clans l’Ile de Waigiou. D’un autre côté c’est une cyprine par l'épaisseur
de la charnière, la disposition des dents et la solidité
du test.
La cyprine de Kéraudren est à valves égales, inéquilatérales,
obovalaires, ventrues, à crochets rongés, recourbés eu devant,
séparés par une lunule oblongue en avant, ayant en arrière des
nymphes distantes surmontées d’un ligament en bourrelet extérieur,
cylindrique, ventru, noirâtre, se continuant sur la
moitié du grand bord. Ces valves sont massives, solides, recouvertes
d’un épiderme dense, épais, noirâtre, couvert de stries
circulaires rugueuses et inégales. Les bords antérieur, postérieur
et inférieur sont amincis, en biseau mince, parfaitement
entier. L ’intérieur est blanc lavé de rose, teinté de pourpre
violet sur les bords, à impressions musculaires distantes, profondes,
réunies par une ligne circulaire palléale non interrompue.
La charnière est très-épaisse, ayant trois dents cardinales
massives, obliques, séparées par trois fosses profondes, creuses.
La dent marginale antérieure est arrondie, renflée, excavée en
dessus et en dessous, couverte de stries transverses. La postérieure
est prolongée de toute la longueur de la lunule, mince,
dentelée, et côtoyée par un sillon en dessus.
Cette belle et précieuse coquille a communément 2 pouces 7
lignes de hauteur, 3 pouces dans le sens transversal, et 18 lignes
d'épaisseur ; mais il n’est pas rare d’en rencontrer qui aient
le dovdile de ces dimensions, et nous en avons déposé an
Muséum plusieurs individus de grande taille.
207. C Y T H É R É E D E I.A MER D ü SUD.
Cytherea lupanaria, Lesson, Cent, zool., ])1. 64.
Cette cythérée a beaucoup de rapports avec \a venus dione
des auteurs , qui vit sur la côte d’Amérique baignée par l’Océan
Atlantique équatorial, mais elle en diffère par plusieurs ])arti-
cularités, par sa taille plus considérable et par rhabitatlon ; car
elle vit sur les plages sablonneuses du Pérou, et par conséquent
sur les rivages de la mer Pacifique.
L ’individu que nous décrivons avait les dimensions suivantes:
épaisseur de 12 à 14 lignes, longueur 20 lignes, hauteur 18 lignes,
mais nous en avons déposé au Muséum des individus dont
les dimensions sont du double de celles que nous indicjuons.
Cette coquille est épaisse, solide, obliquement cordiforme, légèrement
ventrue, â bords parfaitement égaux, à lunule excavée,
à sommet élevé, à écusson fauve, convexe, extérieur, à
nymphes un peu saillantes, à lèvres lisses, planes, garnies de
deux rangées d’épines. Le bord inférieur semi-circulaire est
lisse, légèrement dilaté, surtout en avant. Les valves sont couvertes
de sillons et de côtes arrondies qui partent de la rangée
externe des épines, se contournent en demi-cercle, en s’espaçant
régulièrement, de manière que les côtes se terminent en
avant sous forme de lamelles minces et dilatées, qui ne se continuent
J i l u s qu’en stries fugaces sur la lunule.
L’écusson est bordé par des lèvres larges, lisses, colorées en
rose v if encadré d’une raie blanche qui suit leur bordure. Au
sommet quatre épines s’allongent successivement de cette ligne
blanche en ressaut, et ue dépassent jias le tiers supérieur de sa
bauteur. Sur les natèces, en arrière, naît la deuxième rangée
d’épines; celles-ci d’autant plus courtes et moins apparentes
qu’elles sont jilus supérieures, s’allongent beaucoup vers le bord
inférieur de la valve, et ont jusqu’à 9 et 10 lignes. Ces épines
sont lisses, convexes en arrière, pointues et un jien recourbées
puis creusées en devant ou en dessus par un sillon profond et
canaliculé. De légères stries régnent entre les éjiines de la première
rangée et celles de la seconde, puis la surface oblique qni
marque leur intervalle est lisse, rosée et striée de blanc.