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d’autres pas ; ils en rendent la danfe beaucoup plus
gaie..
B a t t em en t s fimples. On fait, par exemple,
un coupé en avant du pied gauche, &. .la jambe
droite qui eft derrière, vient faire un battement
en frappant la jambe gauche , & fe reporte^ du
même temps en arrière, à la quatrième pofition.
Ce battement fe fait les jambes étendues, parce
qu’aux demi-coupés que l’on fait en avant, on
doit être élevé fur la pointe, & les jambes tendues
, c’eft dans ce même temps que vous faites
ce battement ; alors la jambe droite fe portant
en arrière , le talon gauche fe pofe à terre , &
donne la liberté au pied droit de fe porter à la
quatrième pofition , comme on le voit à l’article
des coupés, V ' Coupe,
11 y a encore des battements qui fe font différemment
des autres ; ce n’eft que des hanches
qu’ils ie forment, comme les entre-chats , les
cabrioles & autres pas de ballet,
BOCANE ; danfe grave , ainfi nommée de Bo-
can , maître à danfer de la reine Anne d'Autrich
e , qui en fut^ l’inventeur. On commença à la
danfer en 1645. Ellê n eft P lu s d’ufage. ( B )
BOURRÉE ; efpèce de danfe. Elle eft gaie ,
& on croit qu’elle nous vient d’Auvergne : elle
eft en effet toujours en ufage dans cette province.
Elle eft compofée de trois pas joints enfemble,
avec deux mouvements. On la commence par
une noire en levant,
Mouret a fait de jolies bourrées ; il a porté ce
genre d’airs & de danfe dans fes ballets,
On l’a peu fuivi , cette danfe ne paroiflant
pas affez noble pour le théâtre de l'opéra. ( B )
La bourrée eft à deux temps , & compofée de
deux parties , dont il faut que çhacune ait quatre
mefures , ou un nombre de mefures multiple de
quatre. Elle diffère peu du rigaudon. Voyc^ Rigaudon,
- '
' B o u r r é e ( pas de ) , ce pas: eft compofe de
deux mouvements ; favoir, d’un demi - coupé
avec un pas marché fur la pointe du pied , &
d’un demi-jetté je dis d’un demi-jetté, parce
qu’ il n’eft fauté qu’à demi ; & comme ce pas eft
coulant, fon dernier pas ne doit pas être marqué
fi fort. On en a adouci l’ufage, parce qu’i l
demande beaucoup de force dans le cou-de-pied :
on y a donc ajoute le fleuret. Voyez la définition
de ce pas. \
P a s de bourrée avec fleuret deflus & dejjous. Ces
pas fe font en revenant du côté gauche, le pied
droit étant à la première pofition. On plie fur le
pied gauche, en ouvrant les genoux, 8c ét^nt
p lié , on croife le pied devant foi jufqu’à la cinquième
pofition , & l’on s’élève deflus. On porte
enfuite le pied gauche à côté de la fécondé pofition
, & le droit fe croife derrière à la cinquième ;
ce qui fait l’étendue du pas.
Ceux qui fe font deffoüs & deflus, ne diffè-,
j-ent du premier, qu’en ce que le demi-coupé f |
B R A
croife derrière, & le troifième fe croife devant.’
Quant à ceux qui fe font de cô té , en effaçant
l’épaule ; le corps étant pofé fur le pied gauche,
on plie deflus, ayant le pied droit en l ’air près
du gauche , & on le porte à côté en* s’élevant
fur la pointé, 8ç en retirant l’épaule droite en
arrière ; mais la jambe gauche fuit la droite , 8c
fe pofe derrière à la troifième pofition , les genoux
étendus fur la pointe; & pour le troifième,
on laiffe gliffer le pied droit deyant, à la quatrième
pofition, en laiflant pofer le talon à terre,
ce qui finit ce pas. Le corps étant pofé fur le
droit, on peut plier deflus, 8t en faire un autre
du gauche.
