« J’ai toujours regardé comme une fable ce ((u’on racontait
des pilotes du retpiiu, Couvaincn par mes propres yeux, je n’en
puis plus douter. Mais (quel est l’intérêt qu’ont ces deux ¡jois-
sons à le suivre ? L ’on coin])rend assez aisément que quelques
parcelles de la proie, é('ba|)pces au requin, peuvent fort bien
être l'attrait du petit [jilote ([iii en fait son profit. Mais on ne
devine pas pourquoi le requin, qui est le poisson le [jlns vorace,
ne cherche pas à engloutir ce parasite rjui est rarement seul :
j ’en ai vu fort souvent cinq ou six autour du nez du requin. Le
pilote lui serait-il doue de quelque utilité? verrait-il plus loin
que lui? l’avertirait-il de s’ap]jrocher de sa proie ? serait-il véritablement
un espion à gages , ou seulement un faible petit
poisson qui navigue sous la protection d’un fort pour n’avoir
rien à craindre de ses ennemis. J’ai remarqué assez souvent que
quand on jetait l’émcrillou , le jjilote allait reconnaître même
le lard, et revenait tout aussitôt au requin, (qui ne tardait pas
d’y aller lui-même. Quand le rec[uin est pris, ses pilotes le suivent
jus(|u’à ce qu’on le baie. Alors ils s’enfuient, et s’il n’y a
pas d’antre requin qu’ils ¡uiissent aller joindre, on les voit passer
en poupe du navire, oii ils se maintiennent souvent plusieurs
jours, jusqu’à ce qu’ils aient trouvé fortune.»
Les principales espèces de requins sont ; le requin proprement
dit, squalus carcharías, L ., figuré sous le nom de canis
carcharías par Bélon, dans son traité de aquatilibus, pl. LVIIf
et planche X L ; le lamia, carcharlas lamia, Risso, t. III,
p. 1 19, figuré par Rondelet, pl. CCCV, et par B lainville, Faune
franc ., p. 88, pl. X IX ; le renard, carcharías vulpes, Rond.,
qjl, CCCLXXXVII, Risso, t. 4 , p. 120; le Rondelet, carcharías
Rondeletii, Risso, t. 3 , jj. 120 ; le requin féroce , carcharías fe rox,
Risso, t. 3 , p. 122 ; le squalus uslus de Duméril, ou squalus
carcharías, minor de Forskal et de Lacép., t. i , pl. YIII, f. i ;
le squale glauque, Lacép., t. I, pl. IX , f. i ; le bleu, squalus
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glaucus, Blocb, pl. L X X X Y l ; le squalus ciliaris, Scliiieid.,
pl X X XI; le squalus malanopterus, Quoy et Gaimard, Zool.
de l’Drauie, jjl. XLIII; le squalus maou, Lesson, pl. t"', etc., etc.
Le squalus galcus, L . , type du sous-genre milandre de Cuvier;
le squalus obscuras, Lesueur; le squalus littoralis, Lesueur.
3' Sous-genre; Lamie, Lamna, Cuv.; Lamia, Risso.
Museau pyramidal, narines situées à sa base; dents aiguës,
tranchantes ; trous des branchies placés en avant des pectorales ;
évents très-[jctits.
On ne connaît que deux espèces, l’une dont Rafinesqiie a
lait le type de son isurus oxjrhjnchus, moyen squale de la Méditerranée
connu de Galien, et dont les Latins estimaient la
chaii’. C’est le squalus cornubicus de Schneider et de Lacépède ,
t. I , ]j1 . X I , f. 3 ; l’autre, est le squalus inonensis de Shaw.
4' Sous-genre ; Marteau, Zygæna, Cuv.
Corps de la forme de celui des requins; tête aplatie, dilatée
sur les côtés, tronquée en avant, se prolongeant en branches
qui la font ressembler à un marteau; les yeux sont aux extrémités
des branches, et les narines sur leur bord antérieur.
Les espèces bien distinctes sont ; le marteau commun, zygæna
malleus, squalus zygæna de Linné, Valenc. Mus.; le zygæna
Blochii, Cuv. ; Bloch , pl. CXVII ; le pantouflier, zygæna tudes,
Lacép., t. I, pl. 'YII, f. 3;Risso, t. 3, p. 126; le tiburón, squalus
tiburo, L . , décrit par Marcgrave, 181. Les Grecs donnaient
à CCS pjoissons le nom de zygæna, les Latins celui de libella
qu’on trouve cité dans Bélon, p. 61.
5' Sous-genre : Emissole, Miistelus, Cuv.
Formes corporelles des recjuins ; dents en petits pavés.