4o V O Y A G E A U T O U R D U M O N D E .
Ce saurien est d’iiu gris roussâtre ou brunâtre uniforme
(|iie relèvent des points blancs sur le cou etsur les flancs, et des
points noirs sur les côtés et sur la partie externe des membres.
Du bleuâtre teint la région auriculaire et les membres postérieurs.
Ou trouve cet animal dans la province de la Concepcion au
Chili, et principalement au-delà de la rivière Biobio sur le territoire
des Araucanos. Il vit dans les lieux Iréqueutés, et les Clii-
lieus le nomment lagartos ou lézard.
5. STEt.LION DU PÉROU.
Stellio peruvianus, L ess.
(Pl. II, fig. 2, g. n .)
Ce reptile auquel convient mal le nom de stellio peruvianus
et Xiguana bellicosa ([ii’il a reçu dans nos considérations générales
(p. 7), est cependant très-rapproché des iguanes, et devra
indubitablement servir de type à une petite tribu de sauriens,
séparée par ses caractères zoologiques des vraies iguana des
auteurs.
Le corps de ce saurien a 3 pouces 10 ligues de longueur du
bout du museau â l’anus ; et la c[ueue cyfuidrique et assez forte,
graduellement atténuée, a près de 6 pouces. Les membres sont
courts et robustes ; les antérieurs sont ¡dus courts que les postérieurs.
Les cinq doigts de devant sont courts, presque égaux,
et ceux des pieds postérieurs sont étagés de manière a ce f[ue
le quatrième soit le plus allongé (10 lignes). Le pouce est aussi
long que le médius et a 8 lignes, l’ongle compris. Ces doigts
sont minces, grêles et tous ongulés.
La tête est courte, conique, garnie en dessus de plaques tort
petites et régulières et qui ne dépassent pas la région oculaire.
Celle-ci est snrniontée d'une crête orbitaire saillante, couverte
de lamelles régulières. Des écailles aréolées excessivement petites
revêtent la région auriculaire. Le méat de celle-ci est ouvert
en fente verticale, hérissé de dentelures sur ses bords. Deux
rangées de petites plaques garnissent les mâchoires, dont les
maxillaires en haut et en bas sont armés de dents grêles et régulières.
La langue est épaisse, charnue, presque entière. De
très-petites écailles réticulées cachent les branches du maxillaire
inférieur, dont l'intervalle est en dessous occupé ]iar une
peau grenue, extensible, se prolongeant en une sortede petitfa-
non pendant, à peine dcntlculé. Une crête peu saillante suit
toute la ligne médiane du corps. Cette crête se compose d’écailles
très-courtes qui sont plus distinctes sur l’occiput jusqu au
bas du cou, et qui sur le dos sont à peine visibles. Toutes les
écailles du corps en dessus et sur les flancs sont aréolées, petites
et peu apparentes. Celles du ventre sont plus granuleuses, plus
élevées. Celles des membres et des doigts ressemblent aux écailles
du dos. La queue à partir de sa naissance est couverte d’écailles
ténues, pointues, comme imbriquées très-régulièrement
par cercles étroits et mucronés. Il en résulte une disposition
voisine de ce qu'on observe chez les stellions.
Le dessus de la tête est gris clair, mais un trait noir naît
derrière l’oeil et trois ou (piatre autres occtqient la joue. Le
corps est en dessus gris-vineux tacheté de blanc et marqué de
6 à 7 barres noirâtres cpii descendent sur les côtés. La mâchoire
inférieure et le dessous du cou sont d’un bleu noir foncé, que
relèvent des bandelettes d’un noir vif et mat. Le ventre lui-
même est brun-bleuâtre et strié de noir. La queue et les membres
sont d'un gris-olivâtre , mais ces dernières parties sont
tachetées de noirâtre.
Ce saurien se tient dans les lieux secs et stériles de la côte
du Pérou ; nous le trouvâmes communément sur les galets vomis
par la mer au pied de Callao, et sur la côte nue et desséchée
Voyage de la Coqudle. — Z, Tom. H , Partie I. 6