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en quatre quarts , & faite faire au cheval un rond
ou deux , au trot ou au galop, fur les quatre quarts,
ou fur les quatre angles du quarré qu’on fe figure
autour du pilier , au lieu de la volte circulaire.
QUINTAINE. Poteau fimple, ou repréfentant
un homme armé d’un bouclier, auquel on jette
des dards ou fur lequel on va rompre des lances
à cheval ; on appelle aufli cette figure faquin.
Courre la quintaine qu le faquin , c’eft un exercice
d’académie.
QUINTE. Efpèce de fantaifie qui tient du cheval
rétif ; car le cheval pendant quelques inflans fe
défend & ne veut pas avancer. Les mules font fu-
jettes à ce défaut.
QUINTEUX. Cheval qui a des quintes.
Q U IT T E R les étriers , c’eft ôter fes pieds de
dedans de gré ou de force. Lorsqu'un cheval emporte
fon homme, il doit quitter les étriers, ou
pour fe jetter à terre, o u afin que f i le cheval
tombe , il n’ait pas les pieds engagés dans les
étriers , ce qui eft très-dangereux. Le peu de fermeté
du cavalier lui fait fouvent quitter les etriers
«quand fon cheval trotte ou galope.
R.
RABAISSER fe dit en ce fens dans le manège :
fi le cheval n’a pas affez de force pour continuer à
faire des courbettes, il fe rabaiffera aifément de
lui-même. *
RABATTRE fe dit d’un cheval qui manie à courbettes;
& on dit qu’il les rabat bien, lorfqu’il porte
à terre les deux jambes de derrière à-la-fois, lorfque
ces deux jambes touchent terre enfemble, & que
le cheval fuit touts les temps avec la même juf-
teffe. Un cheval qui harpe des deux jarrets , &~qui
a les jambes baffes en maniant , rabat bien fes
courbettes , les rabat avec beaucoup de grâce. On
dit auffi qu’un cavalier dompte & rabat l’impéruo-
fité d’un cheval fougueux.
R A C C O L T , un pas raccolt. Vieille expreffion
dont quelques écuyers fe font fervis pour dire un
pas d’école , un pas raccourci. Ce terme eft formé
ou mot Italien raccolto , & a le meme fens.
RACCOURCIR un cheval, c’eft rallentir fon
allure en le tenant dans la main.
R A G O T fe dit des chevaux qui- ont les jambes
courtes, la taille renforcée & large du côté de la
croupe. Il diffère du gouffaut, en ce que le gouf-
fiaut a l’encolure plus épaiffe & qu’il a plus d’épaules.
RAMASSÉ. Un cheval ramaffé , c eft la même
chofe que ragot. Voye^ Ragot ; excepté qu’il fe
dit des chevaux de toute forte de taille.
RAMENER , c’eft faire bailler le nez à un cheval
qui porte au vent, qui lève le nez auffi haut
que les oreilles, qui ne porte pas en beau lieu. On
met des branches hardies , ou la martingale aux
chevaux pour les ramener,
R A S
RAMINGUE. C ’eft un cheval rétif qui réfifte
aux éperons & s’y attache , qui rue, qui recule
qui faute plufieurs fois de fuite en l’air pour jetter
en bas le cavalier ; en quoi il diffère du chatouilleux
qui , après y avoir réfifté quelque temps ,
obéit enfuite , & va beaucoup mieux par la peur
d’un jarret vigoureux , lorfqu’il fent le cavalier
étendre la jambe, qu’il ne va par le coup même.
Les ramingues font dangereux, en ce qu’ ils font
très-fujets à doubler des reins &. à faire des pont-
levis.
RAMPIN eft un cheval bouleté des boulets de
derrière,. & qui ne marche par conféquent que fur
la pince ; c’eft ordinairement un défaut que le
cheval a apporté en naiffant.
RASSEMBLER, c’eft tenir le cheval dans la
main & dans les jarrets , de façon que fes mouvements
foient plus vifs & moins.allongés; effeélive-
nient, le cheval alors paroît plus court qu’aupara-
vant. Se raffembler eft l’adion dn cheval dans
cette occafion. Raffembler fes quatre jambes enfemble
, mouvement que fait un cheval pour fau«,
ter un folle , une haie , &c.
