Matavai, daus l’ile d'O-Taïti, où il parait abondant, et les naturels
estiment sa cbair.
Ce poisson, du bout du museau au bord jiostérieur et moyen
de la queue, a 6 pouces 1/2 de longueur totale, sur 2 pouces 8
lignes du dos à la première épine de la dorsale jusqu’au point
de départ des catopes. Il est aminci sur les côtés , élevé , de
l’orme ovalaire, allongée, à museau mince et avancé, à front
oblique, et terminé par une nageoire caudale haute, jieularge,
taillée en croissant, et dout les bords supérieur et inférieur se
prolongent en longs filaments très-atténués. L ’oeil est arrondi,
à iris entouré d’un cercle vert foncé. L ’ouverture brancbiale est
étroite sous l’opercule qui est arrondi. La jiectorale est allongée
et assez large. Son sommet est obarrondi. L’épine qui soutient
chaque catope est droite, acérée. Les rayons mous qui traver-
.sentlanienibrane ladépassent. La dorsale est presque rectiligne,
et sa première éjiiiie, an beu d’être la |ilus courte comme chez
les acantbures, est la plus allongée. Cette nageoire nait un peu
eu arrière de l’oe il, et se continue jusqu’à la queue. L ’anale,
jilacée presque immédiatement après les catopes, est de même
forme tpie la précédente. Les côtés amincis de la queue sont
armés chacun de deux lames coupantes, dS-igées d'arrière en
avant, toutes les deux d'un jaune doré, et placées au milieu de
deux ronds granuleux, jieints en orangé fort v if La caudale,
jilus haute que large, échaucrée au milieu ou jiresque rectiligne
, s’allonge en dessus et en dessous pour donner naissance à
des fdets déliés, nés des derniers rayons dont ils sont les prolongements.
Toutes les écailles (jui revêtent la peau sont d’une
grande ténuité, lisses dans un sens et très-rugueuses, très-âpres
lorsqu’on dirige les doigts de derrière en devant, cc tjui tient à
ce ([u’elles sont très-dentelées et très-rugneuses sur les bords.
L éoumé est en entier d’un noir de jjrunelle uniforme. Seulement
le jiourtour delà bouche est orangé. Un trait jaune doré
part du préopercule, et remonte sur le bord antérieur de l’orbite.
Un ruban bleu cendré contourne depuis le front, justju’a
la queue, le haut du corps près finsertion des rayons de la dorsale.
Une bandelette blanche su it, à partir des catojies, la ligne
inférieure jusqu’à la première armure, et sous la nageoire anale.
Quelques taches brunes se dessinent çà et là sur les flancs.
Enfin la caudale, du même brun que les autres nageoires, est
à sa partie moyenne et à son bord frangée de blanc pur, blanc
bordé en dedans par une longue tache mélangée de brunâtre et
de verdâtre.
4o. C O R Y P H È N E AZUR.
CoT'jphoena azurea, L e s s .
Pcct., 18; dorsale, 5ü; catopes, 6 anast.; anale, a 3; caudale, tjo.
Le 9 octobre 1822, par 28 degrés de latitude S. et 3y de longitude
O., nous primes nn individti de ce coryjtliène long de
21 pouces, haut de 6, et épais de 18 lignes. Ce poisson, que
nos matelots provençaux nommèrent fourcade, jtar analogie
avec le doradon des côtes de laMéditerranée, nous paraît devoir
constituer une espèce bien distincte et entièrement nouvelle.
Le coryphène azur est, ainsi que son nom trivial l’indique,
d’iin azur pur et céleste, sans aucune tache, et dans l'eau
brille de reflets cuivrés et irisés sur le dos et les côtés, la dorsale,
la caudale, la base de l’anale et les catopes. La moitié du
corps, sur les flancs, les joues et le ventre, est au contraire
enrichie d’argent glacé et chatoyant.
Ce poisson a les formes de l’bippurus, c’est-à-dire qu’il est
allongé, à tête bombée et convexe sur la ligne du jarofil, â
mâchoire inférieure un jieu j)lus longue que la supérieure. Le
corjjs s’amincit à mesure qu’on avance vers la queue; il est
mince proportionnellement à sa bauteur. Les dents qni cou-
Voyage de la Coquille. — Z. Turn. I I , Partie I. 20