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d’y joindre la méchanique. Sans ces * fecours ~9
l ’expérience eft tardive ; avec eux , on découvre
touts les jours de nouvelles applications à faire ,
& on acquiert une plus grande juftefi’e d’opération.
Des mouvements en particulier, relativement à l'équitation.
Nous appelions mouvements généraux , ceux
que les membres exécutent pour toutes fortes d’u-
lages ; & mouvements particuliers à l’équitation ,
ceux qui conviennent à notre art, 8c qui doivent
être choifis & étudiés.
Mouvements de la tête,
La tête fait un mouvement particulier :
Eh arriére fur la première vertèbre , par le
moyen des mufcîes grands & petits droits pofté-
rieurs , 8c obliques fupérieurs.
En devant lur la première vertèbre , par les
grands & petits droits antérieurs, &les deuxtranf-
verfaux antérieurs.
De rotation avec la première vertèbre', par le
moyen des obliques inférieurs.
Le premier mouvement a lieu en équitation ,
lorfque le corps étant d’ailleurs bien placé, la tête
eft un peu baffe , & qu’on la relève. Le fécond ,
lorfque par négligence ou inattention on la laiffe
aller en avant. Enfin le troifième , lorfqu’on fait un
petit mouvement pour regarder de droite & de
gauche.
Pour que la tête foit bien difpofée & conftam-
ment en place, on doit faire agir touts les mufcles ,
mais dans un degré peu confidérable, & feulement
pour que la tête ne vacille point, ce qui eft très-
défagréable à voir.
Mouvements du coui
L’attitude naturelle des vertèbres du cou eft fort
oblique en devant, & courbée de manière que la
convexité eft en devant.
Le cou ainfi difpofé, fe baiffe en devant par le
moyen du fcalène, des longs du cou & des maf-
toïdiens.
Le cou fe redreffe par les deux épineux , les
deux tranfverfaux, le complexus & le fplenius»
Obfervez que le fplenius & le complexus font
antagoniftes avec les mafto'idiens ; qu’ils font congénères
pour le foutien de la tête, & que dans les
rotations ils agiffent en raifon inverfe.
Le cou fe porte de côté par les inter-épineux &
les demi-épineux.
Obfervez que touts les mufcles fe réunifient pour
tenir le cou droit ; que dans un degré convenable,
Je cou n’eft pas rpide , mais que c’eft leur contraction
forcée qui le roidit ; fi les mufcles d’un feul
CÔté agiffent, le cou fe porte de côté.
Dans l’équitation , on doit autant qu’on peut,
faire agir touts les mufcles du cou ; mais les exten-
feurs agiffent le plus lorfqu’on fe grandit du haut
du corps, $c qu’çn ye.pt augnjeqtç/ fa puiffance
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fur le cheval, & fixer fa pofition. En portant le coii
un peu en arrière, on allonge tout le dos, & on
enlève toutes les vertèbres inférieures. Ainfi cette
aélion eft très-importante.
On doit, autant qu’il eft poflible, adopter l’attitude
du cou & de la tête dans laquelle les mufcles
agiffent également, fur-tout fur le droit, parce que
la réfultante de leurs efforts peut alors être dans la
direélion du centre de gravité du cheval.
Mouvement des vertèbres du dos 9 & de celles de A
lombes.
' L’épine du dos peut aifément fe courber en devant,
parce que les vertèbres n’ont en dedans aucune
apophyfe qui puiffe arrêter leur flexion ; les
côtes & le fternum modèrent cette flexion dans le
haut. L’épine du dos fe fléchit aufli à droite & à
gauche parle côté. Elle fe redreffe 8c fepèrte un
peu en arrière , mais ce mouvement eft modéré
par les apophyfes épineufes.
Le mouvement • de rotation a lieu feulement
dans les lombes.
