lierai peu caractéristiques, et la Méditerranée fournit un plus
grand nombre d’espèces, et nos rivages en possèdent plusieurs,
surtout la tor|)ille frafa torpédo)', que représente dans les parages
du Brésil la raie, électrique de Scbiieidcr. Peu remarqualiles par
leurs couleurs, ces espèces affectent presque constamment une
teinte sombre et sale. Cependant la raie Tliouiii, des côtes du
Pérou, est reconnaissable à ses deux couleurs tranchées, et la
pasteiiague des mers des Moluques offre des teintes citrines,
ponctuées d’azur, fort agréables. C’est principalement dans la
Méditerranée que se tiennent les raies aigle de mer et Giorna ;
c’est dans l’Océan atlantiipie des États-Unis qu’on a remarqué
la grande raie vamprre du D‘ Mitcliill, et c’est dans la mer du
Sud que nous observâmes fréquemment des troupes d’uiie raie
(tars ces derniers temps. Plusieurs raies nouvelles ont été décrites par M. Lesueur.
Dans l’Amérique méridionale on remarque la belle raie Tbouin, et à-pcu-près sur
toutes les côtes on indique la torpille. Dans le voisinage de la Guyane, Marcgrave
décrivit le premier la raie narinari ; et c’est encore la patrie de la raie tubercuiée, de
la Banksienne, de la raie noire, de la manatia.
L e requin, répandu dans tout l’O céan atlantique, fréquente surtout les mers d’A-
meriqiie. Ce hideux poisson , le tigre de la mer, sur lequel on"a débité tant de fables,
semble indistinctement vivre sous la ligne, comme dans les mers les plus froides.
G est encore aux Antilles qu’on observe le squale pointillé, le pantounier (sq. tiburo)
SI commun sur les rivages du Brésil et de la Guyane; le tollo du Chili n’est cité
que par Molina; la liche est des mers de Terre-Neuve.
La lophie vespertilioii, au corps hideux et difforme, est des mers du Brésil, oti
Marcgrave la décrivit pour la première fois.
L Amérique a aussi ses batistes, et on y cite particulièrement le caprisqiie, etc. Le
singulier polyodon feuille n’a encore été rencontré que dans les eaux douces du Mis-
sissipi.
" La torpille des mers d’Europe fréquente encore les attérages du cap de Bonne-Es-
perance, ainsi que la rate Gronovienne(/-atu! capejisis, Gm.). Les squaies sont multipliés
sur toutes les côtes d’Afrique, et notamment le requin, le glauque, et surtout
le galonné (sq. africanus) .
De riomliretises espèces de balistes se retrouvent sur les côtes de l’île de France;
les plus remarquables sont l’étoilé, l’ècharpe, le sillonné, la bourse.
d’une taille démesurée, t|uc nous ne savons à quelle espèce
rapporter. Quant aux chimères, des deux espèces qui composent
le genre, l’une, sous le nom vulgaire de roi des harengs, se plaît
dans les latitudes froides du nord de f Europe, et l ’autre, actuellement
spécifiée par la dénomination de callorhinque (ch. callo-
rhynchus), se pêche journellement au Chili, à la terre de Diémen,
au cap de Bonne-Espérance, et ne quitte pas les latitudes australes.
Dans les sturioniens, l’esturgeon commun est de toute l’Europe,
et l’objet d’une pêche immense dans l'empire de Russie, tandis
que deux autres espèces y vivent dans les eaux douces.Ce n’est
qu’au Mississipi qu’on a observé le polyodon feuille. Les poissons
fibreux,dont les légions innombrables sontrépandues dans tontes
les eaux, diffèrent les uns des autres à l'infini. On peut les
grovqier en genres qui sont jjarfois nombreux en es|îèces, tandis
que dans d’autres circonstances celles-ci n’y sont qu’en petit
nombre, ou même sont uniques. Mais ces familles singulières,
nommées orbes, hérissons de mer ou boursouflus, tétrodons, ne
semblent propres qu’aux climats chauds. Ils paraissent exister
sur les côtes de toutes les terres entre les tropiques, et se jjlaire
surtout, avec les balistes et cVautres ti’ibus, au milieu des récifs
de corail. Dès les îles de Ténériffe on rencontre cependant un
tétrodon linéolé, abondant dans la mer Rouge, et ce n’est que
dans les mers de l’Ile-de-Francc qu’on a trouvé l’espèce remarquable
qui formera le nouveau genre triodon. Les balistes, au
nager vacillant et irrésolu, peuplent de leurs essaims brillants
et vivement colorés toutes les mers chaudes et surtout les attérages
des îles placées sous la ligne. Cependant la Méditerranée
en nourrit jtlusieurs sortes, et déjà celles-ci, parmi les poissons
de ces mers, sont remarquables par les couleurs qui les revêtent.
C’est surtout sur les balistes que la nature a ¡¡rodigué tous les
genres d’embellissements, et la manière dont leurs corjjs sont
ornés d’écharpes, de bandes nettes et vive s, est vraiment aussi