76. K L É G IN U S DES M A I.O U tN E S.
Eleginus macloviniis.
( Pl. XVII, 1/2 g. u. )
Cuv., Poiss., t. V. p. i 58. pl. CXV.
B. 6; p. 22 ; d. ; cat. j; ^ î c. i3.
Le nom Sathérine des Maloumes que porte notre planche a
été gravé sur une note an crayon mise au bas du dessin, pendant
une de ces absences que nous faisons chaque année pour
le service. Dans ses manuscrits, Commerson, qui a long-temps
séjourné aux iles Malouines, parle vaguement d’uue grande espèce
d’atbériuc, qu’il confond en un endroit avec un muge ,
dont il est plusieurs fois question dans le Journal de Bougain-
villc et dans celui de Pernetty, et que ces navigateurs prirent
en grande quantité à l’embouchure d’une petite rivière qui sc
jette dans la baie Française non loin du port Louis. Or , cette
jietite rivière a reçu des géographes le nom de Bougaiiiville ,
et c’est dans le même endroit ijue nous primes des quantités
énormes de l’élégiuus, jadis si estimé et si précieux aux nouveaux
colonistes exportés de France pour défricher ces terres
australes.
Les individus de cette espèce recueillis aux Malouines, dout
AI. Cuvier a fait le type de son genre Eleginus , ont été en
jiartie décomposés par une longue immersion dans un alcool
que nous ne pouvions renouveler que rarement. Observés, en
effet, en décembre 1822, nous n’avonsrevulesrivages de France
qu’en mars 182D, et dans ce laps de temps un vaisseau n’est
point un laboratoire commode pour travailler scientifiquement,
ou pour conserver avec toutes les ressources quon a
dans les musées, les objets récoltés rapidement dans de trèscourtes
relâches. Souvent enfin, le service médical absorbait
tous nos instants, et nos loisirs mêmes étaient renijilis par les
soins dus à nos compagnons malades.
Le dessin de notre pl. X V I I , fait d’ajirès nature, manque
d’exactitude en ce sens que les épines des ventrales et de la
nageoire anale, intimement collées aux membranes il est vrai,
ne sont pas arrêtées, ni dessinées avec netteté. Sous ce raji-
port la figure de M. Cuvier est meilleure. Elle rejirésente aussi
mieux la ligne latérale qui est écailleuse. Nous n’avons non
plus indiqué que six épines à la première dorsale, bien qu'il y
en ait huit.
L’éléginus fréquente par bandes nombreuses femboucliure
de la petite rivière de Bougainville. On en jirit jflus de quatre-
vingts en une seule fois, et certains individus avaient juscju'à
deux "pieds et jilus de longueur. Sa cbair est blanche, lamelleuse,
molle et d’un bon goût.
Nous extrairons du travail de M. Cuvier tout ce qu’il dit de
ce poisson, dont il décrit avec son exactitude ordinaire les
formes génériques et les couleurs.
« Les éléginus sont donc des sciénoïdes â bouche petite, â
anale longue, munies de très-larges pectorales et de ventrales
jugulaires. læ maclovinus est de forme allongée. Sa téte est
un peu déprimée. Sa hauteur aux pectorales est six fois dans sa
longueur totale. Son épaisseur au même endroit n’est que
d'un quart moindre que sa hauteur. La longueur de sa tête
est du quart de sa longueur totale ; sa hauteur est un peu plus
de moitié de sa longueur, et sa largeur entre les Ojtercules peu
différente de sa hauteur. Le diamètre de focil n’est guère que
duse|)tième de la longueur de la tête, et il en occupe le troisième
septième et le second quart de la hauteur. La boucbe ne
s’ouvre que jusque sous le milieu de la distance de l’oeil au
bout du museau ; les mâcboires sout obtuses , garnies d’uue