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dement, fans qu ’il fe traverfe & f<? jette de côté.
Pour mieux arrondir un cheval ; on fe fert d’une
longe que Bon tient dans le centre, jufqu’à ce
qu il ait formé l ’habitude de s arrondir , 8c de ne
pas faire des pointes. On ne doit jamais changer
de main en travaillant fur les voltes, que ce ne
foit en portant le cheval en avant & en l ’arrondif-
fant.
A S S E O I R . Faire ajfeoir un cheval fur les
hanches , c’eft les lui foire plier, lorfqu’on le galope,
qu’on le fait manier ; ou qu’en l’arrête, g
ASSIETTE. Faire prendre à un cavalier une
tonne ajjiette, c’ell le mettre en une difpofition
convenable fur la felle. On dit qu’un cavalier ne
perd point, , pour dire qu’il eft ferme fur
les étriers. L'ajjiette eft de fi grande conféquence ,
que c’efl la feule chofe qui fait bien aller- un cheval.
ASSOUPLIR. Rendre fouple un cheval ;; lui
faire plier le c o l, les épaules, les côtés & autres
parties du corps à force de le manier , de le foire ;
troter 8c galôpper. Cheval affoupli, ou rendu fou- !
pie. La rêne du dedans du caveçon, attachée courte
au pomeau , efl très-utile pour ajjouplir les épaules
au cheval. Il faut aider de la rêne du dehors pour
ajfouplir les épaules. On dit : ce pli affouplit extraordinairement
le col à ce chèyaL Ajjouplir &
rendre léger, efl le fondement de toutes ehofes au
manège. Quand un cheval a le col & les épaules
roides & n’a point de mouvement à la jambe, il
faut effayer de Yajfouplir avec un caveçon à la
Fïeucaftlfc, le troter & le . galôpper en telle forte
qu’on le mette fouvent du trot au galop.
k ASSUJETTIR la croupe du cheval, & lui élargir
le devant. Avec la .rêne, de dedans,& la jambe
de dehors, on affujettitla croupe ; & en mettant
la jambe intérieure de derrière à l’extrémité de
derrière on étrécit le cheval , & on l’élargit par-
devant.
ASSURER la bouche d’iin cheval c’efl accoutumer
un cheval à fouffrir le mords. Bouche allurée
«u accoutumée au mords..
ASSURÉ des pieds. Les -mulets font fi ajfurés des
pieds , qu’ils font la meilleure monture qu’on puiffe
avoir dans lesxhemins pierreux & raboteux.
A T TAQ U ER un cheval , c’eft l’e piquer vigou-
reufement avec les éperoni. '
ATTEINTE. C ’efl un terme de courfé de bague:
il Té dit quand on a feulement touché là hague au
lieu d’y avoir mis dedans pour remporter.
A V A N T , en avant.. Cheval beau de là main en
avant, eft celui qui a la tête & l’encolure plus belle
que le derrière.
AVANTAGE. Etre monté à fon avantage. c’efl
être monté fur un bon ou fur un grand cheval. Monter
avec avantage, ou prendre.de Y avantage pour
monter à cheval* c’eft fe fervir de quelque chofe fur
laquelle on monte avant de mettre le pied à l’étrier.
Les femmes, & les vieillards., og gens infirmes fe.
B A T
fervent aflez ordinairement d'avantage pour ntonte?
à cheval.
t AVANT-MAIN. C ’efl le devant du cheval, la;
tête , le c o l, les épaulés. L1avant - main délié 8c
mince n eft pas toujours une marque de légèreté.
Dans les fouts , croupades, balotades , & cabrioles'
c eft de la rene de dehors qu’il fout aider le cheval,
parce qu il a l avant-main ferré & la croupe en liberté.
Au terre-à-terre, il fout aider de la rêne de
dedans de la bride, parce qu’alors la croupe eft
ferrée, & Y avant-main au large.
AUBIN. Train de cheval qui tient de l’amble &
du galop. Un cheval qui va Yaubin eft peu eftimé.
AVERTI. Pas averti,. pas écouté , eft un pas ré*
glé, fouteau, un pas d’école. On difoit autrefois-
un racolt, dans le même fens;
AVERTIR un cheval, c’eft le réveiller au moyen*
de quelques aides, lorfqu’il fe néglige dans foi*
exercice.
B.
B AD IN AN T . Cheval qu’on mène après un car-
roffe attelé de fix chevaux pour le mettre à la place
de quelqu’un des autres qui pourroit devenir hors-
d’etat de fervir. On l’appelle auflï le volontaire.