Ces aélions font exécutées par les lombaires &
longs dorfaux. S ’ils fe relâchent, la colonne vertébrale
fe courbe en devant ; s’ils fe bandent, elle fe
foutient. Le plus ou le moins d’aélion de ces mufcles
occàfionne la roideur dans le rein. Les épi*,
neux, les- tranfverfaux, maintiennent, modèrent,
aident les mouvements d’extenfion 8c d’inflexion
latérale ; les demi-épineux fortifient, aident l ’action
des autres mufcles. Ce que nous avons dit du
fplenius, du complexus & des maftoïdiens, a lieu
ici pour le petit mouvement de_ rotation des vertèbres
lombaires. Le qurré des lombes & le petit
pfoas , ont les mêmes fondions, & de plus ils em-,
pêchent un trop grand renverfement en arrière.
On obfervera que les mufcles droits du ventre facilitent
la flexion en devant, & que les obliques
facilitent celle de côté.
Si l’homme connoifloit affez les propriétés de
fon corps à cheval, & fi ce corps étoit affez fou-
pie , on n’auroit pas befoin de la première flexion
en devant ; mais on peut s’en fervir avec fruit
lorfque l ’élève a le défaut de trop creufer les reins,
ou qu’il les a roides. Comme il eft obligé de relâcher
les mufcles qui font faire cette aélion, infenfi-
blement il perd l’habitude de les mettre dans une
forte contraélion ; alors on procède à d’autres opérations.!
L’homme au contraire qui a de la molleffe dans
les reins, eft obligé d’être dans une extenfion étudiée
pour fortifier ces mufcles & leur donner du
ton. Ce mouvement même eft néceffaire lorfque
l’homme eft obligé de fe grandir : par-là il augmente
de beaucoup la longueur du levier, & il a
une puiffance plus grande lur le, cheval.
Le renverfement en arrière eft quelquefois utile
s’il eft modéré ; il facilite le grandiffement. Il eft
effentiel à ceux dont les feffes font très-charnues,
jufqu’à ce qu’ils fpient parvenus à les loger à leur
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placé & à les enfoncer. .On obfervera que ce renverfement
doit partir du bas des lombes, & que
les vertèbres fupérieures doivent accompagner cet
aéle progreflivement.
L’inflexion latérale a aufli fon utilité-, Lorfque
l’homme travaille un cheval de côté , il ne doit pas
quitter le centre de gravité du cheval ; & comme
ce centre va un peu en dehors , fi 1 homme fe te-
noitdroit, il feroit difficile qu’il ne fuivît pas la
rèaâion du cheval, qui eft dans une direélion un
peu oblique. Pour maintenir l'équilibre dans ce
fÿftême de forcé l’homme, endettant fon afliette
fur le point central , c’éft-à-dire , alors un peu en
dehors , porte le haut du corps en dedans , par le
moyen de l’inflexion de côté de la colonne verte-
braie.
J’ai obfervé que nous avons plus de facilité à
faire cette inflexion à droite qu’à gauche. J’ai penfé
longtemps que l’éducation en étoit la feule caufe :
mais l’étude de l'anatomie m’a fait obferver qu’elle j
pourront dépendre aufli de l’organifation particulière
des mufcles qui font plus forts de ce côté , à
raifon de ce que les vaiffeaux qui s’y portent ont
manifeftement plus de calibre.
La rotation eft également d’une grande utilité,
parce que l’animal étant toujours fur des portions
de cercle , il eft néceffairement un peu .arrondi ;,
& afin que l’homme & le cheval foient d’accord ,
ils doivent être difpofés fur le même rayon de cercle.
Ce mouvement doit fe faire à partir du bas
des reins; & il fe trouve alors que la réfultante de
l’effort des mufcles qui le produifent, eft dans la
même direélion que le centre de gravité du cheval.
Obfervations fur les mouvements des vertèbres. ; '
La direélion du cheval ,,comme on le fait,étant
le réfiiltat de nos aélions fur lu i, on conçoit qu’il
doit y avoir un grand accord entre la direélion de
nos forces & la difpofition où l’animal fe trouve
alors ; fans.çela tout iroit à contre fens , & la réaction
feroit confidérable.
