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pirouerte , après avoir, d’un feul temps des épaulés
, fait le demi-tour.
REPLIER, fe replier foi même, fe dit du cheval
qui tourne fubitement de la tete a.la queue
dans le moment qu’il a peur, ou par fantaifie. »
REPRENDRE. On appelle reprendre , lorfqu a-
près avoir fait un demi-arrêt, on fait repartir le
cheval. .
REPRISE fe dit quand on recommence une leçon
, un manège, & qu’on le fait d’une haleine. 11-
a fait manier fon cheval fur les quatre coins de la
volte tout d’une reprife, fans s’arrêter ni reprendre
haleine; finir une reprife, commencer une reprife,
donner haleine a un cheval entre les reprifes.
RETENU. Cheval retenu , pour dire cheval
écouteux. Cheval qui faute au lieu d’aller en avant,
qui ne part pas franchement de la main , qui eft
trop retenu , & fe fait trop foiliciter pour aller en
avant. , ' ..
RÉTIF , qui s arrête ou recule au lieu d avancer.
Il fe dit proprement des chevaux & des mulets. Un
cheval rétif, une mule rétive. On appelle au ma-
nè°e un cheval rétif, celui qui eft malicieux, re-
beîle', qui veut aller où il lui plait & quand il lui
plan. Le cheval rétif approche fort du ramingue.
RÎSPOSTE fe dit de l’aâion du cheval qui rue
quand il font l’éperon , qui répond à l’éperon d’un
ou de pluGcurs coups de pieds.
ROND. C ’cft la pifle circulaire qu’on appelle
autrement la volte. Couper .le rond ou la volte ,
c’eft faire un changement de main lûrfqu’un cheval
travaille fur les voltes d’une pifle, enforte que
divifant la volte en deux, on change de main , &
le cheval part fur une ligne droite, pour recommencer
une autre volte. Dans cette forte de manège
les écuyers ont accoufuméMe dire : coupez ,
ou coupez le rond. V olte.
ROUSSIN. Cheval épais & entier, comme ceux
qui viennent d’Allemagne ht d Hollande.
S.
SA CCADE eft une fecouffe violente que le cavalier
donne au cheval en tirant tout-à-coup les
rênes de la bride quand le cheval pefe.a la main ;
ce qui eft une efpèce de châtiment qui 1 oblige a
potier en beau lieu, mais dont il faut ufer rarement,
de peur de gâter la boiiche du cheval. _
S A C C A D E R , c’eft mener fon cheval en lui
donnant perpétuellement des faccades.
S AUT. Un pas & un faut fe dit d un air releve
du cheval qui manie par haut, qui marque une
courbette entre deux fauis ou cabrioles , en telle
forte qu’il lève le devant & rue des pieds de derrière.
Deux pas & un faut eft un manège compofe
de deux courbettes terminées par une cabriole. Un
dit auffi qu’ un cheval va par bonds &. par fauts,
quand il va à courbettes & à cabrioles. 11 faut avoir
rendu les épaules du cheval fort fouples , avant
S I G
que de l’accoutumer aux fauts. Le galop , le terre- I
à-terre ,-les courbettes ne font pas mifes au nom- I
bre des fauts, parce que le cheval ne s’y élève pas I
extraordinairement. Chaque faut d’un cheval ne I
doit jamais gagner plus d’un pied & demi de ter* I
rein en avant.
SAUT de mouton. Dans cette efpèce de fai.t le I
cheval s’élance & s’enlève des quatre jambes pref- I
que en même temps en arrondilfantle dos, & ians I
détacher de ruade.
SAU T E R , c’eft faire des fauts. Aller par bonds I
Si par fauts , en terme de manège, c’eft aller à I
courbettes Si à cabrioles. Sauter entre les piliers, I
terme de manège , fe dit du cheval qu’on a accou* I
tumé à faire des fauts , étant attaché aux deux pi- I
liers du manège fans avancer ni reculer. Sauter de I
ferme à ferme fe dit au manège quand on fait (au- I
ter un cheval fans qu’il bouge de fa place. Sïuter I
en Telle, c’eft fauter ou fe jetter iur un cheval I
fellè fans mettre le pied à l’étrier.
