34= VOYAGE AUTOUR DU MONDE.
Cette petite auricule appartient à la tribu des auricides lit-
torines ou de celles qui vivent non loin de la mer, dans les
terrains imprégnés d'eaux saumâtres. On la trouve à la Nou-
velle-Irlande.
87. A U R IC U L E (C O N O V U L E ) V IO L E T T E .
Aurieula (conovulus) viola, L ess .
Ceïte petite auricule ovalaire, conique, plus dilatée au milieu,
à spire courte, conique, ases tours réguliers et droits, le
dernier subcaréné en bas, rétréci en haut. La bouche est longue,
étroite, plus large supérieurement, à lèvre droite peu bordée,
comme simple, ayant en dedans une rangée de 4 ù 7 petites
dents. La lèvre droite est légèrement coudée en bas. La columelle
a trois dents â sa partie interne et supérieure. Elle est
courte, et marquée en arrière par un léger enfoncement. Cette
coquille a au plus 6 lignes de hauteur sur 3 et demie de largeur.
Elle est très-lisse, excepté sur le bord de la lèvre droite où se
dessinent trois à quatre stries d'accroissement longitudinales.
Elle est entièrement d’un brun violâtre, parfois avec deux petits
rubans circulaires blancs carnés.
Elle vit non loin de la mer, sur les rivages de l’île de Borabora.
88. A U R IC U L E D E PE N C O .
Aurieulafluviatilis, L ess.
Cette auricule, que nous avons figurée dans l’atlas du Dictionnaire
classique d’histoire naturelle, sous le nom d’auricule
de Dombey, semble être en effet une variété locale dé Xaurieula
Dombeyana àc Lamarck (An. sans vertèbres, t. VII, p. 140).
L’espèce rajiportée du Pérou par Dombey, type de la description
citée, que nous avons comparée avec notre espèce dans la
collection même de M. le duc de Hivoli, n’en diffère en effet
que par une taille du double plus forte, et par une spire beaucoup
plus allongée, ainsi que par quelques autres petits détails.
L ’auricule de Dombey et celle que nous en distinguons par
l’épithète de fluviatilis, bien que toutes les deux vivent dans
les eaux fraîches et limpides des ruisseaux de l’Amérique du
sud, devront peut-être former un genre distinct des vraies auri-
cnles. Déjà M. de Lamarck en avait fait une deuxième section,
celle des auricnles à bord droit, simple et tranchant; mais
l’animal doit saus doute différer de celui des espèces purement
littorales et terrestres. Nous avons déposé jilusieurs individus
du mollusque, conservé dans l’alcool, au Musée de Paris,
il sera facile de résoudre cette question que nous n’avons pas
le loisir d’aborder en ce moment.
L ’auricule de Penco, ainsi nommée parce qu’elle est extraordinairement
abondante dans la petite rivière de Penco, dans la province
de la Concepcion au Chili, où elle vit à la manière deslym-
nées, dans une eau très-froide et toujours courante, l’auricule
de Penco u’a guère que 9 à 10 lignes de bauteur sur 5 à 6 de
diamètre. Elle est de forme ovalaire, plus dilatée au centre
qu’aux extrémités, et très-ventrue. Son test n’est pas très-épais,
et bien que solide, il est beaucoup plus mince que celui de
toutes les auricnles que nous connaissons. Sa spire est très-
courte, subconique, tronquée au sommet. Le demi-tour forme
à lui seul la plus grande longueur du test. Il est lâche, oblongo-
ventru, rétréci au sommet, comme caréné à sa jiartic inférieure.
La bouche est grande, très-ouverte, à lèvre droite très-
simple, coupante, lisse en dedans, un peu entamée à son point
de jonction avec la lèvre gauche, entièrement formée |>ar le
bord montant de la columelle. A la base de ce bord épaissi
est une forte dent disposée en spirale. Dans les individus complètement
adultes, on observe nue deuxième dent tout-à-fait
interne sur le bord de la columelle.