tioli, et qu’il eût été intéressant de faire connaître. En
abaiidoiiiiaut les côtes du Pérou , nous traversâmes ce
vaste espace de mer f[ui sépare le continent des arcbipels célèbres
de la Société et de la mer Mauvaise. Taïti et Borabora, deux
des voisines, oii nous séiournàmes, 11’enrichirent que de cpatre
espèces de sauriens nos collections. Ces terres fécondes, où
règne véritablement l’éternel printemps des poètes, accordant
. sans efforts une nourriture abondante aux insidaires c[ui les
habitent, ne produisent aucun insecte venimeux, aucun reptile
dangereux. Les deux seuls genres qu’on y trouve, et dont
ils confondent les espèces sous le nom générique à'emo, sont
des scinques et des geckos de très-petite taille. Ce gecko que les
naturels ont en horreur, habite l'intérieur des cabanes et
des troncs de cocotiers ; sa taille dépasse à peine deux à trois
pouces en longueur totale, et ses couleurs sont entièrement
celles de certaines |)etites phalènes. La lenteur de scsmouvements
est extrême. A Borabora, nous vîmes non-seulement ce gecko;
mais, des deux espèces de scinques t[ui vivent sur toutes les des
pélagiennes du grand Océan, l’espèce la plus universellement
répandue, que nous trouvâmes partout, dans toutes les lies ori
nous abordâmes, jusqu’aux Moluques et même à Java, est la
variété du scinque a cinq raies ayant la queue a/.arée [ Lacerta
fasciata ,Gm . queue-bleue, Lacép. ). Ce petit reptile, si
agile dans ses mouvements, si remarquable par la richesse des
{‘ouleurs ([ui ornent sa vestiture, est singulièrement abondant, à
Oualan, où les naturels le nomment kéneux, à la Nouvelle-friande,
à Waigiou, à Amboine, etc.
On croit encore f|u’il n’existe aucune esjièce de serpent
’ Sètia( t. T, p. ip?.") rapporte que le nom de gecko a été donné à ces sauriens,
parce que leur cri semble articuler ce mot, quelques instants avant la pluie, ou à la
chute du jour.
dans les îles de la mer du Sud, et c’est l’opinion généralement
admise. Cependant un Enropèeu, qui séjourna quelque temps
su rfile àe Rotouma, nous indiqua d’une manière précise l’existence
d’une couleuvre que les naturels regardent comme très-in-
uocente, et qu’ils respectent. Elle acquiert une assez grande taille;
son dos est d’un brun foncé, ses flancs dorés, et le ventre jaune.
Un homme de notre éi|uipage nous assura aussi avoir vu on de
CCS animaux dans file d’Oualan. Or cette dernière île est par
160 degrés de longitude, et Rotouma par iqh'.'A paraîtrait donc
que, par ce dernier méridien, les ophidiens se seraient arrêtés
dans la mer du Sud ‘. Leur existence sur la première île contrariera
toujours cependant la théorie c[u’on avait cberclié à établir
de leur absence complète des îles volcani(|ues, à moins
qu’on tie soit disposé à croire (|ue cette couleuvre ¡trovienne
accidentellement des terres plus occidentales.
Les nombrenses îles basses de l’archipel de la Société, les mo-
tous verdoyants qui entourent les terres hautes, ces plateaux de
récifs , et leurs longues plages de sables madréjtoriques, d’une
blancheur éblouissante, permettent à ces insulaires de prendre
des quantités remarc juables de tortues franches {Chelone mjdas^)
et de caret ( Testudo caretta, Daud. ). Ils se nourrissent de la
chair de la première, qu’ils nomment ehonoii à T aïti, et se font
des hameçons avec fécaille de la seconde. Ces deux esjièces
paraissent habiter indifféremment toutes les parties intertropicales
et tempérées du grand Océan équatorial, et de l’Océan
atbmtlque.
‘ Le D. Mitchill mentiomie un serpent dans les îles Fidjis, p. 5o, t. X du Jouru.
américain de Sullitnan.
^ Au x îles des Amis, une croyance religieuse généralement répandue attribue la
naissance des tortues marines aux filles de L a n g i, dont ce dieu coupa les têtes, qu’il
jeta à la mer, pour les punir du désordre qu’elles mirent parmi les hommes sur la
terre.
Toyoge de la Coquille.— Z. Tom. I l , Part. /.