marquée d’une tache fauve à son extrémité (le nucleus sans
doute), fut trouvée dans les mers d’Esjiagne. Pallas proposa
dans ses spicilegia de faire des holothuries une section des actinies
, et de donner aux tlialies le nom d’holothuries. Changement
plein d’inconvénient, sans un seul avantage, et (jue personne
d’ailleurs n’a adopté.
En 1791, Bruguière reproduisit dans l’Encyclopédie, pl. LXXIV
et LXXV, les figures des salpas de Forskal et de quelq ues autres
auteurs, et le premier il proposa le nom français de biphores.
Mais il copia les thalias de Browne (pl. LX XX V III), tout en
les séparant des salpas et en leur conservant leur nom primitif,
et fit la faute de laisser encore sous ce nom de tlialie
(pl. LX XX IX , fig. i) une pliysale ou galère. Cuvier et Lamarck,
dans les premières éditions, l’un de son Tableau élémentaire
d’Histoire naturelle, l’autre de son Système des Animaux sans
vertèbres, n’ajoutèrent point de faits à des êtres ambigus qu’on
ne savait oîi placer, et qn’on cataloguait presque au hasard.
Bosc ayant eu occasion d’étudier des biphores dans une traversée
de France à la Caroline du sud, donna d’assez bons
détails dans sou Histoire naturelle des 'Vers, en les plaçant, il
est vrai, après les pliyssophores à la fin des vers radiaires. Il
admet dans son livre les salpa maxima, gibba, pinnata, de-
mocralica, mucronata, punctata, confoederata, socia,fasciata,
africana , polycratica et pelasgica.
Lamarck (Anim. sans vertèbres, dernière édit. t. III, p. 1 12),
en établissant l’ordre des tuniciers, le divisa en deux sous-ordres,
les tuniciers bolryllaires ou réunis, et les tuniciers ascidiens ou
libres, ces derniers ayant pour types les biphores ou salpas.
Les caractères de ces animaux furent précisés par ce savant de
la manière qui suit ; corps libre, nageant, oblong, un peu
aplati sur les côtés, gélatineux, transparent, traversé intérieurement
par une cavité longitudinale ouverte aux deux extrémités.
L’une des ouvertures extérieures plus grande, rétuse,
sublabiée, munie d’une valvule; fautre un peu saillante, arrondie,
nue. La bouche s’ouvrant dans la cavité intérieure près de
l’une de ces ouvertures; l'anus aboutissant dans la même cavité
près de l’ouverture opposée. M. de Lamarck admit les salpa
maxima, pinnata, democratica, mucronata, piinctata, confoederata,
fasciata, africana, polycratica, zonaria, cristata, Tilesii,
scutigera, oclofora, cylindrica,fusiformis, thalia et caudata.
Plusieurs de ces espèces avaient été recueillies ¡lar Péron, et
déjà on devait à ce voyageur les portraits des salpa cyanogaster,
Péron, pl. LX, lig. 3, et vivipara, pl. LX l, fig. 3.
Savigny, dans ses beaux Mémoires sur les aniinaux sans vertèbres
, adopta dans les mollusques hcmiapbrodites acéphales,
la classe des ascidies, ascidiæ, qu’il divisa en deux ordres, les
téthydes ou vrais tuniciers, et les thalides ou les_salpas. Ces
derniers reçurent la diagnose générique suivante. Tunique
adhérant de toutes parts à l’enveloppe ; branchies inégales ,
étroites, consistant en deux feuillets attachés à la paroi antérieure
et à la jiaroi postérieure de la cavité respiratoire. Orifice
brancliial garni à son entrée d'une valvule. Or, Savigny
u’a jioint développé ses idées d’une manière com|ilète sur les
salpas. Il ii’en parle que secondairement, p. 125, et dans sa
pl. X X IV , consacrée à leur anatomie, on voit par les noms de
pegea età’iasis qu’il était disposé à admettre parmi ces animaux
plusieurs genres.
M. Cuvier, antérieurement aux travaux que nous venons de
citer, publia dans les Annales du Muséum ( t. 4, pl. LXVIII),
un Mémoire important sur ranatornie des salpas. Dans son
Bègue animal, il les place dans le deuxième ordre des mollusques,
les acéphales sans coquilles, en les faisant suivre immédiatement
des ascidies simples et composées.
En 1819, M. de Chamisso imprima à Berlin un Fascicule de
33.