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avec mouvement, on en fait un autre plus lent j
de quelque manière qu’il foit.
Pas dérobé , eft lorfque les deux pieds, fe meuvent
en même temps dans un fens oppofé.
pas gliffe, eft lorfqu’on fait un pas plus grand
qu’il ne doit-être naturellement; car fa grandeur
naturelle & déterminée eft la largeur des épaules.
Pas chajfé ou ftmplement chajfè , c’eft lorfqu’on
plie avant que de mouvoir le pied.
Pas tombé fe dit lorfqu’on ne plie qu’après avoir
pofé le pied qu’on a mu.
Les pas mignardés fe font quand le mouvement
des pieds fuit les dimenfions qui font fur les notes
de mufique, comme lorfqu’on étend les cinq minimes
blanches en dix minimes noires.
Il y aauffi des pas qu’on a p p e l l e d e courante,
de bourrée, de menuet, de gavotte, de branle , de
canaiie , de traquenart, de bocane, de fiffonne , de
ballet, &e. Voyez les cinq pas.
Les pirouettes, les fauts, les cabrioles ,les demi-
cabrioles & fleurets font mis au rang des pas.
y oyez-les à leur ordre.
P as de menuet. Ce pas eft compofë de quatre
autres , qui par leur liaifon n’en font qu’un ; il a
trois mouvements & un pas marché fur la pointe
du pied. Le premier mouvement eft un demi-coupé
du pied droit & un du gauche, Le fécond eft un pas •
marché du pied droit fur la pointe, & les jambes
étendues. Le troifième enfin , eft qu’à la fin de ce
pas, on lai fie pofer doucement le talon droit à
terre po.ur laiffer plier le genou , qui par ce mouvement
fait lever la jambe gauche qui fe pa.fle en
avant, en faifant un demi-coupé échappé; ce troifième
mouvement fait le quatrième pas du menuet ;
mais comme ce pas demande trop de force dans le
coudepied , on a trouvé le moyen de l’adoucir.
PASSE-PIED. Sorte de danfe fort commune,
dont la mefure eft triple, fe marque trois huitième ,
& fe bat à un temps. Le mouvement en eft plus
v i f que celui du menuet, le cara&ère de l’air à-peu-
près femblable, & les mefures de chaque reprife
y doivent être divifées de même en nombre p-airenient
pair y mais l’air, du pajfe-pied doit toujours
commencer fur la croche qui précède immédiatement
le frappé.
PIROUETTE; fe dit d’un on de plufieurs tours
du corps que le danfeur fait fur la pointe des pieds,
fans changer de place.
PIROUETTÉ. C ’eft un pas qui fe fait en place,
c’eft - à - dire , qui ne va ni en avant ni en arrière ;
mais fa propriété eft de faire tourner le corps fur un
pied ou fur les deux, comme fur un p ivot, foit un
quart de tour , ou un demi - tour , lelon que l’on
croife le pied , ou que la figure de la danfe le demande.
Àinfi :
Je fuppofe que l’on ait un pirouetté à faire du pied,
droit, ck. qu’on ne doive tourner qu’un quart de
tour à la droite ; il faut plier fur le gauche ; le droit
en l’air, & à merureque le genou gauche fe plie , la
iamb« drqice en l’air marche en formant un demip
o s
cercle. On pofe enfuite la pointe du pied derrière
la jambe gauche, à la troifième pofition, pour fe relever
fur les deux pointes, ce qui fait tourner un
quart de tour ; au lieu que fi l’on veut tourner un
demi-tour, il faut pofer la pointe du pied plus croi-
fé jufqua la cinquième pofition , ce qui fait qu’en
s’élevant on tourne un demi-tour.
Il faut remarquer que lorfqu’on fe relève, le pied
qui a marché & qui s’eft pofé derrière, à la troifième
ou cinquième pofition , de derrière qu’il étoit, le
corps fe tournant, le fait changer de fituation-fans
le faire changer de pofition , parce que le pied qui
eft derrière revient devant. Lorfqu’on s’élève, le.
corps fe tournant un quart ou un demi-tour, oblige
les jambes par fon mouvement de changer de fituation
, pour fe trouver dans l’équilibre ; ce qui fait
que le pied qui étoit derrière a changé de fituation.
