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4 rempliflbit au galop à droite. Intimement per- 1
fuadé que le paffage alternatif des 24 de la maffe ne
s’eft précédemment entretenu fur les jambes 1 &
4 , qu’au moyen de la main conftamment arrondie
, on peut être affuré que cette efpèce de balancier
ne quittera jamais fon étui diagonal, aéluelle-
ment formé de la jambe 2 à la jambe 3 , tant que la
cambrure accompagnera les temps de la main prife
ou rendue , & tant que la valeur des jambes égales
fera quadrerles chaffers de l’arrière-main avec
les enlevers de rayant-main.
Prendre un coin au galop à gauche.
Dès que le paffage des coins ouverts à gauche ,
pendant le galop à droite, s’eft effectué d’après une
méthode peu compliquée , fûre & fatisfaifante , la
prife de ceux qui fe préfentent à droite , lors du
galop à gauche, ne doit pas caufer la moindre inquiétude.
Comme les conditions font abfolument
pareilles, on croit fuffifant de repréfenter leur enchaînement
pour voir l’élève approcher fon cheval
de chaque angle, & l’en éloigner avec la même
aifance. ' > A
Premièrement, il faut s’abftenir du demi-arret.
Secondement, il faut porter la main cambrée juf-
ques furie dehors. Troifièmement, il faut faifir
le court intervalle qui fépare la tombée du bipede
de devant & de la jambe de derrière du dedans
d’avec le chaffer fubféquent 4e celle de derrière
du dehors, pour rapporter la main toute cambrée
du dehors fur le dedans. Par ce moyen la combi-
naifon des rênes prime toujours l’élan avec lequel
l’avant^main s'éloigne du coin, enforre que le cheval
dreffé fur la jambe 3 , s’en fait un pivot qui lui
fert à fe tourner en face de la pifte qu’il va cher- -
cher. Quatrièmement, il faut que la modulation
des temps de la main foit en raifon de la vivacité
des opérations du cheval. Cinquièmement & enfin,
il faut que la preffion'des jambes égales, en proportionnant
les chaffers de l ’arrière-main fur les
enlevers de l’avant-main, entretienne les deux bipèdes
dans cet accord parfait, d’où réfulte une cadence
fi flatteufe pour toute oreille un peu délicatç.
Second Changement de main au galop à gauche.
Le fécond changement de main, dont la diagonale
, figurée de droite à gauche, ramène le cheval
fur la pifte par laquelle il entre dans la carrière,
dérive d’une méthode fimple comme celle qui
donne l’exiftence au premier changement de main.
4 a cambrure de la main diflipe également jufqu’à.-
l’ombre d’une difficulté. Mais elles fe raffemblent
de même en foule, lorfque le dedans, e.n reprenant
la place du dehors , ordonne la proinpte fubf-
titution des jambes du cheval. Ainfi les jambes 2 ,
i & 4 s’écartent d’abord de la pifte, mefure que
la main cambrée, feulement reportée fur le dedans,
les attire fur la diagonale qui caraélérife
cette fécondé évolution. Ainfi les jambes égales
du cavalier, tpujours au fecours du bipède de der?
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rière i pouffent enfuite fur la même ligne la jambe
3 , quelles font fuccéder au placement de celles
2, 1 & 4. De retour dans la première pifte, pour
tirer la quinteflènce du temps d’arrêt, il faut que la
main parcoure tous les degrés qui fe comptent
entre fa cambrure & fon arrondiffement : de cette
façon , après que le déploiement du cheval a
totalement effacé le calcul du galop à gauche , le
nouveau pli, qui fuit l’arrondiffement de la main ,
crayonne l’efquiffe du galop à droite q.u on perfectionne
enfuite comme on l’a ci-devant enfeigne.
Avant que déterminer cet article, on croit devoir
faire obferver que la prompte obéiffance du cheval,
foit pour la prife des coins, foit pour les changements
de main , dépend uniquement de l’attention
du cavalier à ne jamais lui demander aucune évolution
, qu’au moment où le faut du bipede de
derrière annonce l’enlever des trois autres jambes.
