sont plus foncées en brunâtre sur le corps, et sout sillonnées
de tacbes confuses et par plaques d’iin brunâtre tirant [larfois
au noir. Le dessous du corps est plus clair, ainsi que l’extrémité
des nageoires. La partie visible des épines est blanche. C’est dans
la vaste baie de Port-Jackson, à l’entrée de la rade de Sydney,
que nous péchâmes l'individu que nous venons de décrire. Sa
chair est analogue à celle des autres squales.
6. PASTENAGÜE DE HALGAN.
Trygon Halgani, Less.
(Pl. I l l , dess. aux 3/4 de g. n.)
Pharr, dans la langue des naturels de la Nouvelle-Irlande.
Paré, en langue malaise.
Raya lymma, F or sk ., An. descript., p. 17, n" i 5 ; Lacép.,
Foiss. t. V, p. 291.
Trygon lymma, R u p p e ll, Poiss., pl. X III, fig. i.
Cette pastenague a été décrite par Forskal, sous le nom arabe
et vulgaire de lymma, et reçut de lui pour diagnose la phrase
suivante . Corpore ovali, testaceo, maculis coeruleis; eauda pin-
nata, aculeo uno, vel duo? Il la trouva près de Lohaja, sur les
côtes de la mer Rouge.
L’individu que nous avons figuré et qui est au Muséum, n’a
qu’une épine à la queue , ce qui se rapporte â l’observation de
Forskal, mais nous trouvons dans nos notes rédigées sur les
lieux que plusieurs individus en avaient deux. Dans la planche
de M. Ruppell qui est évidemment consacrée à la même espèce,
il y a deux aiguillons, et la figure que nous en donnons était
gravée lorsque nous avons eu connaissance de celle insérée
dans la zoologie de M. Pvuppcll, car sans cela nous l’eussions
supprimée. C’est de cette race dont parle Commerson, lorsqu’il
dit dans ses manuscrits ; mia loevis , è testaceo fuscescens, guttis
coeruleis innumeris prono corpore sparsis ; aculeis geminis in
mediâ caudâ.
La pastenague dont le nom rappelle celui d’un amiral ami
des sciences, qui a favorisé de tout sou pouvoir la publication
de nos travaux , est remarquable par sa forme discoïdale presque
régulièrement ovale, très-mince, et terminée seulement
en un petit triangle à l’extrémité supérieure. Elle varie de dimension
, mais le plus grand nombre d’individus ont 6 pouces
de longueur sur 5 et quelques lignes de largeur; sa queue mince,
cylindrique, a environ 8 pouces de longueur. Vers son milieu
elle dorme naissance à une épine (ou deux) longue, dilatée et
aplatie à sa base, et rétrécie et finement barbelée sur ses bords.
A partir de l’épiue, la queue est garnie en dessous d’une nageoire
mince, très-étroite, qui s’étrangle au bout pour s’élargir et
former un feston arrondi à l ’extrémité de la queue. Les deux
nageoires anales sout obtuses, et dépassent légèrement le
disque formé par les jtectorales.
La peau de cette es])èce est partout également lisse. Elle est
en dessus d’un jaune un peu foncé et brunâtre sur le corps ,
mais semé d’un grand nombre d’yeux de l’azur le plus pur ,
yeux ovalaires et d’autant plus petits (ju'ils se rapprochent
davantage des bords du disque. Deux raies d’un bleu tendre côtoient
la queue dans toute sa longueur. Le dessous du corps
est blanc-jaunâtre uniforme. La bouche, garnie de dents serrées
et petites, est bordée par un repli de la peau. Les branchies s’ouvrent
en 5 fentes espacées et très-courtes.
Cette pastenague est extraordinairement abondante dans la
baie d’Offack de. file de Waigiou et au port Praslin de la Nou-
velle-Irlande. Elle fournissait la plus grande portion des poissons
dont se nourrissait l’équipage de la Coquille. C'est dans le
même lieu que Commerson l’observa lorsqu’il montait le vaisseau
de Bougainville en 1768.