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milices, ayant en dehors et à leur base deiix petits angies qui
portent les yeux. Les organes respiratoires sont en coinnunncalioii
avec l'air sur le rebord frangé et dilaté du manteau qui
esl ample sur les côtés. Le pied est élevé, cbarnu, épais, aplati,
libre Cil devant et tcrniiiié en arrière par un 0|>ercule membraneux,
à libres denses, é|ialsses, et couvertes de cellules com-
miuiitpiant les nues avec les antres, et suscé|itibles de se remplir
d’air, et tle soutenir l’animal à la surface de l’eau, en di-
iniiuiaiit considérablement sa pesanteur spécifnpie. Sous cette
bande, (pii porte les vésicules, sont attachés, au temps de la
reproduction, de nombreuses [lOches membraneuses renfermant
les oeufs. L’organe excitateur est petit, court et placé au
côté droit. La substance tle l’animal est dense, solide et colorée
eu bleu foncé.
Les coquilles de ces mollustpies sont très-fragiles, minces,
cassantes, snbglobulciises, à bouche ample et dilatée, ayant le
dernier tour grand el constaimneiit très-ventru. La bouche à
bords dcsimis, coupants, [larfois étbancrée au bord droit. La
colnmelle est droite, reidiée sur elle-incme, et continue l’axe
de la spire.
Tels sont les caractères généraux de ces mollusques, qui
fournissent en abondance une magnifique teinture violette qui
s ’échaiipe d’un large vaisseau dorsal lorsqu’on le brise. Ces co-
(¡nilles, essentiellement pélagiennes, ne sont jetées sur le ri-
\ âge (|ue par les coups de vents ([ui les surprennent à peu de
distance des côtes. Elles vivent en grande abondance sous les
tropiques aussi bien ([ue dans les zones tempérées, et il en est
qui s’égarent par de hautes latitudes. L ’es])èce de la Méditerranée
ne nous parait ]>as s’être jamais présentée dans l’Oeéan ,
et vice versà.
Nous croyons que cbaque grande mer a ses espèces propres,
et bien qu'il soit parfois très-dillicile de les caractériser, tant
elles se rapprochent les unes des antres, toujours csl-il qu'il
répugnerait de confondre sous la même dénomiiiation spèci-
fi(|ue des êtres de climats fort opposés, lorsque tout nous
ju’ouve que les déinarcatiôns géographiques sont beaucoup
plus limitées (pi’ou ne l'a cru jusipi’à présent.
Nous ne doutons même pas tpie la janthina penicephala, de
Péron, pl. LXI, fig. 4, de l’atlas du Voyage aux terres australes,
ne soit distincte, bleu qu’on ac ])tiisse la caractériser d'ai>rès
la figure. C’est d’ajtrès cpielqtics centaines d’individus que nous
décrirons les quatre espèces que nous avons figurées.
La J a v t h in e vRkanÆ., janthina fragilis, de Lamarck , est l’espèce
qui vit dans l’océan Atlantique, depuis le cap de Bonne-
Espérance jusqu’aux côtes de la Manche, où on l’a vue parfois
jetée sur les rivages. Elle est excessivement commune entre les
tropiques. Tous les individus de moyenne taille naviguent par
essaims nombreux, tandis que ceux très-gros vivent isolés et
passent le long des vaisseaux de loin en loin. Souvent, daus
lespace de f[ucltpies milles, nous en prenions avec des filets
longuement emmanclics, des centaines, et [lar là, qu’on juge
du nombre prodigieux qui couvre la mer dans le seul espace
que borne à la vue du marin l’horizon dont il est le point central
1 Nous avons mesuré des jantbines qui avaient a 5 lignes
de diamètre. Mais leur taille la plus ordinaire est t 4 lignes,
el rarement moins de i i , sur ta lignes à g ou lo de hauteur.
La coquille est globuleuse, à spire courte, arrondie, les t[ua-
tre tours renflés, séparés par nn sillon décollé profond, le
dernier très-ventru, trè.s-convexe, arrondi sur son pourtour,
un peu déprimé en dessous. La spire est côtoyée sur le bord
du sillon par uu léger ressaut rubané. Tous les tours sont marqués
par des stries d’accroissements inégales. La boucbe est
grande, ovalaire, à lèvre droite, arrondie, coupante, simple,
un peu écbancrée au milieu, modifiée en liant par le grand
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