En effet, la maffe du cheval au galop étant alternativement
fur une feule jambe à terre contre trois
en l’air , ou fur trois jambes à terre contre une en
l’air , la moindre indication de la main devient une
puiffance irréfiftible, lorsqu’elle agit fur le cjieval,
dans l’inftant où la combinaifon du galop l’oblige
à refter en équilibre fur la feule jambe de derrière
du dehors.
Preuves de la jujlejfe du galop.
Les combinaifons les mieux foignées, lorfqu’elles
font dénuées d’une preuve concluante , doivent
être reléguées dans la claffe des probabilités. La
leçon du galop fubiroit le même fort, & les élèves
pourraient révoquer en doute la folidite des principes
qui en font la bafe , fi nous n’étions à portée
de rendre palpable la vérité de ces principes établis
d’après la pofition que prend naturellement tout
cheval à l’allure du galop.
Si nous diftinguons en équitation le galop défuni,
foit du devant, foit du derrière , d’avec le galop
faux , quoique toute défunion entraîne fauffeté,
c’eft afin de faire obferver aux élèves que le cheval,
qui s’embarque à faux, prend , fans héfiter, Ton
point d’appui fur la jambe de derrière parallèle de
celle de devant par laquelle il entame l’a&ion ; au
lieu que, pour fe défunir, il faut que le cheval,
d’abord mis au galop vrai, change, dans le courant
de la leçon , ou l’enlever de la jambe de devant,
( ce qui donne le galop défuni du devant ) ou varie
dans le point d’appui de la jambe de derrière;
(ce qui produit le galop défuni du derrière)
double pofition d’où réîulte toujours le galop faux,
ainfi qu’on peut s’en convaincre en confultant le
rapport des différentes combinaifons du cheval à
l’allure du galop. A l’égard du galop faux d’encolure
, il eft évident qu’il n’exifte qu’autant qu’o.n
omet totalement la condition du pli, ou lorfqu’on
contraint, mal à-propos,'le cheval à regarder la
jambe primitivement chargée des 12 de l’avant-
main. Dans le premier.cas , la diftraâion du cavalier
le met à la merci du hafard, puifqu on a
précédemment
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précédemment démontré que c’eft le. pli qiu com-
rrcnce à difpofer les 24 de la maffe , qu on repartit
enfuite à fon gré. Or , fi leur répartition fe trouve
heureufement diftribuée conformément aux règles
du galop j mais fans que le cavalier en foit le
difpenfateur, il dépend du premier évènement que
la même répartition, devenue vicieufe, faffe
éprouver fucceffivement tous les genres de galop
faux : conjonélure périlleufe d’où le cavalier na
d’autre poflibilité de fortir que par l’interruption
fubite des boutades du cheval. On n’eft pas longtemps
en balance fur le fort de celui qu’on embarque
avec le pli à contre-fens. Les 34 de la
tnafle, que les chaffers inclinent continuellement
fur la jambe de devant, qui devroit au contraire en
être foigneufement garantie , nécefîitent bientôt le
cheval à fe défunir du devant, & , dès-lors, à
courir touts les dangers du galop faux. Voici le
moment favorable pour dévoiler le ta&, à l’aide
.duquel on diftingue , d’une manière certaine , les !
differentes pofitions que prend le cheval pendant
chaque efpèce de galop. Mais , afin de ne pas interrompre
l’ordre jufqu’aéluelleraent établi, nous
.allons commencer par l’efquiffe du cheval au galop
vrai a droite.
Ployé à droite, nous favons que le cheval,
pendant la préparation , en rentrant l’épaule droite
& la hanche gauche , fait bomber l’épaule gauche
ainfi que la hanche droite. On voit alors l’avant-
main creufé fur la droite , & l’arrière-main fur la
gauche donner à la colonne vertébrale la figure
d’une S : tournure qu’elle conferve même pendant
l’aéïion , puifque les 24 de la maffe vont & viennent
continuellement de la jambe t à la jambe 4,
& . de la jambe 4 à la jambe 1. O r, le cavalier juge
que la répartition des maffes a fidèlement fuivi la
combinaifon des temps de fa main , d’abord lorf-
qu’à chaque pas qui précède le premier enlever,
fa cuiffe droite roule, d’arrière en avant, dans le
vuide de l’épaule droite, & fa cuiffe gauche
tombe , d’avant en arrière, dans la concavité que
forme la hanche gauche. Il s’affure enfuite de la.
vérité de l’a&ion par l’enlever de fa cuiffe droite ,
que le reffort de la jambe 4 envoie avec les 24 de
la maffe dardés fur la jambe 1 . .
