27. GT.AUCUS.
Souvent dans îe voyage de la corvette la Coquille , nous
avons rencontré Aea glaucus flottant par essaims dans les jours
de calme, sur la surface delà mer, devenue immobile et graisseuse.
Souvent nous en rencontrâmes d’accouplés par le côté
â l’aide de doubles organes de la génération comme chez les limaces.
C’est principalement sous la ligne équinoxiale dans l’océan
Atlantique , par 2 à 4 degrés soit de latitude S. soit de lati-
Inde N . , que vivent ces mollusques agiles dans leurs mouvements
, pleins de souplesse et de grace dans le balancement
des rayons de leurs branchies en éventail.
Le genre glaucus paraît com|josé de plusieurs espèces que
les naturalistes n’ont jioint distinguées entre elles, et l’on peut
même dire qu’on ne possède aucune bonne figure du glaucus
de l’océan Atlantique, Celles qu’en a données Péron sont médiocres,
et la plus vraie est due à M. de Blainville (Malac.,
pl. X L V I , lig. 3).
Peut-être ne sera-t-il pas sans intérêt de tracer l’historkpie
des connaissances qn’on possède sur ce mollusque.
La ju’emière description ([ni ait été faite du glaucus est due
an docteur Breynius, et date de iy o 5 ( Transactions philoso-
jihiques, u” 3o[ ). La figure qu’il en donne est bien supérieure
à la plupart de celles qui ont été publiées depuis ( elle est
copiée, ])1. V I , fig. 12 , de l’Abrégé des trans, jibilos,, éd. franc.,
t. 2 , p. 225 ). Ainsi s’exprime Breynius ;
« Animalculum hoc miri hirudinis marini species et quidem
lepidissima videtur. Figura ejus scilicet tergimi, quod non-
nihil planum , stria in medio argentea longitudinali elegan-
tissimè pictiim , lateralibus linncis obscurè cærulcis ; cujus coloris
quoque erant |)iunæ, argento interinixto, quas natando
celeriter movebat. Latera colore gaudebant dilute cærnleo .
prona verb pars, sen venter, albo. Capitulum ei erat oblongurn,
duplici barbulâ binisqiie oculis instructum ; os rotundum, par-
vulum,quo variis se rebus, snctione,ut puto, affigere solet. lu
latere sinistro foraminulum conspiciebat, (juod |iro ano habe-
bam. Hnjus specie! dua aut tria vidi animalcnla, quæ in vitro
aquâ ])leno paucas intra boras expirabant ; domque lu vini
spiritu servare teutabam , mox suminoiietè contraliebantur ,
colore cærnleo in luteo feiTugincuni nuitato. »
Breynius avait trouvé le glaucus sur les côtes d’Espagne.
En mars iy 63 , André Dupont lut à la Société royale de
Londres , uu Mémoire sur un insecte marin extraordinaire,
dont la description et la figure lui furent envoyées de la ,Ia-
maïque , par Robert Long ( Trans. pliilosopb., édit. franc. ,
t. 2 , p. 223, et pl. V, fig. 2 ). Cet insecte n’est autre que le glau-
cns assez mal dessiné d’ailleurs. Telle est la description textuelle
de Long ;
« Le i 5 août 1762, pendant mon voyage en Angleterre, a
bord du navire [Amitié, on jirit par une mer calme ce singulier
animal flottant sur la surface de l’eau. Sa longueur est
d’uu peu plus d'un pouce. Quatre petites cornes courtes sont
probablement ses yeux; il ne les sortait que dans l’eau, un
orifice sur le devant paraît être sa boucbe. Deux taches rondes,
opaques, sont peut-être ses évents (jpfracM/aJ. La ligne moyenne
du dos paraissait à la loupe comme une feuille d’argent, et était
dans un mouvement continuel d’ondulation, soit musculaire,
soit causé par la circulation des humeurs. Deux lignes parcouraient
latéralement toute la longueur de l’animal, et se terminaient
à la queue eu une seule ligne couleur bleue foncée.
Les doigts ou tentacula sont d’un bleu foncé à leur extrémité.
Uneteinle argentée, mêlée avec du bleu, convre tout le dos
ou toutes les parties supérieures, dont le bleu est plus clair.
Cet animal se tourne sur le dos, par une contraction muscu-
Voyage de la CoquUle. — Z. Tom. H, Part. 1. 3(3