Mais lorfque l’on eft é levé, & que l’on a tourné le
quart ou demi-tour , il faut pofer le talon du pied où
le corps eft pofé, afin d’être plus ferme pour en reprendre
une autre. Ce pas eft très agréable , lorfi»
qu’il eft fait avec foin.
POSITION, première leçon que les maîtres à
danfer donnent à leurs élèves. Il y en a cinq principales.
Dans la première , on doit avoir les jambes
fort étendues, les deux talons l’un près de l ’autre,
&les pieds en dehors également. Cette pofition fert
dans les pas affemblés & pour prendre fes mouvements
lorfque l’on doi^ plier ; parce que touts les,
pas qui commencent par des demi-coupés , çom-
. mencent aufli par cette pofition.-
La fécondé pofition eft la diftance qu’il faut o b fer-
ver dans les pas ouverts qui fe font en allant de cô-
‘ té : elle exige que les deux jambes foient écartées,
mais feulement de la longueur du pied diftant entre
les deux. Il faut obferver qu’une épaule ne foit pas
plus haute que l’autre, que les deux pieds foient
p©fés fur une même ligne & tournés également en
dehors ; on doit avoir les jambes comme dans la
première pofition*
La troifième pofition , que l’on nomme embottu-
re , fe fait en étendant fi exactement les-jambes l’une
contre l’autre, que l’on ne puiffe point voir de
: jour entre-deux. Les deux pieds font à-plomb, le
gauche devant, mais croifé devant le talon , au-
droit du coudepied cette pofition eft d’ ufage dans
les pas emboîtés , & autres»
La quatrième pofition eft à-peu-près la meme que
les précédentes, excepté que le pied gauche eft devant
, & le droit derrière , fur une ligne droite &
fans être croifés, à diftance l’un de 1 autre. Cette
pofition règle les pas en avant eu en arriéré , & leur
donne la proportion néceffaire , foit pour marcher 9
foit pour danfer.
La cinquième pofition eft inféparable de la fécondé
, parce qu’elles fervent l’une & l’autre aux pas
croifés qui font faits de côté , foit a droite ou a gauche
, fans-fe tourner, & maintiennent le. corps
jours en-préfence ; elle veut que le talon du pied
qui croife 9 ne paffe point la pointe de celui qui e$
R E V
derrière, parce que le corps ne feroit plus dans fort
aplomb, &que le pied fe croifant plus que la pointe
, le pied qui marche reviendroit en dedans.
R.
REVERENCE ; manière'de faluer. Je commenterai
par celle en avant : le corps droit, gliffez le
pied devant vous, foit le droit ou le gauche, pour
le pafter à la proportion ordinaire , qui eft la quatrième
pofition. Le corps ne fe doit incliner ou plier
qu’après que vous aurez commencé de pafter le pied, ;
parce que le corps fuit la jambe, & qu’elle doit fe
faire de,fuite. ‘ 1 ,
Je dis donc, que vous devez pafter le pied doucement
devant vous , en laiffant le corps pofe fur
le pied de derrière. Alors le genou eft oblige cie fe
plier par le poids du corps : au lieu que la jambe
qui eft devant, doit être fort etendue : mais 1 inclination
du corps fe fait de fuite, plus ou moins profonde
, félon la qualité des personnes que vous la-
luez ; & la tête même s’incline , ce qui eft encore
une des parties effentielles de la réverence. En pliant
la ceinture, n’étendez pas le genou de la jambe qui
refte derrière , parce que cela feroit lever la hanche
, & de plus vous feroit paraître le corps de travers;
au lieu qu’étant cofnme je vous le démontré,
toutes les parties fe foutiennent par leur oppofe :
mais lorfque vous vous redreffez , que ce foit avec
la même douceur que vous vous etes plie ; & en
vous redreffant, laiffez pofer le corps fur le pied I
de devant ; ce qui donne la liberté a celui de derrière
d’agir, foit pour aller en avant, ou fe porter
à côté, pour faire une fécondé revererice, qui fe
fait ordinairement en arriéré , ce que j expliquerai
dans la manière de faire les révérences en entrant
dans un appartement.
Quant à la révérence en paftant, elle fe' fait comme
celle en avant, excepté qu’il faut effacer le corps
en paftant devant les personnes que vous faluez. Effacer,
fignifie que vous vous tournez a demi du coté
qu’elles font, mais en gliffant devant foi le pied
qui fe trouve de leur côté, foit à droite , foit à gau-
, ch e , en fe pliant de la ceinture & s inclinant la tete
du même temps.
