44, LEMNISOME THYRSITOIDE.
Lemnisoma thyrsitoides, Les s .
Pect. 12; i " dors. 3o cp .; 2 ' dors. 12; fauss. nag. 6 ; cat. 4 ? anale 12; fauss.
nag. 6 ; caudaie 24.
C’estdans le grand océan Pacifique que, le 6 avril iS aS , nous
primes un poisson dont les formes nous rapjtelèrent celles de
l’aciiiacée bâtarde de M. Bory, bien qu’il s’en distinguât par
sa minceur et par tjuelqucs autres caractères. Kacinacée de
M. Bory est évidemment le thyrsite figuré pl. X V de notre atlas
et décrit plus haut; mais le poisson qui nous occupe en ce moment
devra former un nouveau genre intermédiaire aux thyr-
sites dont il a la plus grande partie des caractères, et aux lépi-
dopes auxquels il semble aussi intimement lié.
Le lemnisome que nous péchâmes dans la mer du Sud, par
les 17' degré de latitude S. et 108' de longitude O., non loin de
farcbipel de la mer Mauvaise ou des Pomotous, avait 3 pieds
4 pouces de longueur totale sur 3 pouces de bauteur au niveau
des opercules, et 2 pouces à la naissance de la queue. Le corps
de ce poisson est excessivement comjnimé relativement â sa
longueur, et les lignes sujiérieure et inférieure sout droites à
partir de la tète. Le museau est très-long, pointu, aigu. La
mâchoire inférieure dépasse notablement la supérieure ; elle est
coupée obliquement à son sommet, qui se déjette vers en bas et
qui est pointu. La gorge et le palais n’ont point de dents, mais
les maxillaires supérieurs en présentent environ 3o régulières,
eoni(|iies, très-aiguës, et 3 de chaque côté, beaucoup plus longues,
ou 6 au total, minces, larges, aplaties, dilatées et taillées
en fer de lance â leur sommet, qui est coupant sur les bords
et â la pointe. Le maxillaire inférieur a environ 4o dents petites,
régulières, mais n’en a jioint de la forme des six supérieures et
antérieures' que nous venons de décrire. Le préopercule et l'ojier-
cule sont lisses et à bords entiers, arrondis, écbancrés légèrement
vers en haut. Les branchies sont en houpjies régulières ;
nous lien comptâmes |jue six. La ligne latérale naît-sur le rebord
de l’opercule, descend vers en bas en se coudant, et ocenpe
le centre du corps qu'elle suit horizontalement jusqu’au milieu
de la queue, qui n’a aucune carène. La cavité abdominale est
très-réduite. Elle est plissée et paraît jiouvoir se distendre. Elle
s’étend des catopes jusqu’à l'anus, qui est ouvert aux deux tiers
du corps et bien en avant de la nageoire anale.
La première dorsale se compose de 3o é|iines égales, unies
par une membrane plus élevée au côté antérieur, et s’attachant
au-dessous de la pointe de l'éjnne qui suit. La première nait
au-dessus des branchies, et s’unit, aux quatre cimjuièmes du
corps, avec la deuxième dorsale. Celle-ci se compose de granîÎs
rayons et de petits, de sorte que, dépassant de beaucoup les
épines, elle se raccourcit à sa terminaison ; entre elle et la queue
sout placées six fausses nageoires. L ’anale occupe le bord inférieur
au même niveau que la dorsale et a la même forme, et,
comme elle, est suivie d'un jiareil nombre de petites nageoires
libres. La pectorale est pointue, allongée, â bord convexe et peu
large. Les catopes sont ;i jteine discernables et placées sous les
pectorales. La caudale est triangulaire, régulièremeut fourchue.
L ’oeil est »rrondi, ouvert près du sommet de la téte; il est
entouré d’un cercle d'argent. Toutes les parties dorsale et latérales
supérieures, jusqu’à la ligne respiratoire, sont d’un bleu
noir auquel se mêle une teinte jiourprèe très-sensible. Tout le
dessous du corps, les flancs, les opercules, les bords de la bouche,
sont plaqués de lamelles très-minces d’argent brillant. La
peau partout est luisante, lisse et sans aucune écaille a|)parente.
La dorsale est blanchâtre ; la caudale et les dorsale et anale brun
pourpré.
Voyage de la Coquille. — Z. Tom. II. Partie l. •), J