , fon galop eft découfu ; on
•entend deux battues trop éloignées l ’une de l’au-
* re, & mollement frappées: l’animal eft fansame.
/Mais fi fes jambes agiffent bien , ce galop fera
& brillant. Plus les deux baitues feront fer-
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rées, plus il y aura de fierté dans la marche du
cheval.
t)ibfervation fur les allures.
Dans les deux allures les plus lentes, 1p pas &
le trot, le cheval ne quitte pas terre de fes quatre
jambes à-la-fois, & il a toujours for le terrein une
de fes jambes de derrière. Cependant un auteur
célèbre prétend qu’ il y a un inftant où aucune jambe
de derrière ne pofe à terre. Cela eft mal vu : car
fi cela sétoit , fl n’y auroit aucune différence du
trot &du galop. Or il eft confiant qu’il y en a une
confidérable ; & c’eft une fauffe ©bfervation de la
part de cet auteur, qui apparemment n’a vu que
des chevaux fur les épaules., ou qui ne connoît
pas au jufte le mécanifme des aélions du cheval.
Dans le galop, le cheval perd terre, il eft un
inftant en l’air ; & la même jambe continue toujours
la fonélion d’appui & de reffort, tant que le
cheval eft uni à la même main. Le cheval commence
fa progreflion par le pas ; il fe met enfuite
au trot ou au galop, felon qu’on le preffe : mais il
ne peut partir vivement & preftement.au premier
ébranlement: o’eft une chofe .d’expérience. Celui
qui eft lent à raffembler fes forces , pour partir au
galop, eft foible ; celui qui part aifément, nettement,
8c fans précipitation du pas au galop, eft au
contraire vigoureux.
AMBLE. Tra in, pas, ou certaine allure d’un
cheval. Il fe fait lorfque les deux jambes du
même côté s’ étant levées 8c pofées en même temps
& enfembîe, les deux autres fe meuvent après , ce
qui continue alternativement. C ’eft la première allure
des poulains , quand ils ne font pas affez forts
pour trotter. Pour leur entetenir cette allure, on
leur met des entraves, & on leur attache des bouchons
de foin autour des jambes de derrière. Cette
allure eft bannie des manèges, où l’on ne veut que
le pas , le trot & le galop. La raifon eft que fans
arrêter un cheval, on peut le mettre du trot au
galop ; mais on eft contraint de l’arrêter pour le
mettre de Vamble au galop , ce qui fait perdre du
temps, & interrompt la jufteffe & la cadence du
manège. La Haquehée eft un cheval qui va Xamble.
On appelle un cheval franc à'amble lorsqu’il va
Y amble , quand on lé mène en main feulement avec
le licoL On dit aufli au plurier, les grands ambles.
On a dit amblure en vieux gaulois. Uamble eft, felon
Végêce, un petit pas de cheval fort vite , qui plaît
à celui qui le monte , qui vient naturellement, &
non par art. Quelques-uns appellent fauffe jambe
devant, un amble dans la viteffe du galop , ou ïes
deux aélions du trot & de Yamble dans la vîteflè
du galop. Il y a plufieurs chevaux, qui, bien qu’ils
ne puiuent que troter, étant preffés an-manège ,
.vont fou vent un amble confus, 8c quelquefois un
amble parfait. Cheval franc S amble, c’eft-à-dire,
qui va bien Yamble en main par le bout du licol.
Il y a différentes manières pour dreffer un jeune
cheval à l’amble. Quelques-uns le fatiguent à marcher
A Nî B
I . . . Jes terres nouvellement hbourccî, .
naturellement à la démarche de
mais cette méthode a fes inconvénients^
car on’peut* an fatiguant ainfi .un jeune cheval,
•ra “ esT?out0^ erformer à ce pas , rarrêtent
tout court andis qu’il galope , & par cette fur.pnfe
S o n t prendre W «ain. mitoyen .entre le ga op ,
de fortePque , perdant ces deux a dures , ilfaut ne-
teffairement qaX retombe à l’am ily , mais on rifque
par là dTlui gâter la bouchmou de lui donner une
imcartelure, otfun nerf-férure. . . .
D ’autres l’y dreflent en lui '.chargeant les pieds
de fers extrêmement lourds ; mais cela paît leur
faire heurter & blefier les jambes de devant avec
les pieds de derrière. Diautres , leur attachent au
■ paturon, des .poids de plomb j mais., outre que
.cette méthode peut caufer les memes acc.dents que
la- précédente., elle peut aufli caufer au chevaj des
•foulures incurables , ou -lui ecrafer la couronne,,
D ’autres, chargent le dos du cheval, de terre, ;
d e plomb, & dut unes matières pefantes ; mats il .
■ eft à craindre qu’pn ne lui rompe les vertebres en
le furchargeasit. 1 , , , •
D ’autres, tâchent de le réduire a \ amble^ a la ;
main, avant de île monter, en lui oppofant une
muraille ou une .barrière & lui tenant la bride
Terrée, & le frappant avec une _verge lorfqu’ il
•bronche, for les jambes "de derrière 8c fous le
•\rentre : mais par-là, on peutmettre un cheval en ;
. fureur, fans lui faire entendre ce que l’on veut de
l u i , ou le faire cabrer, ou lui faire écarter les
jambes , on lui faire prendre quelqu’autre mauvais
■ tic, dont on auroit delà peine à :1e déshabituer. v .
