que ce ii’est jamais <[ue dans les fourrées épaisses, sous les roches
éboulées, souvent à la suite de minutieuses recherches, qu'il nous
arrivait de découvrir les replis tortueux de quel(|ues serpents grêles,
se levant sur les souples jets des arbustes enviromiauts, ou
fuyant dans les creux des rochers. Une seule fois, nous a|)crçûmes
une couleuvre d’un diamètre prononcé, et dout la taille pouvait
avoir cinq à six jaieds. Nous devons meutionner une très-petite
espèce ( Coluber lumbricosa ), <|ue nous trouvâmes non loin des
collines de Saii-Miguel. Un très-grand lézard, dont les colons
estiment singidièrement la chair, est très-commun partout et
principalement dans les bouquets d’arbrisseaux que baigne la
mer, où il se nourrit de crabes et autres animaux rejetés
par les flots. Ce monitor ( Lacerta teguixin ‘, L. ) est l’objet d’une
chasse active de la part des babitajits de cette portion du Brésil,
qui emploient pour se le procurer des lignes en fil de laiton
auxquelles sont suspendus des hameçons et des parcelles de
viande. La voracité de ce saurien est telle, que cet appât suffit
pour en ¡«’endre un grand nombre chaque jour, et mettre en
défaut et sa défiance et sou agilité".
Nous trouvâmes dans une fondrière tapissée de mousses et de
jungermaimes, sous les larges feuilles des élégants héliconia, une
petite espèce de lophyre ( Lophjrus hrasilieiisis, L e s s . ) , [Lacerta
superciliosa, L i n n é ) , dont la démarche nonchalante, les grands
yeux, la peau comme lisse, contrastaient avec l’agilité des autres
lézards. Enfin, dans les prairies aqueuses ou dans les savanes, habite
la rainette squireUe [Hyla squirella) , dont la couleur cendrée
est relevée par les taches d’un noir vif qui couvrent le corjis çà
et là.
Nous n’avons aucune espèce de reptile à mentionner sur les
■ Figuré assez bien dans Séba, t. It, pl. C V , f. i , donné à tort comme de Java.
* Les Indiens des cotes le nomment Teiù ( Prince de Neuwied, t. t , p. 245),
i\es Malouines. Ces terres, avancées dans le Sud, battues par
les tempêtes du cap Horn, ne sont habitées que par le chien
m agellaniquedivers oiseaux palmipèdes, et nous présentèrent
à peine deux ou trois insectes, mais aucun batracien. 11 u’eii est
pas de même du Chili. La province de la Coiiceiicloii est celle
que nous avons visitée, et nos rcclierclies s’étendirent principalement
sur la presqu’île de Talcaguana, les alentours de ht
Motcba et de Pcnco, et les rives du Biobio.
Le P. Fcuillée" mentionne une salamandre [Lacerta caudiver-
bera, L, ), et le jésuite Molina décrivit, avec l’imperfection qu’on
lui connaît, plusieurs reptiles propres au C b ilil II n’indique
qu’une seule espèce de serpent, « absolument hmoccnte », ajoute-
t-il, ([u’il rapporte nial-â-propos au Coluber Æsculapii de
Linné. Deux couleuvres habitent les environs de la ville ruinée
de Penco, sans y acquérir une forte taille, et celles que nous en
avons rapportées avaient au plus dix-huit ]iouces à deux pieds
de longueur. L’une était grise, parsemée de taches noires, semées
inégalement. L’autre, plus petite, d'uii rouge brun assez vif,
présentait sur le dos, longitudinalement, une ligne plus foncée
de la même couleur.
Parmi les Sauriens, nous mentionnerons trois espèces, connues
dans le jiays sous le nom commun de lagarloC. La première,
’ Les chevaux, les boeufs, les cochons, les lapins, qu’on y trouve et qui s’y sont
multipliés, y ont été portés par les Européens.
^ Diariurn b o ia n icw n , t. I l , p. 3 1 cj- C’est le gecko à queue crétée de Daudin ;
\ç, fouelte-queu e de Latreille, dont Laurenti a fait son V liU genre, Caudiverhera
p eru vian a , Laur., p. % ,c o r p o r e alro (/.-/V. La urenti specimen med. exh irens
s jn . reptilium. Viennæ, 176 8 , in-8"). Le P. Feuillée trouva ce reptile, en 170 9,
dans des sources, au pied des montagnes de la Concepcion, où nous le cherchâmes
plusieurs fois, sans succès.
3 Essai sur l’iiist. nat. du C h ili, par Jean-Ignace Molina, trad. par Griivel.
Paris, 178 9 , p. ig/i-
Les naturels chiliens, suivant Molina, les nomment Luynal.