C e que c’est qu’un cheval rassemblé,
( Thiroux ).
J’ai dit plus haut que l’homme & le cheval ne
pouvaient jouir du mouvement avec fureté ,
qu’au moyen du fcrupuleux entretien de leurs perpendiculaires.
Je dois ajouter a&uellement que
tout être agiffant ne parvient au mouvement ,
qu’autant qu’une fage préparation le met en force.
Telles font les loix de la nature. Les bipèdes s’y
foumettent en rapprochant affez leurs bafes pour
qu’une feule, chargée de toute la maffe A éraie le
centre, pendant que l’autre s’en éloigne, afin de le
recevoir. Le . quadrupède ufe de la même précaution;
mais obligé de foigner à-la-fois les quatre
jambes qui le foutiennent, on le voit doubler cette
opération qui caraélérife le raffembler.
On juge donc le cheval raffemblé , lorfque les
deux colonnes vertébrales , également reployées
fur le centre, amènent les quatre jambes abfolu-
ment fous le corps, en forte que le point de réunion
, autant refferré qu’ il peut l’être, s’élève de
lui-même comme pour contenir l ’abondance des
forces qui y refluent de toutes parts. Pour apprécier
toute l’utilité qu’en retire de cette dernière
combinaifon, lorfque de l ’état du repos on veut
faire paffer le cheval à celui du mouvement, il
fuffit de comparer la difpofition apparente du cheval
q u i, dans une inaâion parfaite , attend patiemment
que le cavalier foit monté & placé, avec celle
qui dérive du raffembler, Alors on ne doit avoir
d’autre defir que de connoître la méthode qui
montre à raffembler un cheval.
Comment on rajfemble un cheval,
Auflitôt qu’on a quelques idées de la ftruéhire
du chevâl p il eft aifé de prévoir comment on îéuffu
R A S
réufft à le raffembler, fur-tout en obfervant que ,
d'un côté , les rênes de la bride, & de l’autre , la
puiffance des jambes égales maîtrifent l’ondulation
de chaque colonne foumife dès-lors à la difcrétion
du cavalier. Cette remarque fiiire , fi on fe retrace
la pofition du cheval au moment où l’homme
achève de prendre la fienne , on Je trouve dans la
double impuiffance de faire un pas en avant ou en
arrière. La première caufe d’inaélion vient du déploiement
abfolu des deux colonnes vertébrales.
En fecond.lieu , les. rênes, fans être dures, font
cependant affez fermes pour s'oppofer au moindre ’
effort de la colonne de devant, tandis qu’avec la
prefiion des jambes égales on a la faculté de former
une barrière impénétrable à la colonne de derrière.
Or , partant de ce point, on voit qu’une lé gère
augmentation, & dans la valeur pulfative des
jambes égales, & dans la retenue de la main , fuffit
pour obliger le cheval à reployer , en même
temps, fes deux coltmnes fur le centre, Si- confé-
quemment pour l’exciter , non-feulement à reculer
les jambes de devant, mais à lui faire avancer celles
de derrière. Ainfi, pour raffembler un cheval,
il faut que la main rapprochée du corps ajoute à la
tenfion égale des rênes , & que la prefiion des jambes
du cavalier amène & fourienne l’arrière-main
du cheval au centre. Dés cet infiant , le choc
qu’éprouve mutuellement chaque colonne , re-
brouiïée vers le point central, produit l’effet d’un
reffort tendu qui n’attend qu’un très-petit moyen
pour opérer fa plus grande force.