La fécondé efpèce de galop eft celui faux à
droite , où le cheval, ployé comme au précédent,
après avoir rentré l’épaule droite, a l’indifcrétion
d’en faire autant de la hanche droite qu’il devroit
au contraire faire bomber. Dans cette fituation,
la colonne vertébrale, abfolument convexe à
gauche, prend la figure d’un C ouvert à droite.
On apperçoit la fauffe répartition des maffes au
tournoiement qu’elle occafionne dans l’afliette du
milieu du corps : tournoiement qui provient de ce
que les cuiffes du cavalier, au lieu de rouler en
fens contraire, font portées en avant Tune après
1 autre; fçavoir, la cuiffe droite conféquemment
au rentrer de l’épaule droite, qui commence la
préparation du cheval, & la cuiffe gauche, non-
Equuation , Efcrime fi- Danfe.
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1 feulement en railpn du bombement irrégulier de ia
hanche gauche , mais encore d’après ia détente
inverfe de la jambe 3. t .
Comme le galop défuni du devant a droite offre
une diflribution de maffes abfolument oppofée à
celle qui précède, à la réferve du pli qu’on trouve
encore à droite, la colonne vertébrale, aauelle-
ment convexe à droite , imprime nécelîairement
aux cuiffes du cavalier une fenfation totalement
contraire à celle dont il vient de faire l’expérience.
Le tournoiement du milieu du Corps vient ici de la
chute imprévue de . la cuiffe gauche dans le vuide
informe de l’épaule du dehors, pendant quelle
dardemsnt de la jambe de derrière du même côté
repouffe la cuiffe droite.
Le galop défuni du derrière a droite, & le galop
faux à droite étant exaftement calqués l’un fur
l’autre, le fentiment, qui prévient le cavalier de
cette défunion , ne peut être que le même qui lui
fait furprendre le cheval à faux ; puifque deux
caufes abfolument pareilles doivent enfanter deux
effets femblables. _
A l’égard du galop faux d’encolure à droite., c eft
le galop vrai à droite, où le cheval regarde a gauche.
Ainfi les yeux du cavalier font les feuls juges de la.
fauffeté de ce dernier genre de galop.
Les combinaifons qui créent les cinq efpeces de
galop à gauche, font trop conformes à celles dont
on vient de rendre compte , pour efpérer d’en
trouver le détail à leur fuite. D ailleursfi quelqu’un
doutoit de la jufleffe des opérations dont il
auroit pofé les calculs tout feul, le rapport des
différentes combinaifons du cheval a 1 allure du
galop lui fera de la plus grande utilité pour reaifier
les erreurs qu’il auroit pu faire. Au relie , des
qu’on fent, par le faux enlever de la chiffe, le
cheval s’éloigner du galop vrai , foit a droite, foit
à gauche , il faut, à la minute , recourir au temps
d’arrêt confolateur qui feul facilite les moyens de
rétablir l’ordre, conformément à ce qu’on a lu
dans la feaion des changements de main pendant
la leçon du galop.
V Arrêt du galop.
Des trois différentes allures dont nous venons
de rendre compte, celle dii galop ell, fans contredit,
la feule1 qui, même prife volontairement
par un cheval en liberté, dépend d’autant de
circonftances, On ne doit donc pas être étonné de
trouver une feélïon entière dèflinée, non.feulement
à raffembler fous un. même point de vue les
divers procédés épars dans le courant de cette leçon
pour marquer les temps d’arrêt conditionnels du
galop , mais encore les.réflexions qui leur font donner
la préférence fur tous les autres. Je foupçonne
qu’on n’a pas oublié qu’il faut replacer la main ,
avant que de marquer le temps d’arrêt préliminaire
à chaque changement de jambe. Cette condition
effenttelle précède auffi i’arrêt final du |alop. Mais
1 on ne doit le porter à fa perfeâion, qu’apres avoir