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hanches, reprend & contrinmê/on galop, fans faire
ni courbettes ni pefades. .
DEMI-VOLTE, demi- courbette, demi - hanche.,
demi-terre-à-terre , demi-dïr. Voye% VOLTE, R e-PO-
lon & Passade , C ourbette , Hanche , T erre
à -terre ■ & Mézair.
DÉROBER. Se dérober fous l’homme fe dit
lorfqu’un cheval en galopant fait tou t-à-coup, &
de lui même ».quelques temps de galop pins vifs 6c
précipités pour défarçonner le cavalier ., •& s’en défaire
s’il peut.
DÉSARÇONNER fe dit du cheval-qui fait fortir
le cavalier d elà felle-en fautant ou en faifant quelque
mouvement violent,
DÉSARMER un cheval, c’eft tenir fes lèvres fu-
jértes Sc lions de deffus les barres. Lorfque fes lèvres
font fi greffes, qu’elles couvrent les barres où
confiée le fentimeut du cheval, & ôtent le vrai,
appui de la bouche , il faut lui donner une embouchure
à canon coupé:, ou des olives , pour lui dé-
farmer les lèvres.
M a n i è r e d e d e s c e n d r e d e C h e v a l .
( T H IR O U X ) i
Pour defeendre régulièrement de deffus le cheval
, remis dans l’état du repos, on commence par
abandonner le bridon , afin de pouvoir paffer entre
les rênes de là bride & l'encolure la gaule que la
main droite tient, la pointe en bas. On met cette
gaule dans la main gauche ■, fans que cette main
lâche les rênes, èrafnke., avec la main droite entièrement
débarraffée, on prend une poignée de crins
qu’o ff place encore dans la main gauche, & dont
on entoure l’index. Enfin onpofe la main droite, de-
venueiibre pour.la fécondé fois, fur la batte droite,
de l’arçon cle devant, les quatre doigts en dedans,
le ponce en dehors ., le poignet bombé, t’a vanteras
très-rapproché du ventre, 6c le coude ferré
contre la hanche, pour avoir, du côté droit, un
point d’appui.qui, quoique faéiice, puiffe cependant
contrebalancer celui que formé naturellement
le pied gauche dont la pointe porte fur l’étrier. Ce
n’efi qu’a là fuite de ces diverfes préparations qu’on
a la. poflibilité de s’enlever de deffus la felle, fans
déranger la perpendiculaire du haut du corps. Auffi-
tôt qu’on a quitté la fe lle , on enlève la jambe droite
qui pafie avec aifance au-deffus de la croupe,
lorfqu’on a lattent-ion de maintenir les hanches
portées en avant & le bas du rein creufé. f inalement
, on allonge la jambe droite à terre. Alors le
cavalier fe retrouve prefqifen face de l’épaule gauche
du cheval, 6c dans la difpofitton où il était en
fe préparant à monter deffus ; ceft-à-d-ire, étayé,
d’un côté, par la poignée de crins mife dans la
main gauche, foutenu de. l’autre par la main
droite qui, pendant le pairage de la jambe droite >
abandonne l’arçon d* devant pour venir s accrocher
à celui de derrière, 8c ayant à l’étrier le pied
gauche dont la pointe , absolument défions fou genou
, fe trouve direâe au ventre du cheval. AuiBE
B A
toi* quron fent le pied droit folidement remis à
terre, on ôte de l’étrier la pointe du piedgaucjie,
& , après avoir quitté les crins 8c les renés, logés
dans la main gauche, on s’éloigne du chëyal, en
fe reculant^ jufqifà ce qu’on foit hors de fa portée.
DÉSUNI. Un cheval eft défuni, lorfqu’ayant
commencé à galoper en avançant la jambe droite
la première, il change (de jambe, 8c avance la jambe
gauche la première : il eft défuni de derrière ,
quand il avance la jambe droite de derrière au galop
en même-temps que la jambe droite de devant;
car à toutes les allures, excepté .à l’a-mble, la ja mbe
gauche de derrière doit marcher avec la jambe
droite de devant, & ainfi des deux autres.
DÉVIDER. Un cheval dévide , lorfqu’en maniant
fur fes voltes, fes épaules vont trop v ite , 8c
que la croupe ne fuit pas à proportion, enforte
qu’au lieu d’aller de deux piftes, il n’en marque
qu’une. Cela vient de la réfiftance qu’il fait en fe
défendant contre l^s talons, ou de la faute du cavalier
qui hâte trop la main.
