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courbe de la ligne latérale, et va se perdre sur les côtés du
coi'|)S, au point où il s’amincit. Les flancs et le ventre sont couverts
d’argent brillant, mais sous lequel apparaissent des reflets
bleus et émeraudes dus à la nature des téguments, reflets qui
simulent [larfois des ondulations. Toutes les nageoires sont
bien ardoisé.
Nous primes cette bonite non loin des Martin-Was et de l’ile de
la Trinité. Nos ligues, amorcées de flocons de laine, touchaient
il peine la mer, que ces scombres s’y jetaient avec une rare
gloutonnerie. Leur nager rapide et puissant les maintient quelquefois
plusieurs jours de suite dans le sillage des vaisseaux, et
on les voit passer de l’avant, revenir en arrière, franchir de
grands espaces en s’élançant hors de l’eau, en un mot, imiter
qtielques-imes des habitudes des dauphins. Tous les individus
que nous primes pesaient 8 livres tout vidés. Leur cbair est
substantielle, sa teinte est jaunâtre ; mais elle exige de la part de
l’estomac une puissance de digestion qui fatigue bientôt ceux
qui s’en nourrissent, lors même c|u'ils sont privés d’aliments
frais. Avant d’expirer l’animal pousse un cri sourd et plaintif,
très-distinct, et c’est avec une grande énergie qu’il frappe avec
sa ([lieue la surface sur laquelle il est déposé.
!rj. MAQUEREAU I.OO.
Scomber loo.
( Pl. X X X IU , g. n. )
Loo, dans la langue des habitants de Waigiou.
L e s s ., Dict. class. d’hist. nat. t. i 5 , [i. 2 7 7 .
Pcct. 19 ; i " dorsale 8 ; 2 ' dorsale (2 ; fausses dorsales 5; catopes anale J2 ray.;
fausses aiiaies 5 ; caudale 21.
Ce maquereiiu long de 10 pouces, a les formes générales
de celui des côtes boréales d’Europe, mais il s’en distingue [>ar
la disposition de ses couleurs et par ([uelques particularités
dans les formes. Son oeil est grand et arrondi, largement cerclé
d’argent. Son dos est convexe, bleu vert glaucescent, mais traversé
par trois raies longitudinales en formant cinq sur la partie
postérieure du corps, d’une teinte rousse puis jaune d’or à reflets
irisés. Ces lignes jaunes brunâtres s'arrêtent à la ligne littérale
qui est élevée, et au-dessous de laquelle le bleu du dos s’étend
encore. Les flancs, les joues et le dessous du corps sont argentés,
très-brillants sur un trans|)arent rosé. Toutes les écailles sout
petites, régulières, arrondies. Des écailles assez larges recouvrent
la partie antérieure du préopercule. Une large tache
roussâtre s’étend derrière la région orbitaire. Le bord du
préopercule est entier, mais arrondi et convexe, celui de l'opercule
écbancré au milieu. La pectorale, élargie et oblongue
pointue, est brunâtre. Iai dorsale , dont la première épine est
courte et la seconde longue , est bleu n o ir , ainsi que la nageoire
qui la suit et ([iie les cinq fausses nageoires. Les catopes
et fanale sont blanc rosé, de même que les cincj fausses nageoires
ventrales. Le museau est [lyramidal et coni([ue. La
queue, régulièrement fourclme, est brunâtre.
Ce poisson vit par bandes considérables dans les havres de
la Nouvelle-Irlande, et nous en péchâmes plusieurs fois de
quoi nourrir tout l’écpaipage. On le rencontre aussi à Waigiou.
48. PEMPHÉRIDE D’O-TAITI.
Pempheris o-tailensis.
Tou cia, dans la langue des naturels d’O-Taïti.
Cdv., Poiss., t. ’AU, p. 3o4 , pl. CXCI.
D. f ; an.
Les pemphérides ont une anale longue et écailleuse, une