SÉPIOTEÜTME DE LESSON.
Sepioleuthis Lessoniana, d e F é r u s s a c , Tableau des céphal.,
|). 65.
(P l. I l , g . n . )
Sepioteulhis papuensis, L e s s ., MS. de l'expédition.
A ranimai vu en dessous; B, son rudiment corné interne; C , son bec corné vu sous
plusieurs aspects ; D , les ventouses vues en dessus; E , les mêmes vues de 3/4-
M. de Blainville nomma d'abord calmar-seiche un céphalo-
|)odc dont il a fait plus tard le tyjie de son genre sepioteuthis,
et qu’il avait décrit en mars iS iS , dans le Journal de physique,
sous le nom de loligo sepioidea. M. Cuvier adopta ce genre, et
M. de Férussac a nommé sepioteuthis Blainvilliana l’espèce ]tre-
mlèremeiît connue, ipii provenait des mers des Antilles. La
seconde espèce fut rapportée par nous des rivages de la Nou-
velle-Gninée; on la trouve mentionnée par M. de Férussac sous
le nom de Lessoniana. Enfin, M. Lcuckart a figuré et décrit,
en 1828, dans le voyage de Iluppell, une troisième espèce qu d
a nommée chondrosepia loUginiformis, ])l. VI (de //Spo?, cartilage,
et de ürf.%, sèche). Or, le nom de chondrosepia doit être
suiiprirné, puisqu’il fait double emjdol avec celui de sepioteuthis.
Les caractères des sépioteuthes sont assez distiucts, et les
trois espèces que ce nouveau genre com[)rend ne dlllèrent
entre elles que par des détails peu imjiortants. Ainsi leur squelette
est une lame cornée, fragile,’ composée d’uue tige épaisse
et arrondie qui s’amincit successivement et se termine d une
manière capillaire. Cette tige est garnie sur ses cotés de deux
lames d’abord peu apparentes, qui se dilatent, s arrondissent,
et [U'ésentent l’aspect d’une feuille oblongue lancéolée en s unissant
à la pointe, qui est obaiguë. Le corps est en haut a bord
libre , saceiforme, et garni latéralement et daus toute son étendue,
à ([uebpies lignes du rebord supérieur, d’une nageoire
large et convexe c[ui s’unit en bas à la précédente, en donnant
aux sépioteuthes une forme ovalaire et dilatée. Leur tête est
épaisse et renflée. Leurs yeux sont arrondis et très-grands. I.eur
cornée est très-convexe; un cou rétréci sépare cette partie du
rebord libre du sac. Les huit bras courts sont presque égaux,
peu longs, épais, pointus, garnis de deux rangs de ventouses. Les
deux grands bras sont cylindriques, lisses, dilatés à leur sommet
en une palette oblongue, renflée eu dessus, aplatie en dedans
et recouverte sur cette face de ventouses serrées, pressées,
forinant quatre rangées. Ces ventouses sont garnies à leur bord
d’un bourrelet. Leur forme est celle d’un godet creux, strié sur
sa face concave, convexe en arrière, et porté sur un court pédoncule.
Leur bec est eorné, composé de deux mandibules
lisses, à sommet aigu. Leurs oeufs sout membraneux, oblongs
et sessiles. Les trois espèces connues vivent dans les mers équatoriales;
l’une sur les côtes de la Martinique, la seconde dans
les havres de la Nouvelle-Guinée, et la troisième a été trouvée
par M. Iluppell dans la mer Bouge.
Notre sépioteutbe, peint de grandeur naturelle, a le corps
long de 3 pouces et demi, la tête de 20 lignes, les petits bras
de 18 lignes, et les grands de 4 pouces et demi. Ses mandibules
sont jaunes à pointes noires. Le corps, les bras, sont rouge vineux
ponctué de pour|)re noir intense. Cette dernière teinte domine
sur le dos et sur la tête. Les nageoires du sépioteutbe Blainville
sont plus grandes, [dus ovalaires qu’à notre espèce, puis elles
s’unissent et se soudent intimement à leur base, tandis que les
nageoires de celle (|ui nous occupe forment à leur union une
écliancrure assez marquée. Elle se distingue du wirbellose thiere
de M. Leuckart, parce que cette dernière a ses nageoires latérales
très-courtes le long du tiers supérieur du corps. Le dessin