M. Geoffroy Saint-Hilaire. Ce canal urétro-sexuel s’ouvre
ensuite avec le rectum dans une poche sjjaciense qui est le
véritable cloaque on vestibule commun, et qui communique
à l’extérieur par l'ouverture anale.
» Un fait très-remarquable, et que l’on retrouve aussi chez
rornitborhynque, c'est (|ue les orifices des uretères sont séparés
lie l’orifice de la vessie par les orifices des oviductes ou des
canaux déférents.
« M. Cuvier a indiqué dans son Anatomie comparée, chez
les tortues mâles, deux canaux placés de cba(|ue côté des corps
caverneux, ayant leur orifice dans la cavité du péritoine, et se
prolongeant jusqu’au gland, où , disait-il, lisse terminent en
cul-de-sac. Nous avons reconnu, M. Martin-Saiut-Ange et moi,
(|ue cette assertion n’était pas exacte, et nous avons établi plusieurs
faits qui donnent un grand intérêt physiologique â ces
canaux que nous avons nommés péritonéaux. Au lieu de se terminer
en cul-de-sac, ils se divisent à leur extrémité en deux
branches dont l’une va s’ouvrir à l’extérieur à l’extrémité du
])énis, chez les mâles, du clitoris, chez les femelles, et dont
l'antre s’ouvre dans le corps caverneux par une ouverture ou
par un petit nombre d’ouvertures chez les tortues terrestres,
par une multitude de pores dans d’autres genres, chez les Irio-
nix par exemple. Il résulte de là que la cavité du péritoine se
trouve eommimiquer d’une part avec l’extérieur, de l’autre avec
la cavité du corps caverneux et le tissu erectile du gland où,
comme on sait, le sang s’amasse pendant l’érection. Les canaux
péritonéaux, qui ont quelque analogie avec les conduits aqui-
ières des liolotlmrics et d’un grand nombre d’autres animaux
sans vertèbres, joueraient-ils comme eux un rôle dans la fonction
respiratoire? Cest ce que |>euse M. Geoffroy Saint-Hilaire
père, et ce (pfil a surtout cherché â établir au sujet du crocodile
chez lequel M. Martin-Saint-Auge et moi avons aussi déeouvert
des canaux péritonéaux assez analogues par leur disposition
à ceux des tortues. M. Cuvier a aussi adopté la même
opinion â l'égard de plusieurs poissons cartilagineux où l’on
trouve de même des cxinaux qui mettent en communication la
cavité du péritoine avec le fluide ambiumt. Du reste, la communication
qui existe entre les corps caverneux et la cavité péri-
tonéale des tortues, d’après MM. Geoffroy Saint-Hilaire et
Martin, est un fait que fon ne connaît encore que chez les
tortues, et cpii indique que les canaux péritonéaux remplissent
chez ces animaux de doubles fonctions dont il est encore impossible
dans l’état présent de la science de se faire une idée.»
Les membres des tortues se trouvent resserrés entre le plastron
et la carapace, et leur longueur n’élève pas assez le corps
au-dessus du sol pour que la locomotion soit aisée; aussi la
démarche de ces animaux se ressent d’un tel mécanisme et ne
se compose que d’une sorte de reptation sur quatre pieds, embarrassée
et lente. Mais les tortues aquatiques dont les membres
sont termines ]iar des nageoires, vivant au milieu d'un fluide
dans lequel leur corps aplati et enveloppé de deux lames glisse
aisément, possèdent une force puissante et par suite une natation
rapide. Les tortues terrestres se trainent, elles, péniblement sur
le sol, où on ne les voit qu’une ¡lartie de l'année, se creusant
des, terriers oii elles s’engourdissent dans les régions tempérées
pendant les mois d’hivek Celles qui vivent au sein des mers
fréquentent les côtes pendant un certain temps de 1 année,
pour y pondre dans le sable des rivages leurs oeufs que la
chaleur solaire fait éclore, et cette ponte na communément
lieu que la nuit. La masse de ces animaux varie suivant les es-
Jièces, et ou eoiinalt des tortues d’une très-petite taille, aussi
bien que des espèces de dimensions gigantesques et do plus
de six cents livres de poids. Les individus des chélonées sont
très-vivaces. On les a vus 11e pas mourir après de longues absti