Pas de bourrée ouvert. Si on prend ce pas du
piçd droit, l’ayant en l’air à la première pofition ,
on plie fur lé gauche, & l’on porte le droit à
la fécondé pofition ; on s’élève fur ce pied , eu
faifant ce pas de la forte : la jambe gauche fuit
la droite , en s’approchant à la première pofition ,
6c dans le même temps le droit fe pofe entle*
rement, 8c de fuite le gauche fe pofe à côté, à
la fécondé pofition, en laiflant tomber le talon
le premier. Lorfque le corps fe pofe fur ce pied,
on s’élève fur la pointe ; par cette opération on
attire la jambe droite , dont le pied fe gliflé derrière
la gauche , jufqu’à la troifième pofition, 8c
le pas eft terminé. Si l’on en veut faire un autre
du pied gauche, il faut porter le talon droit
à terre , plier deflus, & porter le pied gauche
à côté, en obfervant les mêmes règles.
Pas de bourrée emboîté', ce pas s’appelle ainfi,
parce qu’il s’arrête au. fécond pas à l ’emboiture.
Il faut faire le demi-coupé en arrière, en portant
le pied à la quatrième pofition. Le fécond
pas fe porté’ vite à. la troifième.,.. 8c on refte un
peu dans cette pofition fur la pointe des pieds,
les jambes étendues; puis on laiffe gliffer le pied
qui eft devant, jufqu’à la quatrième pofition. Ce
mouvement fe fa it, en laiflant plier le genou de
la jambe de derrière, qui renvoie par fon plié
le çprps fur le pied de devant; ce qui fait l’é-
tençlue. de ce pas.
BRAS, Rien n’eft plus avantageux à ceux qui
ont de l’inclination pour là danfe 6c de la difpo-
fition pour l’exécuter , que de s’attacher à bien
conduire leurs bras : c’eft pourquoi ils doivent lire
avec beaucoup d’attention les règles, fuivantes,
Ils comprendront plus facilement les leçons de
leurs maîtres, 6c avanceront davantage.
Il eft v ra i, que le bon maître fiait les placer à
propos , félon la çonftru&ion de l’écolier ; comme
de les faire porter plus haut, fi le fujet a la taille
courte , 8ç s’il a la taille longue , ils doivent être
à la hauteur des hanches : mais s’il eft proportionné
, il les tiendra à la hauteur du, creux de
l’eftomac^
Les bras qui accompagnent bien le corps en
i danfant, font comme la bordure fait à un ta-
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Meau : car fi elle n’eft faire de façon qu’etle.puifle j
convenir au tableau, quelque beau qu.tl f j f i
n’eft pas fi parant : ainfi, quelque bien quun
danfeur faffe les pas, s’il n’a pas les bras doux
& eracieux, fa danfe ne paroitra pas animée ,
& mr conféquent, fera le même effet que_ le
“ bfeau hors de fa bordure. Quelques - uns m al- E M que c’eft un don particulier ; )e 1 a-
voiie : mais néanmoins j'efpere que fe ne b ifferai
pas de donner des moyens pour les acquérir
par une ample & diftinfte demonftration que
i’en ferai dans cette partie, & ,q u i ne doit pas
moins contribuer à l’avancement de la jeunefle,
qu’au foulagement des maîtres', ce qui eft tout
ce que je me fuis propofé dans mon livre. ..