D I G U E R un cheval, c’eft lui donner de
l’éperon.
DONNER la .main ou D onner la bride , c’eft
lâcher la bride. On dit auffi rendre la main, rendre
la bride, pour dire donner la main, donner la
bride. Donner haleine. Voyeç Haleine.
DONNER des deux à un cheval, c’eft le frapper
avec les deux éperons. Donner le p li, c’eft la
même cliofe que plier. Donner dans les cordes , fij
dit d’un cheval qu’on a attaché avec le caveçon entre
les deux piliers. 11 donne dans-les cordes , lorf-
qiï’en avançant entre les deux piliers, il tend
egalement les'deux cordes qui tiennent par. un
bout au caveflbn , 8c par l’autre à chaque pilier.
DOUBLER, vu D oubler large, terme de manège;
c’eft tourner fon cheval vers la moitié du
manège-, 8c le conduire droit à l’autre muraille fans
changer cle main. Doubler étroit, c’eft tourner fon
cheval en lui faifant décrire un quarré à un coin
du manège oujaux quatre coins. Doubler les reins,
c’eft un faut que le cheval fait plufieurs fois de fuite
en voûtant fon dos, pour renverfer fon cavalier.
DROIT. Cheval droit fe dit d'un cheval qui ne
boite point,. 8c qu’on garantit droit chaud S i froid,
c’eft-à«-dire , lorfqu’il eft échauffé ou*qu’il eft. refroid
i, c’eft-à-dire, qu’il ne boite , ni quand On le
monte & quand il eft échauffé , ni après qu’il a été
monté 8c qu’il s’eft refroidi. O n ‘dit aufii qu’un
cheval eft droit fur fes- jambes, quand le devant
du boulet tombe à plomb fur la couronne , enforte
que le canon Si le paturon font en ligne droite,- On
dit auffi faire des courbettes également bien par le
droit & fur les voltes. Promener un cheval par le
droit, le guider droit, le faire partir 8c reculer droir,
c’efl-à-dire , le faire aller fur une ligne droite , fans
fe traverfer ni fe jetter de c,ôté.
E.
' EBALÀÇON. Cheval qui fait des Ebalaçons?
E B R
Vieille expreffion cmi fignifioit donner l’eflrapade-.
EBRIELADE. C !eft un coup-de bride que le cavalier
donne par la fecoufle d’une rèneà un cheval
qui refnfe de tourner. La façade fe fait par la fe-
-couffe des deux rênes. Beaucoup de gens confondent
ces deux mots , fous celui de coup de bride.
De quelque façon que ce fo it, c ’eft toujours un
châtiment & non pas une aide , & l'ufàge en eft
banni des académies.-
EBROUER.. fe dit des chevaux pleins de feu,
qui font une eipèce de ronflement, comme s’ils
vouloient faire fortir des nafeaux quelque humeur
qui les empêche de prendre leur haleine. C ’eft une
bonne marque quand le cheval s’ébroue, quand on
le veut retenir. Si on veut empêcher qu’il ne s'ébroue,
on Teffourifle.
ECAVESSADE. Vieux mot qui fignifioit une
faccade, que le paifrenier, qui tient un cheval par
la corde du caveflbn , lui donne pour l’arrêter on
pour le châtier : on dit à préfent coup de caveflbn.
ÉCHAPPÉ.-Un échappé eft un cheval engendré
d’un cheval & d’une jument de races différentes.,
8c pays différents. Un échappé de barbe, un échappé
d’Éfpagne.
ECHAPPER. C ’eft poufier un cheval à toute
bride , le faire échapper ou partir de la main. On
faifoit autrefois dans le manège ce verbe aélif, Si
on difoit échapper un cheval de la main ; maison
a rectifié cette expreffion , Si on dit faire échapper.,
laiffer échapper. Partir 8c échapper ont h même fi-
gnificatiorr dans le manège. Pour laifler- échapper
lin cheval de la main, il faut tourner les ongles en
bas, 8c le conduire droir, baiffer la bride de trois
doigts, 8c appuyer délicatement les talons, ou le
gras des jambes.
ECOLE. V. Diffion. Encycl. Inftruéiion que
l’écuyer donne, tant ait cavalier qu’au cheval, en
le faifant travailler. On d it , ce cavalier n’a qu’un ,
deux où trois mois d’école. Voilà un cheval qui a
de l’école, qu’on a remis à l’école, qui fournit bien
à l’école , qui-eft bon cheval d’école, c’eft-à-dire,
qui manie bien. On dit auffi un pas d’école , pour
dire un pas averti, un pas écouté.
