tabicmeiit une jjourpre ]>ar sa columelle déprimée et concave
à son milieu, puis redressée à l’extrémité. Elle ferait certainement
|)lus disparate dans le genre fuseau tpie dans le genre
[lourpre. Nous laissons donc à d’autres le soin de discuter ce
point très-obscur de classification, et nous ne la considérons
([ne comme pourpre, en n'adoptant le nom de monoceros que
comme type de sous-genre.
Cette coquille est ovalaire allongée, turbinée, très-ventrue,
é|>aisse, solide, et à surface zonée de carènes transversales
obtuses. La spire, formée de cinq tours, a les quatre premiers
disposés en cône médiocre, obtus, séparés [lar un sillon creux
et convexes en dessus, bien que des carènes déprimées en suivent
les tours. Le cin([ulème est très-grand , très-ventru et très-
rétréci en avant, ([ne marque assez souvent une vive dépression.
Quelques stries longitudinales et inégales coupent les
côtes déprimées et espacées c[ui se dessinent sur le grand tour
dont elles suivent la forme, tout en devenant plus raairpiées à
l’endroit où son rétrécissement commeuce. Là apparaissent
trois ou quatre sillons, au milieu des([uels est tracée une ligne
c[ui aboutit à la lèvre droite de l’ouverture, à l’endroit même où
est inqilantée la forte dent- conique et isolée qui caractérise les
coquilles nommées Licornes,
L ’ouverture est ovalaire allongée. Son bord droit est é]iais,
courbé en arc de cercle, armé d’une forte dent à son tiers antérieur,
enfoncé au sommet où il se plie pour constituer uu
canal. La colnmelle est massive, très-lisse, concave en baut,
puis amincie et saillante [lour se terminer en ligue droite,
recourbée en dedans [lour concourir à la formation du canal
destiné à loger le siphon.
Cette coquille est blanc verdâtre en dessus, nacrée et luisante
et d’un blanc teinté de jaune rougeâtre en dedans.
Ses dimensions habituelles sont 3 [lOuces de hauteur sur
2 pouces de diamètre dans l’endroit le plus large. L ’ouverture
seule a 2 pouces 4 lignes de hauteur sur i 3 ligues de largeur,
sans mesurer l’épaisseur du bord droit ni de la columelle.
L ’animal, d’après nos notes manuscrites, est semblable à
celui des pourpres. Son opercule est corné, oialaire, noirâtre,
très-petit, et attaché à la partie postérieure du pied.
La licorne géante se rencontre assez abondamment sur les
grèves sablonneuses de la ville ruinée de Penco, au fond de la
baie de Talralmano, au Chili; jetée à la suite des vents violents
qui agitent la baie et déracinent d’énormes touffes de fucus py-
rifères et de durvillées comestibles. L’animal sert à la nourriture
des habitants.
166. VIS BLEUATRE.
Terebra coerulescens, L am k ., t. V I I , p. 288.
A'^ar. o-taitensis.
La variété de la vis bleuâtre qui nous occupe est extraordinairement
commune â O-Taïti et dans la baie de Borabora, îles
dépendantes de l’arclupel de la Société. Les naturels nous en
apportaient des bambous remplis. Sa taille est beaucoup plus
petite (|ue celle des individus décrits par M. Lamarck et conservés
dans la collection de M. le duc de Rivoli. Elle ne dépasse
point 14 lignes sur 4 ùe diamètre dans l'endroit le plus large.
Son test est turriculé, assez solide, luisant, à stries d’accroissement
presque nulles, à tours planes, [leu distincts et séparés
par une suture spirale â peine marquée, à ouverture petite,
épaisse à la columelle, écbancrée en haut et mince sur le bord
externe. Le grand tour est blanc et les autres sont noir roux,
teintés de bleuâtre en baut avec des espaces blancs.