de la membrane. Le corps est revêtu d’écailles assez grandes,
régulièrement imbri(|uées, s'avançant sur la base des membranes
dorsale, anale et caudale. La surface de cbaque écaille
est légèrement striée dans le sens transversal. La ligne latérale
d’abord droite, fortement coudée à l'extrémité du corps, est
composée de pores de 4 à 5 petites digitations linéaires.
Ce poisson est surtout remarquable par la rare élégance de sa
vestiture. Au beau vert qui couvre la partie supérieure du corps,
se joignent le bleu azuré des parties inférieures, et les bandes
d’un rouge foncé qui sont disposées avec régularité sur lesflancs,
et qui réunissent un très-grand nombre de petites raies verticales,
étroites à leur jonction, plus développées à leur centre.
Deux rubans de la même couleur occupent la base des nageoires
dorsale et ventrale. La pectorale et les catopes offrent une
teinte jaune, qui se reproduit sur les rayons de la caudale en se
mélangeant aux teintes rouges et bleues, et qui reste pure sur
les portions membraneuses de la dorsale et de 1 anale. La tête
verte sur le sommet, bleue sur les joues, est traversée par des
écbarpes pourpres dirigées en plusieurs sens. L’iris est d’un
jaune ]>nr.
La longueur totale de l’individu décrit est de 8 pouces, sur
deux pouces et demi de bauteur. La figure a été laite sur l’individu
rapporté au Muséum, et les couleurs placées d’après un
dessin que nous fîmes sur les beux.
Le pao, ainsi nommé par les beureux insulaires de l’ile d’O-
T a it i, n’est pas rare au milieu des récifs de corail de la baie de
Matavai, de même qu’à Borabora, qu’il contribue à embellir
(lar sa riche livrée. Sa chair est délicieuse, et on le mange le
plus souvent cru, suivant l’usage de ces peuples.
3 i. G IR E L L E BORY.
Julis B o r jii, L e s s .
( Pl. X X X V I , au i/4 g. n. )
Tabeou, daus la langue des habitants d’O-Ta'iti.
Pect. i/|; catopes i ép.,5 ray.; dorsale-y-; anale i / i a ; caudale i 4-
A notre arrivée dans l’île d O-Taïti, en mai j823, les natu-
rels nous apportèrent un individu de la girelle Bory , qui avait
2 pieds et demi de longueur totale, sur lo pouces de hauteur
au niveau des pectorales, et 4 pouces à la naissance de la queue.
Ce poisson que nous dessinâmes d’après nature fut mangé, et
pendant le reste de notre séjour l’occasion de s’en procurer ne
se représenta plus. C’est donc sur nos notes manuscrites que
nous allons puiser les éléments de la description, que nous avions
précisée en ces mots ; Julis tabeus , corpore , capite , pinnisque
vircscentibus ; ahdomiae et pinnâ pectorali roseis ; lineis ruhris
luteisve flexis et utrinque sparsis ; caudâ rotundâ.
I.a tête de cette girelle est grande, bombée, lisse sur le préopercule
et sur l’opercule qui se prolonge en une oreillette obtuse
en arrière. Ses lèvres sont épaisses, avancées ; ses dents ¡letites,
espacées, coniques. Des pores sont ouverts entre l’oeil et l’extrémité
de la tête. Sa ligne latérale légèrement courbe est coudée
à l’extrémité postérieure du corps. Ses écailles sont larges,
régulières, et parfaitement arrondies. La pectorale est ample,
élargie à son extrémité dont le bord est rectiligne. Les jugulaires
sont étroites à leur naissance, puis dilatées et arrondies. La
caudale est plus haute que large , et taillée en demi-cercle. La
dorsale, médiocre et régulière, s’élève à sa terminaison, et forme
une sorte de lobe arrondi. Il en est de même de l’anale q u i,
soutenue par une forte épine, s’allonge beaucoup en s’arrondissant
postérieurement.