SAUTEUR. C’eft un cheval qui manie aux airs I
relevés , qui fait des fauts avec ordre & cbéifîance I
entre deux piliers, qui va à cabrioles^ à croupades. I
On d it , ce fauteur fait des fauts bien hauts & bien I
foutenus avec jufteftè Si de même cadence. On met I
des trouffe-queues aux fauteurs pour leur tenir la I
queue en état & l enapêcher de* jouer , & de faire I
parôître le fauteur large & de croupe.
SENTIR un cheval dans la main , c’eft remar- I
quer qu’on tient la volonté du cheval dans la main, I
qu’il goûte la bride , qu’il a un bon appui pour I
obéir au mors.-
SENTIR un cheval fur les hanches, c’eft remar- I
quer qu’il les plie ; ce qui eft le contraire de s’a* I
bandonner fur les épaules.
SÉPARER les rênes. Voye\ Partager. I
SERPEGER. C ’eft conduire un cheval en fer- I
pentant, Si tracer une pifte tournée en ondes ; I
comme les replis d'un ferpent. Ce mot a vieilli.
- SERRER fc dit d’un cheval qui fe rétrécit & ne I
s’étend pas affez à une main ou à l’autre , qui ne I
prend pas affez de terrein, Quelquefois un cheval I
marche trop large, & quelquefois trop ferré. Lori- I
qu’un cheval fe ferre trop, pour l’élargir il faut I
l ’aider de la rêne de dedans ; c eft à-dire , porter en I
dehors , Si le chaffer en avant fur des lignes d roi* I
"tes avec le gras des jambes. Il faut auffi non feule- I
ment ferrer en tournant un cheval qui marche trop I
large, mais encore le tenir fujet; Si s’il fe ferre trop, I
il faut l’aider du gras des jambes, le pincer même I
s’il ne répond pas, & appuyer enfuite le- talon au I
dehors. Serrer la demi-volte , c’eft faire revenir le I
cheval fur le même terrein où il a commence 13 I
demi-volte* ••. ' - ^ v I
S1GUETTE. C ’eft un caveçon , une efpece ü I
demi-cercle de fer creux & voûté , Si avec dtS I
dents de fer comme celles d’une feie. Il eft touru I
en demi-cercle , & quelquefois compofè de plljj I
fieurs pièces qui fe joignent par des charnières. I
eft monté d’une têtière & de deux longes 9 & *ei.
S U R
à dompter les chevaux fougueux. Il y a une autre
forte de figuette , qui eft un fer rond & d’une feule
pièce, & qui eft coufue fous la muferolle de la
bride, afin qu’elle ne paroiffe pas. On fait agir cette
figuette par une martingale , quand le cheval bat
à la main.
SOUFFRIR l’éperon fe dit d’un cheval qui n’y
eft point fenfible. Souffrir l’étalon fe dit de la jument
quand elle eft bien en chaleur.
SOULAGER. Se foulager fur une jambe fe dit
du cheval q u i, ayant les jambes de devant fatiguées
& douloureufes, avance tantôt l’une & tantôt
l’aütre, quand il eft arrêté pour les repofer.
SOUPÇONNEUX. Cheval médiocrement peureux.
SOUS-LUI. Cheval qui eft bien fous-lui, qui eft
bien enfemble, qui fe met bien fur les hanches ,
c’eftlorfqu’en cheminant, il approche les pieds de
derrière de ceux de devant, Si dont les hanches
foutiennent en quelque manière les épaules.
SOUTENIR la main ou foutenir un cheval ,
c’eft tenir la bride ferme & haute. Arrêter un cheval
pour peu qti’on foutienne la niain , avec le
moindre foutien de la main. On dit auffi foutenir
un cheval de la jambe de dedans, ou du talon de
dedans, lorfqu’il s’entable, lorfqu’en maniant fur
les voltes, fa croupe va avant fes épaules. On dit
encore foutenir un cheval, quand on l’empêche
de fe traverfer, quand on le conduit également ,
le tenant toujours fujet fans que la croupe puiffe
échapper, fans qu’il perde ni fa cadence, ni fon
terrein , en lui faifant marquer fes temps égaux.
SUJET, cheval fujet. Tenir un cheval fujet,
c’eft le foutenir quand il fe traverfe. Cette expref-
fion eft confacrée aux voltes, & figiiifie tenir la
croupe d’un cheval dans le rond ; èihforte qu’elle
n’échappe pas, qu’il ne fe traverfe point, & qu’en
marquant tous fes temps égaux fans perdre fon
terrein, il manie la croupe dedans.
