deux sangs se inêleiit plus ou moins en passant par le ventricule.
Les tortues semblent, au premier aspect, des animaux retournés.
Elles sont en effet enveloppées dans un double jilastron,
sous lequel la tè te , la queue et les quatre membres peuvent
rentrer lorsque l’individu a besoin de protéger ces parties, qui
en sortent au contraire dans les actes babituels de la vie. La
partie supérieure de l’enveloppe des tortues, faite en forme de
voûte, est ce qu’on nomme la carapace. Cette boite osseuse
se trouve être le résidtat de la soudure des huit paires de côtes,
dont la surface est élargie, et qui s’unissent intimement avec les
apophyses articulaires des vertèbres, transformées elles-mêmes
en plaques amincies. Ces soudures se faisant par engrenage, il
en résulte une immobilité parfaite dans leur jeu et une grande
force dans leurs |3arois disposées en voûte. La partie inférieure
qu’on appelle le plastron est aussi composée de neuf pièces
soudées qui retracent le sternum et ses annexes, suivant M. G eo t
froy Saint-Hilaire, et les parties cartilagineuses se trouvent être
représentées par iinc bordure circulaire de la carapace. Les
vaisseaux qui s’introduisent dans ces pièces osseuses qu'ils nourrissent
sont recouverts d’un périoste assez épais et d’un épiderme
dense, sqnammeux extérieurement où il se change en lamelles
nommées écailles. Les côtes et les vertèbres dorsales et lombaires
étant ainsi complètement extérieures, il en résulte une
inversion dans l’insertion des plans musculaires, qui s’attachent
en-dedans des surfaces de ces os pour mouvoir les membres et
le cou. L ’extrémité vertébrale s’articule avec la carapace, et l’extrémité
sternale, assez analogue à la clavicule, s’articule avec
le plastron, de manière que les deux épaules forment un anneau
dans lequel ¡tassent l’oesophage et la trachée-artère. Une
troisième branche osseuse, plus grande que les deux autres,
représente, comme dans les oiseaux, l’apophyse coracoïde, et
son extrémité postérieure reste libre.
Les os longs des Testudinées n’ont point de canal médullaire.
Les pièces osseuses qui composent le crâne varient singulièrement
dans les degrés d’aplatissement qu’elles présentent. On
dit que le sphénoïde manque complètement dans les têtes des
tortues terrestres. Les nerfs olfactifs et optiques traversent des
cloisons cartilagineuses, car les os n’ont point de trous ¡)our
leur donner passage. Les poumons sont volumineux; mais
comme les côtes sont immobiles, il en résulte une modification
de la respiration qui s’exécute par la bouche, et par un mouvement
de déglutitioli qui force l’air à entrer ]>ar les narines et
puis à se diriger vers les poumons. Les maxillaires des tortues
sont revêtus d’une corne analogue k celle du bec des oiseaux ;
seulement les chélydes, au lieu de corne, ont une peau mince
sur les mâchoires. Leur langue est courte, hérissée de papilles
très-développées. Leur estomac est robuste et a un seul ventricule;
les intestins, privés de coecum , ne donnent au tube intestinal
qu’une longueur médiocre. Leur vessie est ample.
Dans ces derniers temps, MM. Isidore Geoffroy Saint-Hilaire
et J.-G. Martin ont découvert chez les tortues femelles deux
canaux qui mettent la cavité du péritoine en communication
avec les corps caverneux, et ont publié des remarques d'un
haut intérêt sur la structure et la disposition du cloaque, du
clitoris et des corps caverneux chez les mêmes animaux. Leur
Mémoire a été lu à l’Académie des Sciences le 18 février 1828,
et se trouve inséré dans les Annales des Sciences naturelles
pour le mois de février 1828. Nous citerons un extrait de ce
travail qu’a bien voulu rédiger M. Isidore Geoffroy Saint-Hllaire.
« Les tortues, principalement les terrestres , ont le cloaque
disposé de la même manière que chez rornitborhynque, c’est-
à-dire la vessie, les deux uretères et les deux oviductes, poulies
femelles, les deux canaux déférents, pour les mâles, arrivent
dans une première poche qui est le canal urétro-sexuel de
h.