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coupante, très-éclianerée au sommet du bord externe et à l’angle
de la carène, entamée en baut par le dernier tour, et le bord
columellaire droit, peu long, tordu à sa naissance, et peu dilaté
à l’airgle interne de la lèvre droite.
Cette jantbine a i 3 lignes de diamètre sur lo lignes dans sa
plus grande hauteur. Toute sa face supérieure est blanc bleuâtre
passant au blanc mat prcs([ue pur. Tonte la face inférieure
est bleu violet uniforme, teinte qui s’arrête â la carène. Sou test
est plus solide que celui de la fragilis.
Cette espèce est très-commune dans la rade de.lames’sT ow n ,
sur les côtes de l ’ile de Sainte-Hélène. Elle semble vivre exclusivement
entre les tropiques.
,,8 . .lA N T H IN E P R O C O N G JÎE .
Janthina prolóngala, n r B l a i n v .
(Pl, ’VIII, fig. 3 , g. n ., et 3' jeune âge.)
Cette espèce est bien distincte des deux précédentes. Elle est
aussi beaucoup plus fragile et beaucoup plus élevée.
La jantbine qui nous occupe est allongée, ventrue, très-dilatée.
L’individu que nous décrivons avait i 5 lignes de bauteur sur
i 3 dans son plus grand diamètre; sa spire composée de trois
tours est snbconique, courte, comme tronquée; le dernier tour
est à lui seul considérable, très-convexe, puis très-ventru, très-
dilaté vers la bouche. Le sillon de la spire est creux, profond,
et bordé d’un rebord rubané convexe. La surface des tours est
garnie de stries d’accroissement obliques et inégales. Celles du
grand tour sont en chevron , et leur angle réjioiid à l’écban-
crure anguleuse du rebord de la lèvre droite.
La bonehe, est plus liante tpie large : elle a 12 lignes sur g.
En haut elle est entamée par le rebord du dernier tour. La columelle,
roulée sur elle-même, droite et amincie, forme en bas
une oreillette avancée et arrondie avec laquelle se continue la
lèvre droite qui,est semi-ovalaire, mince et coupante, légèrement
écbancrée au uiilieu. Derrière le bord lamelleux de la
columelle est percé uu ombilic arrondi bien ouvert.
Le test de cette jantbine est très-fragile, coloré en bleu-violet
pâle passant an blanc mat sur la moitié supérieure du grand
tour, blanc qui est une décoloration produite par l’action du
soleil et de l’air.
C’est dans la Méditerranée que vit cette espèce. Elle est jetée
parfois sur les côtes de Narbonne par les vents violents de manière
à joncher les grèves. Or à Narbonne existaient, du temps
des Romains, des ateliers de teinture en pourpre très-célèb
re s ,'« il est presque certain que la janthine était la véritable
pourpre cmjilovée par les arts à cette époipie. A ce sujet on ne
peut guère récuser la citation suivante.
Pline a décrit deux sortes de coc|uilles au livre IX de son Histoire
naturelle , comme fournissant la pourpre si célèbre. L ’une
est nommée par lui Baccinum et l’autre Murex. Ou a beaucoup
disputé pour savoir i|uel était ce buccinum inconnu aujourd’hui,
e t, comme à l’ordinaire, on n’a [joint voulu examiner les productions
de la Méditerranée. Écoutons ce que dit Pline '.
« Au printemps les buccins s’assemblent; ils fout sortir de
leur boucbe une cire gluante; leur [jréciense liqueur est dans
une veine blanche, et sa couleur est un rose obscur, verdissant
quelquefois et difficile â fixer. Cc n’est que dans l’état de vie
que les pourpres donnent leur couleur; on les écrase dans leur
conque même. On les nomme parfois cunc/t/feA. La langue des
poissons â pour[jre est longue d’un doigt et dure vers la pointe;
leur croissance complète s’acquiert en une année. Les pourpres
se nomment aussi pélagies. L’espèce petite est le buccin dont la
bouclieestronde.leslèvres découpées, «c.» Aces traits auxquels