SURMENER. Faire travailler un cheval ou une
bête de fomme au-delà de fes forces , foit en lui
faifant faire de trop grandes journées , foit en le
pouffant trop à la courle. Un loueur de chevaux a
aftion pour fe faire payer un cheval quand on l’a
furmené. Surmener un cheval, c’eft l’expofer à devenir
courbattu. Il bat alors des flancs , & fait des
mouvements pareils à ceux que caufe la fièvre. La
différence entre un cheval furmené & un cheval
eftrapaffé , eft qu’on a fait travailler le premier à
perte d’haleine & au-delà de fes forces dans un
voyage, & qu’on a exceffivement fatigué l’autre à
force de lui faire faire un manège violent & déréglé.
SURPRENDRE un cheval, c’eft fe fervir des
aides trop brufquement : c’eft auffi approcher de
lui quand il eft à fa place dans l’écurie fans lui parler
avant, ce qui lui fait peur, & alors un coup
de pied de fa part eft fort à craindre*
Equitation, Efcrime ù Danfe,
T A N i 8 i
T.
TA LO N fe d it, en parlant du cavalier, de l’éperon
dont il arme les talons ; & on dit en ce fens
qu’un cheval entend les talons, obéit, répond aux
talons, qu’il eft bien dans les- talons, pour dire
qu’il eft fenfible à l’éperon, qu’il y obéit, qu’il le
craint, qu’il le fuit. Donner à propos les aides du
talon, foutenir du talon. Donner du talon à un
cheval ; appuyer, approcher , pincer du droit ,
c ’eft-à-dire , du talon droit ; pincer du gauche ,
c’eft-à-dire du talon gauche. Pincer ou appuyer des
deux , on fous-entend toujours talons ou éperons.
Un cheval qui eft bien dans les talons à courbettes
, bien dans les talons à cabrioles. Lui faire fuir
le talon droit, le talon gauche. Réfifter aux talons
comme le ramingue ; répondre aux talons par
des ruades. On dit promener un cheval dans la
main & dans les talons, pour dire le gouverner
avec la bride Si l’éperon, lui faire prendre finement
les aides de la main & des talons. On dit auffi
porter un cheval d’un talon fur l’autre , pour dire
lui faire fuir tantôt le talon droit, & tantôt le gauche
dans le même manège ; le faire aller de coté ,
tantôt d’un talon, tantôt de-l’autre, Par exemple,
ayant fait dix pas de côté en fuyant le talon droit ,
le faire aller, fans s’arrêter encore de côté, en
fuyant le talon gauche, & ainfi alternativement«
Talon du dedans , talon du dehors ; ces expref-
fions font relatives à la manière dont le cheval manie.
Le long d’une muraille, le talon de dehors
fera celui qui eft du côté de la muraille ; Si l’autre
le talon de dedans. Sur les voltes, fi le cheval manie
à droite, le talon droit fera le talon de dedans ,
& le talon gauche celui de dehors. Tout le contraire
arrive lorfque le cheval manie à gauche. On
dit aujourd’hui pour plus de facilité , aidez votre
cheval du talon droit, du talon gauche, fuivant la
fituation des talons au refpeâ de la volte. Talon
dans le cheval, eft la partie du derrière du bas du
pied oppofé à la pince. Dans ce fens on dit, ce
cheval a les talons ferrés ; il eft bas de talon , haut
de talon , relevé de talon ; marche fur la pince, 8c
lève le ralon comme un cheval rampin. On appelle
encaftelés , les chevaux qui ont les talons étroits
& ferrés, il faut les ferrer à pantoufle.
TAPIS. Rafer le tapis, c’eft galoper près de
terre , comme font les chevaux anglois qui n’ont
pas le galop élevé. Lorfqu’un cheval ne lève pas
affez le devant, qu'il a les allures froides & les
mouvements trop près de terre, il rafe le tapis.
TA TER le pavé, tâter le terrein. Un cheval tâte
le pavé ou le terrein, lorfqu’ayant la jambe fatiguée
ou quelque douleur au pied , il n’appuie pas
fur le pavé ni fur le terrein , & craint de fe faire mal
en marchant.
TEMPS. C e mot lignifie quelquefois les mouvements
d’un cheval qui manie avec mefure Si avec
Nn