Ce n’eft que par la tendance au même but qu’on
réuffira à maintenir l’harmonie. Si le cheval fuit la
même direélion , la peine fera moins grande ;• mais
fi elle change continuellement, on fera dans la né-
ceflité de varier la réfultante de fa puiffance, afin
d'accorder .le cheval, 8c de ne pas fe féparer de
lui. C ’eft à quoi fervent ces mouvements obliques
dans lefquels il n’y a que les mufcles d’un côté qui
agiffent.
. Mouvements des cuiffes.
• Lés mouvements propres des cuiffes, font la
flexion., l’extenfion , l’adduélion, l’abduélion 8c la
rotation.
<IUe , & quelquefois par le couturier.
L’extenfion eft produite par le grand felfier , !
longue portion du biceps, le demi-nerveux 8c .
demi-tendineux.
Équitation 9 E{crime & Dànfe»
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L’addtiélîon s’opère par les trois triceps.
L’abduélion fe fait par une partie du gçand fef-
fier , du moyen feflier 8c du petit feffier.
La rotation eft opérée par les jumeaux , les obturateurs
interne 8c externe , le fafcialata 8c le couturier.
Les mufcles adduéteurs 8c abduéleurs contribuent
aufli à la rotation , de manière que ce mouvement
eft produit par l’aélion confécutive de touts .
ces mufcles; On remarquera que le fafcialata n’a
d’autre fonélion que de tourner la cuiffe de devant ,
en dedans , tandis que les jumeaux , l’obturateur ,
interne & l’externe font l’aélion contraire , 8c que
le couturier leur eft congénère.
Touts ces mouvements font d/une grande nécef-
fité dans l’équitation.'
La flexion a lieu jufqu’à un certain degré, puisque
le genou eft plus en avant que dans la fituation
de l’homme qui eft debout.
L’extenfion fe'fait lorfque l’homme bien aftis &
bien placé étend fès cuiffes & fes' jambes de manière
à donner de la chaffe au cheval, ce qui arrive
infailliblement fi l’extenfion fe fait par degrés ,
moëlleufement & fans abfôrber l’aélion des autres
mufcles des cuiffes. Par cette extenfion touts les
mufcles longs de la cuiffe prennent une dureté un :
peu plus grande , & font en état de communiquer. -
au cheval un plus grand degré de vîteffe.
Cette aélion eft très .favante ; mais il eft à craindre
qu’en la faifant on ne déplace la cuiffe * alors
elle eft plus nuifible qu’utile ; les triceps n’agiffant
plus, la communication du mouvement de l’homme
au cheval eft interrompue. . ‘ -
L’adduélion eft proprement l’aélion des cuifl’es
la plus.convenable à l’équitation ; mais, elle fera
modérée , afin de donner l’intervalle néceffaire à la
partie du cheval qui doit être logée entre les cuiffes
du cavalier. Cet efpace feroit diminué , fi l’aélion
étoit tellement forte, qu’il n’y eût que l’extrémité
inférieure des cuiffes qui portât ; ce qui arriverôit
infailliblement fi on les laiffoit dans leur direélion
naturelle , pùîfque , comme on l’a déjà d it, les os
des.cuiffes font placés obliquement l un vers l’au-
tre, & que leur diftance eft plus petite en bas qu’en
: haut. Le degré convenable de l’adduélion eft donc
celui où toutes les parties poffibles du périnée &
des cuiffes touchent le cheval , & lui font bien,
unies» , .
Le mouvement d’abduélion , neceffaire dans
■ l’inftant où on enfourche le cheval, peut modérer
1 l’aâioh précédente ; mais il eft vicieux lorfqu il eft
1 affez confidérable pour éloigner les deux cuiffes du
corps du cheval : on fent affez touts les inconvénients
qui peuvent en réfulter. On l’emploie quelquefois
pour faire voir la juftefie d'un cheval; mais
cela ne, doit durer que quelques inftants.
Le mouvement de rotation de devant en dedans
eft bien plus effentiel ; c’eft celui qui tourne la
cuiffe & qui, en termes de manège, la met fur
fon plat, en forte que les triceps foiem places 6c
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