ECOLE fignifie auffi manège dans quelques oç-
cafions. La baffe-école , ce font les académîftes qui
c unmencent à apprendre' à monter à cheval. Un
cheval d’école , c’eft un cheval de manège.
ÉCOUTÉ. On dit du pas d’un cheval qu’on promène
dans la main & dans les talons, pas écouté.-
C’ eft un pas d’école, lin pas raccourci d'un che-
v al qui eft balancé entre.les talons , qui les écoute
fans fe jetter ni fur l’un ni fur l’autre : ce qui arrive
quand il prend finement les aides du talon & de
la. main*.
Ê C O U T ER fon cheval , terme de manège,
c’eft être attentif à ne point le déranger de fes airs
I de manège quand il manie bien.
ÉCOUTEUX. Un cheval écouteux eft celui qui
eft reteau, qui ne part pas de la main franchement,
E C U c,*
qui faute en avant, qui ne fournit pas tout ce qu’on
lui demande.
ÉCURIE. Bâtiment deftiné pour y attacher , y
mettre à couvert, Sc y nourrir les chevaux. L ’écurie
fimple n’a qu’un rang de chevaux, 8c un efpaee
derrière pour aller d’un bout à l’autre. L'écurie
double fe pratique de deux façons; elle a deux
rangs de chevaux, les croupes vis-à-vis l’une de
l’autre , & un efpaee entre deux, ou bien on met
le râtelier dans le milieu * alors les têtes des chevaux
font vis-à-vis lune de l’autre, & il y a deux
efpaces pour paffer derrière les croupes des deux
rangs. Ecurie fignifie au fil non-feulemènt le bâtiment
fait pour les chevaux , mais encore tout ce-
qui y a rapport, c’eft-à-dire, les logements de
tours les officiers, palefreniers, Sec. lorfque le tout
ne forme qu’une enceinte de bâtiment : ainfi, les
écuries du roi Sc des princes s’entendent dans es
dernier fens. Les écuries du roi de France font f>
parées en deux bâtiments ; l’un deftiné pour les
chevaux de manège & rde guerre, Sc peur les chevaux
de felle & de chaffe, ce qui s’appellera
grande écurie ; l’autre écurie , appellée la petite ècun:y
eft faite pour les chevaux de cartoflé. M. le Grand
vend toutes les charges de la grande écurie du haras
qui en dépend', Si de la petite écurie ; il ordonne les
fonds pour les dépenfes defd. écuries , comme auffi
de toute la-livrée. Nul maître d’académie ne peut
montrer ni établir d’académie fans fon ordre Si pe:-
million.formelle, avec des lettres pour prendre le
nom d’académie royale. Des officiers des écuries, il
y en a qui font communs à la grande ,8c à laperite :
tels fon t, premièrement, le grand écuyer , un intendant
& contrôleur ancien, alternatif & triennal,
un tréforier , deux juges d'armes Si généalogiftes ,
huit fouriers, douze chévaucheurs , autrement cou-*
riers du cabinet, douze hérauts , y compris le roi
d’armes., deux pourfuivants d’armes, trois porte-
épée de parement, deux porte-Manteaux, deux
porte-caban ( qui eft un manteau de pluie) , deux
médecins, quatre chirurgiens, deux apothicaires.
D ’autres officiers nêceffaires, comme garde-malade,
garde-meubles , lavandiers, portier , drapier, paffe-
memiers, merciers, tailleurs, feiliers , éperonni.ers ,
■ charron, bourrelier, brodeur Sc menuifier des deux
I écuries. Trompettes, joueurs de violon, haut-bois,
faqueboutes , cornets , haut-bois , mufettes de Poitou
, joueurs de fifres Sc tambours , cromorn.es &
trompettes marines , un ambletir 8î un conduéleur
du chariot. Maîtres en fait d'armes , des exercices
de guerre , à danfer, de mathématiques , à écrire,
à deffiner Si à voltiger. Les officiers d e la grande
écurie font, un argentier-provifeur, un écuyer-
commandant, quatre écuyers .pour le manège,
dont deux ordinaires & deux calvacadours, un
écuyer ordinaire & un cavalcadour. Il y a encore
quatre ou cinq charges d’écuyer ordinaire fans
fondions , quarante pages portant la livrée du rcd,
la poche en travers, un gouverneur, deux fous-
gouverneurs, un précepteur, un aumônier, huis