«Ce poisson est couvert d'écailles presque carrées; le bord
externe en arc de cercle; la partie visible finement pointillée.
L ’éventail à neuf ou dix rayons. Leur nombre est d’environ
soixante-quinze de l’ouïe à la caudale, et de dix-huit ou vingt
de la dorsale aux ventrales. Il y a des écailles sur la jonc et sur
l’opercule. Elles s’avancent sur le crâne dans un espace en
courbe parabolique jusqu’entre les milieux des orbites. Sur la
nuque est une impression parallèle à ce bord, et formée par
des écailles striées pins profondément que les autres, qui a l’air
d’en séparer ainsi une bande coupée en parabole du reste de
celle du dos. La ligne latérale est parallèle au dos et à peu près
au tiers supérieur, sauf près de la caudale oèi elle est, comme
d’ordinaire, au milieu de la hauteur; elle se marque j)ar un
petit point sur chaque écaille. Le dos et les flancs de ce poissou
paraissent d’un bleu d’acier, plus rembruni du côté du dos,
plus clair sur les flancs; les bords des écailles tirent à l’argenté.
Les joues et toute la partie inférieure sont nacrées. Une
bande étroite noirâtre, règne depuis le haut de l ’ouïe en ligne
droite jusqu’au lobe supérieur de la caudale, sur le milieu
duquel elle se prolonge jusqu’à sa pointe; elle suit la ligne
latérale jusque vers le tiers postérieur du tronc, où cette
ligne quitte la bande et descend plus bas. Le brun du dos
fait qu’il semble y avoir une bande bleue au-dessus, et une
en dessous de cette bande noirâtre. Le lobe inférieur de la
queue a aussi sur sou milieu une bande longitudinale noirâtre,
mais qui ne s’étend j)as sur le corps. La caudale semble ainsi
toute bordée de blanchâtre; la [jcctorale parait aussi blancbâtre
et a dans son aisselle une grande tache noire qui se recourbe
vers le bord inférieur de sa base et y forme une petite tache
triangulaire de même couleur. Les ventrales paraissent aussi
blanchâtres. Nous avons sous les yeux un dessin fait sur le
poisson frais, par M. de Retlitz, qui montre des teintes plus
jmres; le dos y est bleu d’acier, tirant au verdâtre, et devient
plus clair au-dessus de la bande, laquelle est verte et ue prend
une teinte noirâtre que sur le lobe sujjérieur de la queue. Au-
dessous de la bande verte, tout le long du Ilanc, règne un beau
bleu d’outre-nier. Le ventre est d’un blanc verdâtre. Les nageoires
sont plus ou moins rosées, sauf les bandes noires salles
lobes de la queue’, et la tache de la base de la pectorale '.
Notre individu est long de sept pouces. Le foie du cæsio tilé est
médiocre et ne se compose presque que d’un seul lobe triangulaire
et pointu placé dans le côté gauche du ventre. L ’oesophage
est assez long; et sa muqueuse, depuis le fond du gosier
jusqu’au cardia, est hérissée de papilles charnues, obtuses et
pas très-grosses. Les parois de l’estomac sont plus minces que
celles de l’oesophage, et ridées à la surface interne par des plis
longitudinaux. L ’estomac a la forme d’un petit sac pointu,
conique, très-semhlable â l’un des coecums, avec lcsf|uels on
pourrait aisément le confondre. La branche montante nait
au|)rès du cardia : clic se renfle en une forte houle beaucoup
plus grosse en apparence que l’estomac; mais comme les
parois en sont très-épaisses, la cavité de la branche est plus
petite cjue celle de l’estomac. Le pylore, mar([ué par un
étranglement très-fort, est muni de cinq coecums courts et assez
gros. Ifintestin après avoir fait deux rc[)lis très-jjroches l’un de
l’autre sur'Ie côté droit de l’estomac, se rend à l’anus. L ’individu
que nous avons décrit est un mâle dont les laitances n’étaient
pas très-développécs. La vessie aérienne est grande,
terminée en pointe à ses deux extrémités. Ses parois sont
fibreuses et épaisses. »
' Nous trouvons clans nos notes manuscrites prises sur le frais, que le tilé des
Carolines a le clos du bleu le plus suave, le ventre et les flancs rosés et argentés, l'iris
jaune, et deux bandes bleues sur la queue.
Voyage du la CoquUle. — Z. Tom. II. Panic 1. ^4