256 V O Y A G E A U T O U R D ü M O N D E ,
digestil' est d'un rose v if, et les tubercules qui recouvrent le
coeur sont plus souvent d’un rose pâle. La queue est colorée
en rouge foncé, et le corps proprement dit est d’un blanc hyalin
parfaitement transjiarent.
Le ])térosome se ment dans l’eau de mer avec une grande
vivacité; ses inonvenients sont brusques et rapides, et il nage
borizontalenicnt. 11 meurt bientôt lorsqu’on le laisse séjourner
quelques instants dans une petite quantité de liquide non renouvelée.
,o. r.E S B IP IlO llE S , ou S.ALPIENS.
Salpa, auc t.; thalia, B r o w s e ; dagysa, B a n k s , Gm.; pcgea
et iasis, Savig.
Les inolbiS(jues connus sous le nom de bipbores ou de
salpas, n’ont été étudiés avec quelque soin que dans ces dernières
années, et leur histoire, bien que riche en détads, n’est
encore fondée que sur des doutes, (|uant aux ¡n-incipes de
classification, et ue rcjjose, sous le rapport de leur organisation,
(|ue sur des organes obscurs dout l’existence est loin d’être
sanctionnée par tous les naturalistes. Cbaque auteur a apporté
sa manière de voir sûr ce sujet in g ra t, et il en résulte, malgré
d'importantes et curieuses recherches, nn vague et une indécision
qni ne permettent point d’avoir sur ces aniniaiix une
opinion arrêtée.
Nous essaierons de tracer riiistori(|uc des travaux dont les Aa/flA
ont été l’objet. Le premier auteur qui en ait parlé estBrowiie qui,
dans son Histoire de la Jamaïque (pi. LXfU, fig. 3, ]i. 3S4)i décrit
ainsi des salpa des mers d’Amérique sons le nom de thalie, et
avec cette phrase : Thalia oblonga, crista perpendiculari compressa,
quadrata : lineis lateralibus integris. Linné et Gmelin
|)rirent cette tlialie pour un zoopbyte et en lireiit \holothuria
thalia, et placèrent encore dans ce genre les deux espèces (|iie
Browiie avait nommées thalia caudata et denudata. Dans le
Systema naturæ, mis au jour jiar Gmelin, on voit (|ue sans
rien changer aux thalies c|ui restent parmi les holotliiiries, cel
auteur adojite les salpas de Lorskal, et copie les phrases ajipli-
(jiiées aux onze es[)èces dans la Lamie arabico-égyptieiine. Mais
sept des salpas de Forskal sont des ascidies, tels que ces animaux
sont définis aujourd'hui. Les caractères génériques que
Forskal avait donnés au genre se bornaient à ceux-ci ; Corpus
liberum gelatinosum, utroque apiee apertum, inlus vacuum.-.intestino
obliquo. La première section des salpas, appendice inslructoe,
comprenait les salpa maxima, pinnata, democratica et mucronata.
Forskal publia ses observations en ly y S , et ne parait pas
avoir eu connaissance du genre thalia de Browne, car il proposa
comme nouveau son genre salpa , de 20,).™,, poisson connu des
Grecs, dit-il : et huic venni additum, ob similitadinem formoe
ciun tubo canoro. Animalplerumque g r e g a r i u m ; mira cohoerens
symmetria : uovvii c o r p o r i s per systolen et diastolen siphonica
arte perficiens i f -avena ar.-ægypt, p. iia ),
Forskal plaça les salpas à côté des firoles, Gmelin les rangea
dans les vers mollusques après les ascidies, et les sépara en
salpa et dagysa, qu’il fit suivre des pterotrachea ou firoles. Ce
rapprochement d’ancienne date mérite qu’on y fasse quelque
attention, et nous y reviendrons dans un Instant, Le genre
dagysa, que nous venons de citer accidentellement, avait été
créé par Banks et Solander dans leur’V'oi'age avec Cook, et mentionné
par Hawkesworlh ( i" Voyage de Cook, t. I I , p, a),
niais d’une manière évidemnient incomplete, bien qn’on ne
puisse douter que ce ne soit un salpa. Ce genre avait ponr
caractères les suivants ; coiptiA angulatum, cavum, utroque fine
apertum. L ’espèce, la dagysa notata, longue de 3 pouces,
épaisse de i pouce, adhérant par les côtés à un autre individu,
Voyage de la Coquille. — Z. Tom. II. Partie /. 3 3