44o VOYAGE AUTOUR UU MONDE,
la cavité creuse tlu cylindre est rejetée par la grande ouverture
terminale et supérieure. La surface extérieure est hérissée de
cônes inégaux, ouverts à leur base, aigus à leur sommet, et qui
sont la partie externe des animaux agrégés dans la masse commune.
Le dedans du cylindre est uni, lisse; l'extrémité postérieure
de chaque animal y aboutit.
Les animaux sont pressés et rangés avec régularité les uns
au-dessus et à côté des autres. Chacun d’eux se compose d'un
corps ovalaire, hyalin, ayant un anus tuberculeux et rosé à sa
base, en arrière, et des points roses sur la surface, avec deux
bandelettes jaunes. ("Voyez les détails anatomiques donnés par
Lesueur et Desmarest, daus leur description du pyrosome géant.
Bull, des sc., mai i 8i 5 , pl. I.)
Dans l’eau, le pyrosome est d’un blanc jaunâtre. Hors de l’eau,
sa consistance est mollasse, et sa couleur est d’un jaune roux
qu’on ne peut rentlre qu’en se figurant du sucre candi.
Nous rencontrâmes le [lyrosome .jaune dans focéan Atlantique,
sous l'équateur. La corvette la Coquille se trouva pendant
quelques heures au milieu de masses prodigieuses d’individus.
Tous nageaient horizontalement. Leur odeur était nauséeuse
et analogue à celle des huîtres gâtées. Pendant la nuit,
ils nous firent jouir de la phosphorescence la plus brillante, et,
vrais caméléons, ils passaient par toutes les teintes du rouge
de métal en fusion, du bleu, de l’orangé et de l’indigo , et souvent
les individus ressemblaient ;'i des spectres solaires présentant
avec leurs dégradations les couleurs du prisme.
210. T É R É B R A T U L E D E S M A L O U IN E S .
Terebratula macloviana, L ess.
Cette petite espèce se vayyroche àela terebratula dorsata àe
Lainarck, et comme elle, o n ia trouve dans les mers ina-
gellaniques, à l’extrémité méridionale du Nouveau-Monde.
Notre térébratule des Malouines a ses contours taillés en
forme d’éventail. Elle est semi-orbiculaire, à valve majeure
terminée par un crochet conique, étroit, à surface convexe
et renflée. La valve mineure concourt à former fou vc rtu re ,
par où sort le ligament. Cette valve est presque plate et déprimée.
Les deux valves sont guillochées de stries très-fines
circulaires. Leurs bords parfaitement joints, sont minces, et
couverts de petits sillons peu marqués et rayonnants. Le limbe
est lui-même légèrement dentelé. La valve majeure a sa surface
moyenne comme élevée. Sa couleur est un jaune roussâtre uniforme.
Elle a 6 lignes de longueur, sur 6 de largeur, 3 d’épaisseur.
Elle habite le fond de la baie Française on de la Soledad aux
iles Malouines.
211. P O U C E P IE D É L É G A N T ..
Pollicipes elegans, L ess.
Ce poucepied rappelle, sur les côtes du Pérou où il vit, les
formes de Xanatifa pollicipes des mers d’Europe. Il ressemble
beaucouj) en effet à cet anatif devenu le pollicipes cornucopia
des auteurs m odernes, mais il s’en distingue par son pédoncule
allongé, cylindrique, peu renflé, par l’épaisseur et la coloration
de ses valves. Les auteurs placent ces animaux parmi les
mollusques, bien qu’ils nous paraissent devoir être classés avec
les annélides.
Le pollicipes elegans a donc son pédoncule allongé, gros ,
creux eu dedans, assez ferme et couvert de petites écailles grenues
imbriquées, serrées à se toucher. Ces pédoncules partent
d’une souche commune, au nombre de quatre à cinq, et sont
colorés en rouge brunâtre foncé. Les plaques calcaires qui recouvrent
le corps dépassent le nombre de treize. Ou eu compte
Voyage de la Coquille. — 'L. Tom. U , Part. 1. 5 6