iieuces, et les navigateurs eu conservent long-temps à bord des
vaisseaux, bien que privés d’aliments et renversés sur le dos. Les
tortues mannes s’alimentent de fucus qu’elles paissent au foud
de fe a u , et aussi de petits mollusques et d’animaux. Les terrestres
recherchent les»«i’aciues, les herbes, les limaçons, les
larves des insectes. Les tortues des eaux douces trouvent dans
les rivières les substances végétales et animales dont elles se
nourrissent.
Les tortues ont été divisées par les auteurs anglais en plusieurs
familles qui sont : les vraies chélonées, renfermant le genre testudo
des auteurs; les émydées, Bell, ayant les genres emys,
Brongniart, terrapene, Merrem, tortue à boites ou sterno-
theras, Bell, kiriosternon, Spix, et chelys, Duméril. Les kitios-
ternon de Spix ont le corps déprimé, le sternum fixé à son
milieu, les lobes antérieur et postérieur à charnières et le
plastron rétréci ; ou n’en connaît qu’une seule espèce, le ki-
nosternum longicaudatum. La troisième famille est celle des
trionidées, ne renfermant que le genre trionyx de M. Geoffroy
Saint-Hilaire; la quatrième est celle des sphargidées, ayant le
genre sphargis de Merrem ; et la cinquième et dernière est celle
des cliéloniadées, dont le type unique est le genre chelonia de
M. Brongniart. M. Cuvier, dans le Règne animal, ne fait qu’une
seule famille des tortues, ou qu’un seul genre qu’il divise en
cinq sous-genres, en se servant des caractères tirés de la forme
des carapaces, de la nature des téguments qui les recouvrent
et de leurs pieds. Son premier sous-genre est celui des tortues
de te rre , testudo, Brong., ou chersine de Merrem, dont la
carapace est bombée et soutenue par une charpente osseuse
solide et soudée de toute part. Les jambes sont comme tron-
([uées, terminées par des doigts courts réunis en une sorte de
moignon presque jusqu’aux ongles, et pouvant se retirer,
ainsi que la tête, sous la carapace. Les vraies tortues sont terrestres
et vivent de matières végétales. L ’espèce qui se trouve
en Europe est la tortue grecque, testudo groeca, de Linné, représentée
par Schoepff dans ses planches 8 et 9 , et qu’on rencontre
communément dans l'Archipel. Les autres espèces sont
la grande tortue des Indes, testudo indica (Sch., pl. 22); la
géométrique, testudo geometrica, Lacép., pl. 9; le com, testudo
rarf/ato, Shaw, qui vit à la Nouvelle-Hollande, Bell a sous-divisé
ce genre en deux tribus qu’il nomme les pixys lorsque la partie
antérieure du bouclier est mobile, et les kinixys, lorsque la
¡lartie postérieure de la carapace est seule mobile.
On compte dans le seul genre tortue une vingtaine d’espèces
parmi lesquelles plusieurs ont été découvertes dans ces derniers
temps.
Le deuxième sous-genre ou les tortues dcau douce, les emys
de Brongniart, ne diffèrent des vraies tortues qu’en ce que
leurs doigts sont allongés et garnis dans leur intervalle d’une
membrane. Leurs ongles sont de cinq en avant et de quatre
en arrière. Les espèces de ce sous-genre sont organisées pour vivre
prest|ue constamment dans l’eau, où elles cherchent les
petits poissons, les insectes des fleuves et des rivières'. L ’émyde
. Nous avons décrit et figuré , p i 29 de notre Centurie zoologique, une émyde
très-curieuse découverte par M. le docteur Rcynaud, nommée emys thennalis, Heyn.,
et qui vit dans des sources d’eaiw chaudes naturelles. Cette émydc a la carapace peu
lioinbée, ovalairo, régulière sur ses bords, convexe en-dessus où sur la ligne médiane
s’élève une carène saillante occupant le centre des cinq écailles médianes. Sur chaque
coté quatre écailles bombées se trouvent marquées d ’une arête à leur tiers supérieur,
et de leur réunion résulte sur chaque flanc 11,1 ressaut longitudinal moins prononcé
que celui du milieu. Une petite écaille médiane aplatie reçoit le prolongement de
l’arête dorsale au niveau du cou. Vingt-quatre écailles, c’est-à-dire douze sur chaque
b ord, forment la circonférence de la carapace. Ces écailles sont un peu creusées en
gouttière sur le côté et encadrées, f.eu r coiileiir est d’un brun-marron foncé, et leur
surface chagrinée.
L e plastron est immobile, en entier de forme oblongue tronquée en avant et echan-
crée en arrière; il est plus la rg e , soudé à la carapace par deux plaques arrondies, et