58 A'OYAGE AUTOUR DU MONDE.
vemeiits sont |)leins de force et de vigueur, sou agilité remar-
(|uable, et il se défend avec hardiesse lorsqu’il est poursiLÎvi.
19. PÉLAMIDE BICOLORE.
Hydriis bicolor, S ch n .
Ce serpent bien connu, puisque Linné l’a décrit sous le nom
tXanguis platurus, et qu’on en trouve des figures dans Séba
(t. 2 , |)1. 7 7 , f. 2 ), dans Russel (Co r., pl. 41 ) qui le nomme
nalla wahlagilli-pam eu le regardant comme venimeux suivant
I’ojtinion des pêcheurs de Vizagapatam, aurait cependant besoin
de quel(|ues détails précis qui manquent encore <à son histoire.
Nous ne pouvons ([u’appeler fattention sur lu i , en engageant
les voyageurs futurs à tenter des exjiériences sur son venin que
l’on dit mortifère, tandis que nous avons quelque raison de
croire C|ue la pélamide n’est point venimeuse. Du moins nous
n’avons jamais pu réussir à faire mordre des ¡loules que nous
rcnlérmâmes dans une baignoire en cuivre avec une jjélamide
vivante que nous piâmes en mer. M. Cuvier lui a trouvé les crochets
et la glande toxique organisés comme chez les hydres.
Le 17 juillet 1824, par une journée brûlante, nous fûmes
pris de calme sur les côtes de la Nouvelle-Guinée. De nombreux
serpents marins passèrent le long de la corvette la Coquille, et
une embarcation que le capitaine fit mettre à la mer nous permit
de les chasser. Nous atteignîmes après de longues poursuites
une pélamide bicolore longue de 2 pieds 3 à 4 pouces,
dont l’agilité était extrême et les mouvements de natation des
plus rapides. Mais sou corps au lieu d’être arrondi, se terminait
en caréné aiguë sous le ventre, ce qui lui donnait la forme d’un
triangle et unç grande facilité pour la natation. La téte de ce reptile
est courte, obtuse relativement au corps qui est légèrement
renflé et dilaté au milieu, et que termine une queue aplatie.
robuste quoique comprimée, élargie eu pelle d’aviron et obtuse-
ment anguleuse au sommet. Des pla(|ues minces recouvrent le
dessus de la tête, mais tout le corps est revêtu |)artoul en dessus
comme en dessous d’écailles très-petites, polygonales, arrondies,
peu discernables dans f état de vie, jtarce (|u’elles sont enveloppées
par un fourreau épidermoïqiie assez épais et assez dense. Les dents
sont courtes et régulièrement rangées sur les deux maxillaires,
et deux forts crochets sont imjtlaiités dans la voûte palatine.
Les yeux sont .petits, verdâtres. Le dessus de la tête et du
corps est d’uu noir-bleu profond et luisant que relève une étroite
bandelette jaune d’or, qui part de l’oreille et qui règne sur
les flancs. La mâchoire inférieure et tout le dessous du
corps est d’un olive foncé tirant sur le roussâtre. La queue est
noire , mais ti-aversée sur chaque côté par une raie jaune d’or
zigzaguée.
Poussée par un bon v en t, la corvette la Coquille rencontra
dans la journée du lendemain une grande quantité de ces reptiles
que nous nous bornâmes à regarder du vaisseau.
Les Malais lui donnent le nom (dular e je r ou serpent d’eau.
On en trouve une très-exacte description dans Daudin, t. VIT,
p. 366 et pl. 89,
20. GRENOUIT.LE PAPOUE.
Rana papua, L ess,
(Pl. V I I , fig. I, g. n . )
Cette grenouille est longue de 2 pouces 3 à 4 lignes, et ses
membres postérieurs sont notablement grêles et allongés. Son
corps est ovale, oblong; son museau triangulaire et aplati;
ses doigts antérieurs libres, et les postérieurs palmés, sont un
peu arrondis au sommet de la dernière phalange, ce qui établit
son passage aux rainettes, kyla, parmi lesquelles cette espèce
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