D ’autres , pour le même e ffet, lui mettent, aux
-deux pieds de derrière, des. fers plats & longs qui
•débordent le fabot en devant, autant qu’il faut
pour que le cheval, s’il prend le trot, fe heurte le
•derrière des jambes de devant avec le bout des
fers; mais il y a à craindre qu’il ne-fe bleffe les
nerfs & n’en devienne eftropié pour toujours.
Quelques-uns , pour réduire un cheval à Yamble ,
lui mettent deslifières autour des jambes en forme
d e jarretières, & l’envoient au verd en ^cet état
pendant deux ou trois femaines, au bout defquelles
on les lui ôte : c’eft ainfi que les Efpagnols s’y
prennent ; mais on n’approuve -pas cette méthode ;
•car quoiqu’à la vérité, un cheval en cet état ne
puiffe pas troter fans douleur , fes membres n’en
louffriront pas moins ; & fi l’on parvient à le mettre
à Yamble , fon allure fera lente & aura mauvaife
grâce-, parce qi£jl aura le train de derrière trop
rampant. La manière de mettre un cheval Gamble
yzr le moyen du tramail, paroît la plus naturelle
& la plus fore : mais beaucoup de ceux qui s’en
"tiennent à cette méthode,’tombent encore en diffé;
rentes fautes ; quelquefois il font le tramail trop
•long , & alors il ne fert qu’à faire heurter lespieds
«du cheval confofémeut les uns centre les autres ;
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ou ils le font trop court, & alors il ne fert qu à
lui faire tournoyer & lever les pieds de derrière fi
fu bit entent qu’il s’en font une habitude dont on ne
vient guère à bout de l’en défaire par la fuite. Quelquefois
.aufli le tramail eft mal placé , & eft mis ,
dans la crainte qu’il ne tombe, au-defliis du genou
& du fabot ; en ce cas, l’animal ne peut pas
pouffer contre , & la jambe de devant ne peut pas
forcer celle de .derrière a fuivre :.ou fi pour-.éviter
cet Inconvénient-, on fait le tramail court & droit,
il comprimera le gros nerf de la jambe de derrière
8i la partie charnue des cuiffes de devant ,.onforte
que le cheval ne pourra plus aller qu’il ne brou die
pardevant, & ne fléchifTe du train de derrière.
Quant à la forme du tramail, quelques-uns Je
font de cuir.; à quoi.ily a cet inconvénient
s’allongera ou rompra ; ce qui pourra empecher
le fuccès de l’opération. Pour un bon tramail, il
faut que les côtes foient fi fermes , qu’ils nepuiffent
pas prêter de l’épaiffeur d’ un .cheveu ; la bouffe
mollerte, & fi bien arrêtée quelle ne puiffe pas
"fe déranger ; la bande de derrière plate, & d e f-
Cendant affez bas. . •
En le dreffant à ;la main, on lui mettra feulement
un demi-tramail:, pour Je dreffer d ahord
d’un coté-, enfoite on-en Fera autant à l ’autre côté;
& lorfqu’il | fera Yamble à la main avec facilité &
avec aifance, fans trébucher ni broncher, ce qui fe
fe fait d’ordinaire en deux ou trois heutes^ on lui
mettra Le tramail entier.
A MB L E R ,-aller à Tanible.t^y a certains chevaux
bien forts , qui amblent étant preffés au manège
; mais le plus fouvenî^ c’eft par foiblefle naturelle
ou par laffitude*
AMBLEü R. Officier de la grande & petite
écurie du roi.
AM B LANT. dheval qui va l’amble. ‘
AMENDÉ. Un cheval amendé eft celui qui a pris
• un bon corps , qui s’eft engraifle,
AMONCELER. Cheval qui amoncèîe, ou qui
s’amoncèle. Cheval qui eft bien enfembîe, qui eft
bien fous lu i , qui marche fur les hanches fans
fe traverfer. C e terme eft vieux & peu üfité dans
le manège.
AMPLE. Epithète qu’on donne au jarret d’uu
cheval. J'oyeç, Jarret.
APPELER un cheval de la langue, c’eft frapper
la langue contre ;le palais , ce qui fait un fon qui
reffemble à tac. On accoutume les chevaux à cet
avertiffement, en Raccompagnant d’abord d^equd-
jqu’autre aide, afin que , par la fuite , il réveille fon
attention pour fon exercice en entendant ce font
tout feul.
APPUI. C ’eft le fentiment réciproque entre là
main du cavalier, 8c la bouche du cheval-, par le
moyen de là bride.; ou "bien c’eft le fentiment de
.l’aéltonde la bride dans la main .du cavalier. Ainfi
le bon & le vrai appui de la main,, eft un foutien
délicat de la bride ; enforte que le cheval retenu
j par la fenfibilité des parties de la bouche