Comme l’ornement du corps , en danfam, amii
que je viens de le dire, dépend de bien faire les
bras , on ne peut prendre trop.de précaution de
les favoir bien .pofer d’abord, afin qu’ils pmffent
fe mouvoir dans toute la liberté néceflaire. C ’eft
pourquoi je fuppofe, dans L'élévation que je repréfente
par cette figure , qu’une perfonne foit
bien proportionnée : ainfi il m’a paru futvant les
règles ,■ qu’il faut les élever à la hauteur du creux
de l’eftomac-, comme je -le démontre par cette
figure. Elle eft repréfentée de face , pour que l on j
puiffe diftinguer toutes les parties dans leur Jufte
égalité : elle a la tête droite , le corps pofe fut-,
les deux jambes , les pieds à la deuxième pofition ;
ce qui eft relatif avec les-iras , en ce que les jambes
étant ouvertes, & les deux pieds fur une
même ligne, les bras doivent être ouverts & élevés
également ; car .s’ils etoient plus hauts , ils
tiendraient du crucifix, outre qu’ils feraient plus
portés à la raideur, & n’auraient pas la même
douceur. Néanmoins comme nulle règle n’eft fans
exception , & que l’on eft obligé d'aider ou de
cacher les défauts dé la nature , c’eft dans cette
occafion que les maîtres doivent gouverner leurs
écoliers : par exemple, fi une perfonne a la taille
courte, il-faut de néeeffité lui faire lever les bras
un peu plus haut, afin de lui dégager la- taille,
ce qui1 par conféquent lui donne plus d agrément,
de même, fi la taille eft longue , il faut ne les
faire lever qu’à la hauteur des hanches , ce qui
diminue en quelque façon cette difproportion ,
& donne tout l’agrément que l’on n’ariroit pas,
fans ces fortes d’attentions. Je lui ai-suffi repréfen-
té les mains ni ouvertes ni fermées , pour que
les mouvements du poignet . & du coude fe faffent
avec toute la douceur & la liberté .qu’il faut ob-
ferver dans leurs mouvemeuts : au lieu que fi le
ponce fe joignoit à un des doigts , cela-cauferott
rin retardement dans les autres jointures, qui leur
pteroit cette .facilité. j
On compte dans les- bras trois mouvements ,
de même que dans les-jambes , 6c qui font relatifs
l’un à l’autre ; favoir celui de l’épaule : mais
il faut qu’ils s’accordent avec ceux des jambes ,
/en ce que , fi vous faites des demi-coupés en des
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. temps 8c ouvertures de jambes., 8c autres pas qui
fe prennent plus du cou-de-pied que du genou,
ce font les poignets-qui agiffent ; an lieu que fi
ce font des pas fort pliés, comme pas de bourrée
, temps de courante, pas de fiflonne, contre
temps 6c autres pas qui demandent du con-
trafte ou de l’oppofition , pour lors c’eft le coude
qui agit, ou du moins qui eft le plus apparent;
parce que l ’on ne doit pas plier le coude, fans
que fon mouvement foit accompagné de celui du
poignet ; ainfi du cou-de-pied 6c du genou, qui
ne peut finir fon mouvement, fans que l’on foit
élevé fur la pointe du pied , qui par conféquent
eft le cou-de-pied qui l’achève.
Quant au mouvement de l’épaule , il n’eft apparent
que dans les pas tombés , où il femble par
la pente que le corps fait, que les forces vous
manquent : aufli l’épaule par fon mouvement fait
comme fi les bras tombèrent ; ce qui fera ci apr;ès
expliqué dans la manière de faire les bras à chaque
pas.
Ces mouve'ments d’épaule fe manifeftent en-
. core dans les oppofitioiis , en ce que les bras
étant étendus , l’épaule s’efface en arrière : par
exemple , fi vous pafîez à côté de quelqu’un ,
vous effacez l’épaule.
Mais pour en donner une facile intelligence.,
je vais expliquer dans les chapitres fuivants la
' manière de prendre les mouvements des poignets
féparément de ceux des coudes , afin que l’on
en connoiïïe la différence, 6c que l’on puiffe parvenir
à cette précifion de grâce, que la danfe
demande.
Quoique les-mouvements des poignets ne fem-
blent pas difficiles , iis méritent pourtant que l’on
y fafiè attention ; en ce qu’ils fe prennent dans
les extrémités des bras ; 6c c’eft de ces mêmes
extrémités qu’il fort des grâces infinies, quand les
bras font conduits avec douceur , 8t en fuivant
les règles que je vais décrire.
Comme le. mouvement du poignet fe prend "de
deux manières , favoir , de haut en bas 8c de bas
en haut ; -lorfque vous le voulez.prendre du. haut
en bas, il faut laifler plier le poignet en dedans,
faifant un rond de la main , qui de ce- même mouvement
fe remet dans la première fituation oit
elle étoit. Mais il faut prendre garde de ne point
trop plier le poignet, car il paroîtroit cafle.
Quant au fécond mouvement qui fe prend de
bas en haut, la main étant en deffous ; il faut
laifler plier le poignet, puis laifler retourner la
main en haut, faifant un demi-tour , 6c par ce
mouvement, la main fe trouve à la première po-
fition des bras.
Le coude, comme le poignet, a fon mouvement
de haut en bas 6c de bas en haut; avec
cette différence , que lorfque vous pliez les cou-
Ides , les poignets les accompagnent ; ce qui empêche
que les bras ne foient roides -, & leur
donne beaucoup de grâce. Néanmoins il ne faut