N’eft-ce pas ici le moment favorable pour faire
appercevoir aux élèves le double fe cours qu’ils
font en droit d’attendre de la prefiion motivée de
leurs jambes ? On a vu précédemment le cavalier
les.employer, au moyen de l ’enveloppe , àla con-
ferVation de l’afliette , lorfque, tombant fur la
ligne du corps, il leur fait embraffer exactement la
capacité du cheval , pofitivement à l’endroit où les
fangles affurent la Telle. Il n’eft pas douteux que ,
dans cet état, les jambes les plus étroitement collées
, ne peuvent ni donner, ni doubler l’a&ion du
cheval. Premièrement, les jambes agiflent fur une
partie ofleufe, accoutumée de longue-main à fouf-
frir la ligature des fangles, conféquemment peu
fufcepnblexl’être mue par la prefiion qui rélulte de
l'enveloppe des jambes égales. Secondement, les
jambes enveloppantes, comprimant le centre même
du cheval, leur aclion , dès-lors ambiguë, ne doit
pas avoir plus d’effet pour le chaffer en avant, que
pour le porter en arrière. Mais auflitôt qu’il s’agit
d’exciter , par prefiion , l’ondulation de la colonne
de derrière, que ce foit à deffein de raffembler le
cheval, ou bien avec l’intention de le porter en
avant, on n’a d’autre moyen que d’augmenter par
degrés le pli des genoux , jufqu’à ce que les jambes
égales , reculées derrière les fangles, aillent chercher
l’arrière-main\ , dont la colonne vertébrale arrive
au centre à mefiire que les jambes du cavalier
viennent, en gliffant le long du ventre du cheval
Equitation 9 Ejcrime & Danfe,
R E M 2 7 5
reprendre fur la ligne du corps la place ordinaire
& favorable à leur enveloppe. Je m’arrête encore ,
afin d’obferver qu’il faut afiëz foigner les diverfes
preflions que peuvent produire la main ou les jambes
égales, pour être afluré que leurs puiffances
ne parviennent au cheval qu’autant qu’on veut lui
donner ou lui ôter de l’aélion. Dans le premier cas ,
les jambes égales doivent agir fur l’arrière-main du
cheval, de manière à lui faire fentir difiinftement
dans leur prefiion un commencement qui l’invite
à fe porter en avant, un milieu qui le détermine ,
& une fin qui l’y force ; comme dans la fécondé
circonfiance, la retenue de la main fuit ponâuel-
lernent la réfifiance ou l’obéiflance du cheval , eiï
paflanr de la main légère à la main douce , & de la
main douce à la main ferme ; qualités de la main
qui cpnfiftent à 11e lui donner que le degré de fermeté
néceffaire pour qu’elle prime toujours le
point de réfiftance de l’appui du cheval. Cette double
précaution évite au cheval la furprife de la -
coup qu’il reçoit immanquablement des jambes fu-
bitement approchées, ou empêche qu’il ne foit
douloureufement affeéïs de la faccade émanée d une
main brufquement retenue.
R E C H E R C H E R un cheval , c’eft lui donner
toute la gemillefl’e & les agréments dont il eft capable.
REINS. Les reins du cheval commencent vers
le milieu du dos jufqu’à la croupe. Les reins bien
faits font ceux qui s’élèvent un peu en dos d’âne ;
quand ils s’élèvent trop, on dit que le cheval eft
boffu. Autre bonne qualité du cheval, c’eft d’avoir
les reins larges ; ce qu’on appelle le rein double ;
les reins courts , marquent la force. Les raauvaifes
qualités des reins font d’être longs & d’etre bas 3
ce qui s’appelle un cheval enfell:. On entend en
difant qu’un cheval a du rein, que la force de fes
reins fe fait fentir au trot & au galop, aux reins
du cavalier.. .
RELAIS, RELAYER. Les chevaux de'relais font
ceux qu’un grand feigneur qui voyage envoie d_e»
vant, ou qu’il ordonne de tenir prêts , pour pouvoir
en changer quand il veut faire plus de diligence.
Relais le dit aulfi du lieu où on envoie , ou
bien où on tient prêts à partir des chevaux frais ,
d eft i nés à foulager ceux qui font fatigués.
RELAYER , c’eft monter ou faire atteler à fa
voiture des chevaux frais, qu’on appelle chevaux
de relais. \
RELEVER. C’eft obliger le cheval^ a porter en
beau lieu & lui faire bien placer fa tête , lorfqu’il
porte bas ou qu’il s’arme pour avoir l’encolure trop
molle. Il y a de certains mords propres à relever
un cheval. On appelle aufli les airs relevés , les
mouvements d’un cheval qui s’élève plus haut que
le terre-à-terre , quand il manie à courbettes , à ba-
lotades , à croupades & à cabrioles. On dit auffi un
pas relevé, des pafiades releve.es..
^ R E M IS . Un cheval bien remis , terme de manège
qui veut dire que l’écuyer a appris l’exercice
0 a M m .