Si on falue du côté gauche , c’eft le pied gauche
qui doit fe gliffer devant ; ce qui s’obferve de même
du côté droit : mais comme cette révérence fe pratique
en différents lieux, elle mérite que jefaffe ref-
ientir les endroits ou on la doit faire avec plus d attention.
Par exemple , lorfque vous paffez dans une
nie , il ne la faut faire que très- légèrement. Ceft ,
à proprement,parler, une réverence en marchant.
. Mais pour celles qui fe font dans les promenades,
comme aux Thuilerîes ou autres femblables , ou eft
ordinairement l’affembléè que nous difonsdu grand
monde , il ne faut pas les faire avec la même légère,
t é , elles doivent être faites plus modérément, elles
ont beaucoup plus de grâce,
On doit aufli faire attention qne, lorfque l'on fe
promène , on tient ordinairement le chapeau clef-
fous le bras. Si quelqu’un d’un rang au - deflùs de
vous vous falue, c’eft de prendre votre chapeau de
la main droite , & de faire de fuite votre révérenct
très-profonde , pour marquer plus de refpeâ.
Autre remarque très-néceffaire ; c’eft que lorfque
vous pliez le corps , de ne pas incliner fi fort la tête,
que l’on ne puifle vous envifager, faute d autant
plus groffière , que vous jettez la perfonne dans le
doute de favoir n c’eft elle que vousfaluez ; de meme
qu’avant de commencer votre révérence , de
regarder modeftement la perfonne , ce que 1 oa
appelle, adreffer fa révérence avant de la faire. Je
fuis très-perfuadé que , lorfqu’on fera attention à
ces remarques que je viens de faire, on fera ces
révérences avec toute la grâce qu elles méritent
d’être faites. Mais comme rien n’eft plus capable
de nous apprendre , que de repéter fouvent ce que
nous voulons favoir ; c’eft à cette occafion que j’exhorte
fur-tout les jeunes gens qui demeurent dans
les académies & les collèges, a s’appliquer à bien
faire ces révérences, parce qu’ils y font plus expofés
que par-tout ailleurs!, par les fréquentes rencontres
qu’ils font & qu’ils ne peuvent éviter, en allant Si
venant, foit de leurs maîtres , ou de leurs régents ,
qu’ils font obligés indifpenfablement de faluer. Je
les exhorte, d is -je , à s’y appliquer , pour qu’ ils
en acquièrent l’habitude , afin qu ils ne fe trouvent
pas décontenancés , comme il leur arrive très-
fouvent dans les compagnies extraordinaires, dans
. lefquelles ils fe trouvent.
Ces révérences fe font tout différemment de celles
en avant, aufli font-elles plus refpeâueufes ; c’eft
pourquoi elles demandent aufli plus de circonfpec-
tion ; mais on en eft récompenfé par le plaifir que
Ion a de fe diftinguer du vulgaire. Je fuppofe que
l’on ait le chapeau à la main & le corps placé à la
quatrième pofition , ayant le corps placé fur le pied
gauche, & par conféquent le droit prêt à partir, que
l’on porte à côté fur la même ligne ; mais comme
l’ori pofe le talon le premier , en faifant ce pas ,
cela donne la facilité au corps de fe ppfer deffus.
Puis l’on s’incline comme la deuxième figure le
repréfente, qui eft à la fécondé pofition.
Le corps donc pofé fur le pied droit, & le gauche
prêt à partir, vous le tirez doucement derrière le
droit, à la troifième pofition , en vous relevant à
mefure que vous tirez le pied derrière , ce qui remet
le corps dans fon aplomb , & qui fait l’étendue
de votre révérence.
J’ai vu plufieurs perfonnes fe plier de la ceinture
& tirer le pied du même' temps ; je la crois fort
bonne; mais de la manière que je viens de la décrire,
elle m’a paru bien plus gracieufe & de meilleur air.
J’ai dit aufli que cette révérence e& contraire à celle
en avant ; cela eft vrai, car pour faire celle en avant,
le premier mouvement eft de gliffer le pied devant
&. de fe plier de fuite , afin qu’elle ne paroiffe peins
coupée;pour celle en arrière, vous marquezd’abord