i44 VOYAGE AUTOUR DU MONDE,
saillant, occupe l'intervalle des rayons libres tentaculaires et
de la dorsale : celle-ci est membraneuse, épaisse, à rayons
cacbés et empâtés. Les jugulaires sont pointues, coniques. Les
¡lectorales sont courtes, épanouies et formées de digitations bien
distinctes, au nombre de lo. L’anale est peu haute et courte. La
caudale est médiocre, arrondie. La peau qui enveloppe le corps
est assez épaisse, uu peu grenue.
Ce chironecte est partout d’un rouge de feu qui varie en intensité.
Ainsi, les teintes du ventre et des flancs sont plus affaiblies.
Une large tache blanche, arrondie, occupe le bord
operculaire. Des taches brunes sont éparses sur le dos et sur la
ligne moyenne du corps. Des points d’un rouge-brun foncé
occupent les joues, les flancs, et deux raies de même couleur
traversent la queue. Les nageoires sont mouchetées de points
rosés pâles.
Ce poisson est des mers de file Maurice.
34. C H IR O N E C T E MARBRÉ.
Chironectes marmoratus, Cuv., Cal. du Mus. de Paris.
(Pl. X V I , fig. 2, g. n.)
Pect., 12; dorsale, r o ; ju g ., 5 ; anale, 7; caudale, ro ray. anast.
Cette petite espèce de lophie, du genre antennarius de Commerson,
a d’assez nombreux ra[>ports avec la baudroie géographique
de MM. Quoy et Gaimard, mais elle s’en distingue par
plusieurs caractères. Nous l’avons dessinée d’après nature lorsqu’elle
vivait encore, et nous en avons rapporté plusieurs individus
au Muséum d’histoire naturelle de Paris.
C’est sur les côtes de la Nouvelle-Guinée que nous |)rimes ce
ebironecte nageant par un temps calme, et très-commun dans
une petite étendue de mer. Sa forme épaisse et ventrue, son
corps haut, son museau tronqué, .sa bouche fendue obli(|uc-
ment, sa mâchoire inférieure plus longue ([uc la supérieure, et
toutes les deux armées de dents petites, aiguës, réguliè'res ; sa
peau flasque et molle, ses nombreux lambeaux charnus épars
sur la tête ou pendants sous le menton, en font nn poisson
bizarre et fantastique.
L ’oeil est arrondi, doré; la bouche |)eu fendue. Les pectorales
sont supjjortées par deux cylindres rétrécis, simulant des bras,
et s’épanouissant en éventail â bord rectiligne. Les catopes
placées très en avant du corps sont étroites, soudées à leur
base, obovales et libres â leur terminaison. Deux autres petits
lambeaux courts surmontent le museau. Un lambeau éreetile,
droit, ramusculeux, s’élève au-dessus de l’oeil. Uu deuxième,
placé derrière, au-dessus et en arrière de l'orbite, simule une ¡ictite
nageoire dentelée au bord postérieur. Une éminence spini-
forme occupe fintervalle de ce lambeau et de la dorsale. Cette
nageoire est médiocre, convexe et légèrement sinueuse. L ’anale
est très-courte, et la caudale est plus haute que large, el régulièrement
convexe : plusieurs lambeaux pendent sous le menton
et sout très-courts.
Les couleurs qui ornent ce ¡loisson sont des ¡dns vives. Le
fond est jaune d’or que relèvent un orangé très-éclatanten dessus
et des taches irrégulières d’un noir velours et d’un blanc nacré.
Des points blancs sont épars sur la téte et sur les côtés du corps
en avant et sur les flancs en arrière. Trois cercles bruns se dessinent
sur la queue. Des mouchetures brunes sont rap[)rochées
sur les catopes et sur les pectorales. Ifaiiale est bordée de noir,
et marquée de taches de la même couleur au centre. Enfin, une
raie noire bordée de blanc part de l’oeil et se rend â la naissance
de la pectorale. Les rayons de toutes les nageoires sout
empâtés dans une peau molle et flasque qui les cache entièrement.
Les barbillons du pourtour de la bouche sont orangés.
Voyag« Coquille. — Z. Tom. II, Pari. 1. \ 9