§ II.
T.4B LE.A D D E lA FAM ILLE DES SQUALES.
Artédi a le premier a])pliqué à son genre Squalus un nom
que les anciens donnaient à une espèce de la Méditerranée,
sans qu'on puisse savoir à laquelle. Ces squales devenus
très-nombreux aujourd’hui forment une famille naturelle
distincte de poissons cartilagineux ou chondroptérygiens à
branchies fixes, les sélaciens du Règne animal de M. Cuvier.
M. Duméril fait des squales le type de sa famille des plagiosto-
mes, qu’il caractérise de cette manière ; Poissons cartilagineux
sans opercules ni membranes des branchies, à quatre
nageoires latérales, à bouche large, située en travers sous le
museau.
Les squales, dit M. Cuvier, constituent un grand genre qui se
distingue par un corps allongé, une grosse queue charnue, des
pectorales de médiocre grandeur, en sorte que leur forme générale
les rapproche des poissons ordinaires : les ouvertures des
branchies se trouvent ainsi répondre aux côtés du cou, et non
au-dessous du corps. Leurs yeux sont également placés sur les
parties latérales de la tête. Leur museau est soutenu par trois
branches cartilagineuses qui tiennent à la partie antérieure du
crâne.
La plupart des squales sont vivipares; quelques-uns émettent
des oeufs dont fenveloppe est cornée. Ce sont les poissons
les plus voraces des mers; leur appétit glouton leur fait rechercher
avec avidité les proies vivantes. Leurs dimensions deviennent
considérables, et ce n’est qu’accidentellement qu’on peut
citer quelques espèces de petite taille; leurs tribus nombreuses
et rapaces sont répandues dans toutes les mers, et quelques
uns de ces poissons ont acquis une grand célébrité dans
les relations des voyages nautkpies. Leur chair dure et coriaee
n’est point un aliment agréable ; cependant on fait sur nos côtes
une grande consommation des jeunes individus de quelques
esjièces connues sous le nom de chiens de mer. Leurs dents,
qu’on trouve en grand nombre à l’état fossile, sont nommées
glossopètres et indiquent que des individus d’une taille gigantesque
existaient autrefois.
i " Sous-genre : R o u s s e t t e , Scyllium, Cuv.
Museau court et obtus; narines percées près de la bouche,
continuées en un sillon qui règne jusqu’au bord de la lèvre et
plus ou moins fermées par un ou deux lobules cutanéj. Dents
munies d’une pointe an milieu et de deux plus ¡letites sur les
côtés; des évents; une nageoire anale; dorsales très-déjetées en
arrière, la |)remière n’étant jamais placée pins en avant que
les ventrales; caudale allongée, non fonrchue, tronquée au
bout; ouvertures des branchies situées en partie au-dessus des
pectorales.
Les es|)èces indigènes ont l’anale répondant à l’intervalle des
deux dorsales; d’autres, étrangères, ont cette même anale correspondant
à la deuxième dorsale. La cinquième ouverture branchiale
est souvent cachée dans la quatrième, et les lobules des
narines sont communément prolongés en barbillons. Scyllium
est le nom que les roussettes portaient chez les Grecs.
Les espèces de roussettes sont: la grande roussette, vÿiMfoj
canicula, L. ; Blocb, pl. CXI’V ; Lacép., t. I , pl. X , fig. i ; le
rochier, squalus catulus et stellaris, L .; Lacép., t. I ,p l . IX ,
fig. 2^; le squale d’EdWards, Edw., [>1. C C LX X X IX , squalul
africanus? de Broussonnet; le squale dentelé, squalus tubercu