BAGUE. V. C ourse.
BALANCER la croupe au pas ou au trot fê die
du cheval dont la croupe dandine : ces allures font
une marque de foiblefle de reins.
BALOTADE. C ’efl un fout qu’on fait foire à
un cheval entre- deux piliers , ou par le droit,
avec jufteffe, foutenu de la main, & aidé du gras
des jambes , enforte qu’ayant les quatre pieds en-
: ly ir , il ne montre que .les fers-des pieds de der-
; Hère fans, détacher la ruade. & s’éparer. A la ca-
; briole, il rue ou nouelaiguillette• âlacfoupade,.
: il -retire les pieds- dé derrière fous lu i , au lieu de
montrer fes fers, comme;il fait en maniant à ba*
lotade. C ’eft ce qui foit leur différence. Quand un
• cheval eft lafïe d’aller à-cabrioles que fon grand
feu eft paffé,. i l fe met de lui-même à halo t odes, puis
a çroupades-, à moins que le poinçon bien appuyé
ne lui foffe nouer l’aiguillette, & continuer l’air des
cabrioles. Faire la croix à- balotades, c’efl foire ces
fortes d’airs ou.de fautsd’une haleine, en avant, en
arrière 8c,fur les côtés, comme une figure de croix*
La- balotade eft un fout.oii le cheval femble vouloir
ruer , mais-il,ne:le fait pas pourtant: ;■ ce n’eft:qu’une
demi-ruade., ; foifont .’feulement'voir les fers des
jambes de derrière comme s’i l avoir envie de
ruer. V. A irs.
BASSE, ou C aeade. Pente douce d’une colline,
fifr laquelle on accoutume le cheval à courir au
galop, pour lui apprendre à plier les jambes.
v | BATTRE à plufieurs fens dans le manège, où
l’on dit : qu’un cheval bat à- la main, ou bégaie,
pour marquer un eheval qui n’a pas la tête, ferme-,
qui lève le nez , qui branle & fecoue; la tête à tout
îjl©iwsnt en, feeouaiïL fa. bride, chevaux Turss-
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& les Cravates fon fujets à battre à la main. Un
cheval bat à la main, parce qu ayant les barres trop
tranchantes, il ne peut fouffrir la fujétion du mords,
quelque doux qu’il foit. Pour lui ôter l’envie de
battre à la main , & lui affermir la tête, il n’y a qu’à
mettre fous fa muferole une petite bande de fer ,
platte & tournée en arc , qui réponde à une martingale.
Cet expédient r aw relie , ne fait que fufpen-
dre l’habitude; car la martingale étant ôtée, le cheval
retombe dans fon vice. On dit aufti qu’un cheval
bat la pondre ou la pouftière, lorfqu’il trépigne
, qu’il foit un pas trop court & qu’il avance
peu ; ce qui fe dit de touts fes temps & mouve-«
ments. Un cheval bat la poudre au terre-à terre,
lorfqu’il n’embraffe pas aflez de terrein avec les
épaules, & qu’il foit touts fes temps trop courts,
comme s’il les foifoit en une place. Il bat la poudre
aux courbettes , lorfqu’il les hâte trop & les.
foit trop baffes. Il bat la poudre au pas , lorfqu’il
va un pas trop court, & qu’il avance peu, foit
qu’il aille au pas par le droit, ou fur un rond , ou
qu’il paffage.
BEAU-LIEU. Un cheval qui porte en beau-lieu,
eft celui qui porte bien fa tête.
BEAU PARTIR DE LA MAIN. Un cheval qui
part bien de la main, eft celui qui échappe & part
de la main facilement 8c avec vigueur , fuit une
ligne droite , fans s’en écarter ou fe traverfer , depuis
fon partir jufqu’à fon arrêt;
BÉGAYER fe dit d’un cheval qui bat à la main ,
lève le nez, branle la tête 8c fecoue la bride. Voyeç
Battre a la main.
BERCER fe dit d’un cheval qui fe laiffe aller
nonchalamment d’un côté & d’un autre au pas &
au trot, iiïiitant, pour amfi dire , le mouvement
qu’on fait faire au berceau pour endormir un en-:
fant. Ce dandinement marque très-fouverit un chet
,val mou & fans force.
