[.abre rouge-raies , Lahrus rubro-lineatus, L.icÉp.
Labre iargc-queue , Lahrus macrourus , L a c é p.
li. 5 ; cl. P- 1 7 ; catopes 4 ; a. c. 14.
Ce beau jjoissoji est un exemple des dilTicultés sans nombre
(fui existent dans letude des ]joi,ssoiis, car on le trouve décrit
sous trois noms difl’ércnts dans l ’ouvrage de M. de Lacépède, et
même sons trois divisions du genre lahrus. Il forme le passage
graduel des labres projjrcmcnt dits, aux crcnilabres de M. Cuvier,
])ar la dentelure extrêmement fine et peu a|iparente du
jn-éopcrcnle. Primitivement décrit et figuré dans les manuscrits
de Commerson , les connaissances imparfaites <|u’on possède
sur ce poisson , nous ont engagé ;i en donner une bonne
figure.
Le corps est de forme oblongue, doucement arrondi daus ses
contours, à museau légèrement obtus et ])eu saillant. Le rebord
orbitaire est régu lier, les narines uniques de chaque côté et
distantes. Les lèvres minces ; la supérieure protactile. Des dents
seulement aux mâchoires, les nues serrées, petites , cl quatre
autres saillantes, recourbées, arrondies, en crochet à l’extrémité
antérieure de chaque maxillaire. Les joues et le sommet
de la tête sont revêtus d'écailles ¡letites. Le rebord du préoper-
eule est arrondi, garni de dentelures extrêmement fines; écailles
plus larges que les précédentes sur l’opercule, dont le bord
est u n i, lisse et anguleux. Ligne latérale à pores rameux, à trois
¡joints linéaires, ¡jresque droite, ou convexe en suivant la courbure
du corps jusqu'il la queue. Le corps est revêtu d’écailles
larges, lisses, légèrement striées et régulières, s'avançant sur
la base des nageoires dorsale et anale , qu’elles couvrent à
moitié.
La première dorsale à rayons épineux, surmontés de lambeaux
qui les enveloppent, est plus longue que la deuxième
nageoire à rayons mous; celle-ci est pins élevée, à rayons ¡josté-
rieurs plus grands. La nageoire pectorale est arrondie, longue
d’un pouce. Les catopes sont placées sons les pectorales, soutenues
¡jar nn fort aiguillon enveloppé dans un r,e]jli de la membrane.
Le premier rayon mou est très-allongé, et les autres en
diminuant successivement donnent une forme aiguë à cette
ventrale, qui a 18 ligues de long. La nageoire anale est arrondie,
à bord régulier, garnie d’écailles à moitié de sa largeur,
soutenue en avant par trois fortes é¡Jlnes , surmontées de
lambeaux membraneux, et finit presque vis-à-vis la seconde
portion de la dorsale. La queue est terminée par une nageoire
à peine fourchue, ou plutôt rectiligne à sa ¡jartie moyenne, et
à rayons des bords siqjérienr et inférieur un peu ¡irolongès.
Les rayons sont couverts d’écailles à leur base.
La couleur de ce beau crénilabre est d’un rouge orangé très-
pur, que relèvent encore i 5 ou 16 bandes d’un pourpre léger,
plus foncé sur la tête. Ces bandes sont disposées sous forme de
taches oblougues, régulières , et placées sur le corps daus le
sens longitudinal. Les pectorales sout jaunes, les catopes sont
orangé, le rebord de l’anale est brunâtre. Les membranes de
la dorsale sont januàtres; une tache noire occupe l'intervalle
des trois ¡jremiers aiguillons ; une large bande d’un ¡lourpre
noir très-foncé tranche brusquement la ¡jartie postérieure du
coiqis jusqu’auprès de la queue, et s’étend de la portion postérieure
de la dorsale â celle de l’anale. Sa largeur est de i 5 à
18 ligues. L ’oeil est entouré d’un cercle orangé et d’nn cercle d’un
jaune ¡mr. L ’individu décrit avait 8 pouces et demi de longueur
totale, sur 2 pouces et demi de liauteur.
Ce ¡joisson vit au milieu des récifs de la baie du Tombeau ,
â file Maurice. Ceux qn’on a décrits d’après le célèbre Commerson,
avaient été vus dans le grand Océan équatorial, et sur
les côtes de Bourbon et de Madagascar.