canal, d'aboril étroit, puis renflé et très-dilaté vers le milieu
du corps, sc rétrécissant de nouveau pour aboutir au nucléus.
Une longue queue, |>lus é|)aisse en dessus, mince et en lame
coupante en dessous, de nature gélatineuse, dense, est souvent
terminée par une petite nageoire à deux lobes et horizontale ,
ou i>ar uu chapelet eomine articulé.
Notre dessin rc|)résente la firole renversée, d’après ro|)inion
de M. de Blainville, qni ne doute pas que le nucléus ne soit
supérieur. Les firoles , en effet, ne diffèrent des carinaires que
par le manque de coquilles, et l’on sait que ces dernières ont
pour pied la nageoire (|ue nous avons indiquée comme dorsale.
Il est vrai ([ne nous avons toujours vu nager les firoles
sur le côté, mais comment se pourrait-il faire c[ue le rectum
[)lacé aussi daus le nucléus se trouvât supérieur au tube digestif
? [inis coniinent concevoir la coupe de la terminaison caudi-
forme du corps, dont le bord large serait inférieur,« le bord
mince et en rame supérieur ? Disposition opposée à ce qui se
remarque chez tous les animaux organisés pour nager. D'un
antre côté, la tête qui se termine en une longue trompe [)eu
mobile, paraîtrait beaucoup mieux [dacée dirigée en basque
s’élevant verticalement. Lesueur qui a vu un grand nombre
(le ces animaux, les représente comme nous, le nucléus complètement
inférieur, il nous suffira de répéter que toujours
nous les avons vus nager dans une position oblkpie.
Les firoles se composaient primitivement des quatre espèces
décrites par Forskal. et qui sont le s /). coroiiata, hxalina,pul-
monata et acideata {Laxma, p. 117, sp. 41). Lesueur y ajouta
( Journ. ac. de Philadelphie ,18 17 ), \esfirola mutica, gihbosa ,
Forskalia, Cuviera, Frederica, Peronia, « les firoloides Desma-
reslia, BlainvUliana, et aculeata. MM. Quoy et Gaimard figurèrent,
pl. L X X X V I I , fig. 2 et 3 de la Zoologie de XUranie, la
firole rousse, pterotrachea rufa. A côté de ces es[)èces viendront
prendre place nos firoles adamastor et placenta.
La firole adama,stor que nous avons représentée d’après 1111
individu long de 1 o pouces, acquiert parfois jusqu’à i 5 ponces
et plus de dimension totale. C'est une des ¡dus grandes cs|)èees
connues du genre, et comme elle vit dans les parages tempétueux
du Cap des Tourmentes, ¡dus lard nommé de Bonne-
Espérance , son nom rappellera celui du puissant « mauvais
génie si [loétiquement mis en scène [lar le Canioèns.
C’est le 19 décembre 1824 (|ue nous ¡irimes cette firole, (pie
nous conservâmes plusieurs jours en vie dans un réservoir
plein d’eau de mer fréquemment renouvelée. Son corps fusiforme
, assez épais, se termine en avant [>ar un rostre long de
[irès de deux pouces, cylindrique , [lerforé an sommet, et garni
d’un tube court, corné, composé de deux lames mobiles,
striées, fortement dentées sur leur bord. Le devant de cette
sorte de trompe est dentelé sur sa ligne moyenne. Les yeux
occupent le devant de la téte, à l’endixdt où sc coude le coiqis
[lour donner naissance au rostre. Ils sont enfoncés, d’un bleu céleste
, assez mobiles. Sur le front est une éminence garnie de
petits cônes charnus , denses , que M. de Blainville regarde
comme des vestiges de tentacules. La laînchc est le plus or-
dinaircnniut fen n ce ,mais les mâchoires sont contractiles et
s'avancent au-delà de la fente ovalaire close par les replis
de la peau. Le corps est de s ’drstance gélatineuse, assez analogue
au ¿/(ZHC/iîa/tgcT-, rénitteiite, dense, enveloppé d’une tn-
niquelâche, nuageuse , translucide, sous la(|uelle ap[)araissent
des rangées d’émiiieuces conùpies qui s’élèvent sur la substance
blanc mat. Cette tunique, dans l’eau, forme au corps une sorte
de sac on de gaine boursouflée qui l’enveloppe en totalité, à
partir de la téte, jusqu’au nucléus. Celui-ci est mamelonné, conique
et dense. Au centre ap|)arait une cavité claviforme, reni-
plie d’une subslan’ee très-noire. Le tube digestif était gorgé
(fun chyme rosé, et (pii dessinait avec beaiM-oup de netteté
3ï.