BIAIS. Aller en bais, c’eft-à-dire, les-épaules
avant la croupe. Faire aller un cheval en biais. La
leçon du biais au paffager. Si les épaules font avant
la croupe, le cheval eft en biais, 8c -il ala croupe
lin peu en dehors. Mettre le cheval en biais, tantôt
en une main , & puis le pouffer en avant ; tantôt
à l’autre, 8c puis le pouffer de même en avant,
6c réitérer cela de main en main & en avant, lui foit
obéir la main 8c le talon, 6c eft une excellente leçon-;
mais d’autant qu’il efl mis en biais, il fout que les
parties de devant aillent toujours, avant, celles de
derrière. La manière de foire aller un cheva-l'en
biais, de foire foire au cheval des courbettes én
biais, de le mettre au pas en biais 6c en courbettes
en, biais, eft fort détaillée dans Neucaftle. Pour
aller en bia's , il fout à toutes mains aider auffi le
cheval de la rêne de dehors , 8c foutenir ,• c’eft-à-
dire , le tenir ferme, fans lui donner aucun temps ;
car le cheval le prend mieux qufon ne peut le lui
donner. Il fout auflï l’aider de la jambe de dehors ;
c’êft-à-dire , qu’il fout que la rêne 8c la jambe foiéflt
d’un mémo côté 6c toujours en dehors* *
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BIEN MIS, c’eft la même chofe que bien dreffé,
c’eft - à - dire, bien mis dans la main 8c dans les
talons.
BILLARDER. C ’eft lorfqu’un. cheval en marchant
jette fes jambes de devant eh dehars.
BOITEUX de l’oreille ,ôu de la bride , eft le.
cheval qui, par fes mouvements de tête, marque
touts les pas qu’il fait en boitant, foit au pas ou au
trot. Touts les chevaux boiteux ne marquent pas:
ces temps en boitant.
BOUCHE. Le confentement 6c I’obétffance du
cheval viennent en partie de la fenfibilité de fa
bouche, par la peur qu’il a que le mords ne la lut
bleffe ; & en partie de la difpofition naturelle do
fes membres, 6c de fon inclination à obéir. En
tirant le cheval en arrière, on juge , en quelque
façon, de fon obéiffanee 8c de la délicatefle de fa
bouche. On dit, bouche fine ÿ tendre, légère, loyale,'
quand le cheval s’arrête , pour peu que le cavalier,
fe jette en arrière , 8c qu’il lève la main, fans attendre
même qu’il tire la bride. Une bouche fraîche
8c écumante eft une très-bonne marque. Une bouche
chatouilleufe , c’eft-à-dire , qu’il craint trop le
mords. Pour affurer une bouche chatouilleufe, quelques
uns fe fervent d’un canon à trompe. Les
bonnes leçons font pour cela les meilleurs remèdes,
fans elles le canon fera peu d’effet. Pour con-
ferver la boiiche d’un cheval , il ne fout pas trop le
gourmander. Une bouche fouffe eft celle qui n’a aucune
fenfibilité y quoique fes parties foienl bien
formées. Une bouche forte , ruinée 8c défefpérée .
fe dit des chevaux qui n’obéiffent point, qui s’emportent.
Une bouche aflùrée eft celle qui rie b at,
qui ne pèfe jamais à la main. On appelle un cheval
fans bouche v celui qui n’obéit point au cavalier»
Bouche à pleine main, eft celle qui a l’appui afturé,
8c qui fouffre qu’on tourne la main fans fe cabrer ,
ni pefer fur le mords , qui peut même fouffrir une
ébrillade fans s’ébranler, 8c fe défendre, 8c cela
fans avoir la délicatefle 8c le fentiment fin des
bouches excellentes. Il faut choifir pour l’armée un
cheval qni ait la bouche à pleine main , autrement
il feroit en danger de fe cabrer, fi un autre cheval
le venoit choquer dans la mêlée. Bouche au-delà
de pleine main, ou plus qu’à pleine main , efl:
celle d’un cheval qui a de la peine à obéir. Le caveçon
doit être fort ferré, 8c bien doublé d’un cuir
double pour le moins, de peur qu’il ne bleffe le
cheval ; car bien que ce foit un vieux proverbe ,
que nez faigneux fait une bonne bouche, iljeft cOnf-
tant que fi on ne lui-fait pornt mâl-àri nez,Ja bouche
n’en fera que meilleure» ’ :,
BOUCHE ÉGARÉE , eft rcelle .d’ rin cheval qui
fuit avec opiniâtreté la fujétion du mords., qui a
perdu la fenfibilité des barres & bat à la main;
Les imperfections de la bouche des chevaux, font
lorfque le cheval tire en haut8c fucela langue ; qu’il
la met par-deffus le mors ; qu’il là double autour du
mors ; qu’il la laiffe.pendre hors de là; bouche ,-foit
tout droit çn avant, fôit.de run.des dcux»côîés. .Le