variée qu’admirable. Ce sont principalement les canaux nombreux
des motous ou îles basses qui enveloppent O-Taïti et Borabora,
la Nouvelle-Irlande, les récifs de "Waigiou, de la Nouvelle-
Guinée, les bords volcanisés de Sainte-Hélène et de l’Ascenejon,
que les balistes affectionnent |)articulièrement. Dans les mers
d’Europe vit le singulier poisson nommé luneiletraodon mola, L.)
dont la forme orbiculaire et tronquée postérieurement est aussi
bizarre que peu gracieuse. Les monacanthes, les alutèrcs, les
coffres, sont tous des poissons des mers de corail, et leurs
espèces sont d’autant plus nombreuses que les parages qu’ils
fréquentent sont plus ]>rès de la ligne. Ainsi des 5 degrés latitude
nord aux 5 degrés latitude sud , les coffres, comme les balistes
à épines, sont excessivemement variés'.
Les poissons dont les branchies sont disposées en forme de
houppe, les lophobranches, ne sont point nombreux. Les syn-
’ Les eaux douces de la vieille Europe sont particulièrement peuplées de plusieurs
espèces de lamproies, sur les propriétés de succion desquelles on a entassé plus d’une
erreur. Ija grande lamproie a été retrouvée au Japon par Ræmpfer, mais ne doit-on
pas douter de l’identité de l’espèce? Ces poissons, estimés dans quelques pays, n’ont
rien de remarquable, si ce n’est que cbaque année la ville de Glocester, vers Noël,
doit présenter un pâté de lamproies au roi de la Grande-Bretagne. La famille des
raies est singulièrement multipliée dans les mers d’Europe. Quelques-unes sont
l’objet d’un grand commerce, entre autres la raie bâtis, dont les habitants du Nord
font des envois après l’avoir desséchée. Plusieurs autres sont d’ailleurs communes à
l’Océan et à la Méditerranée, et M. Risso en énumère dix-sept.
Les squales surtout sont très-nombreux. C ’est principalement dans les mers du
Nord qu’on a observé le squale très-grand (sq. rnax imus), quoiqu’il vienne parfois,
mais rarement, jusque sur nos rivages. Nous possédons encore le n ez , la roussette, le
rochier, le nhiandre, l’éinissole qu’on a indiqué aussi dans l’océan Pacifique, le marteau
de la Méditerranée, le renard, le griset, l’aiguillat, le humantin, et enfin l’ennemi
irréconciliable de la baleine, la scie, qui va d’un pôle à l’au tre , et qui vit aussi
])ieii, dit-oii, sous les glaces du Spitzberg que sous le ciel brûlant de l’équateur.
La chimère arctique habite les alentours du pôle nord et remonte jusque dans
je golfe Adriati([ue.
La Méditerranée et l’Océan de l’Europe méridionale sont surtout la patrie de la
gnathes sont de Loules les mers chaudes ou tempérées. Dans
les hippocampes, le commiuiis vit sur les côtes d’Europe; le
foliacé ne se rencontre que dans les parages de la Nouvelle-Hollande;
le ventru (hip. ahdominalis.) à la Nouvelle-Zélande;
le soléuostome et les pégases dans la mer des Indes '.
lophie baudroie, dont l’instinct vorace sait pêcher avec adresse les poissons qu’amorcent
ses astucieux filets.
L a bizarre et nombreuse famille des balistes n’est plus représentée dans nos mers
que par une espèce nommée vie ille .
Les esturgeons, qui sont l’objet d’un immense commerce dans le Nord, y comptent
plusieurs espèces. Leur multiplication est telle que leurs oeufs, sous le nom de caviar,
sont une source de richesses pour les pays qui les préparent. Ils vivent clans
le Danube ou dans les fleuves de la Russie, ou dans les rivières qui vont se perdre
dans la mer Noire.
La môle, ou la lune de mer, poisson singulier, qui pèse parfois plus de 3oo livres,
habite nos côlcs.
' Le gastrobranche Dombey représente, dans la mer du S u d , le myxine glutineux
de la mer du Nord.
Les raies sont colorées. Celle qu’on a nommée aigle de mer sillonne fréquemment
en tout sens le vaste océan Pacifique, et sa peau sert aux naturels <à fabriquer des
limes. Ce n’est guère que dans la haute mer qu’on la rencontre.
Le requin ordinaire est remplacé clans les mers des Moluques par le squale à ailerons
n o i r s ' / ? z e 4ï/mp/e/m,QuoyetGaim.),et plusieurs variétés voisines du glauque
sont répandues au milieu des îles de la Polynésie. Mais l’espèce la plus remarquable
est sans contredit le squale de Philipp ése>it/'£iC/‘o/2), dont on retrouve en Europe les dents
en pavé et caractéristiques à l’état fossile, et qui vit sur les côtes de l’Australasie,
ainsi que ceux à barbillons, b a rbu , et oeillé. L ’ isabelle n’a été remarqué que sur les
rivages de la Nouvelle-Zélande; et près de la terre de Diémen \anisodon.
A l’extrémité des trois grands caps cTe l’hémisphère Sud vit le toenianote austral
tout hérissé de nageoires, et qui acquiert une grande taille.
Les lophies sont très-communes dans les mers équatoriales des îles polynésiennes,
surtout autour de la Nouvelle-Guinée, où nous observâmes la lophie Cominerson et
plusieurs espèces non décrites.
L a Nouvelle-Galles du Sud possède aussi de nombreux balistes, entre autres le baliste
mamelonné décrit par Hunter; à la Nouvelle-Irlande nous vîmes le baliste Praslin
et le Mungo-Park.
Voyage de la Coquille.— Z . Tom. II, Partie I. t °