ouverture. Au-devant de ces orifices, on voit trois rangées
de petites protubérances très-arrondies.
La mâchoire inférieure est un peu plus courte et plus
étroite que celle d’en-haut. L’oeil est situé au-dessus et
très-près de l'angle formé par la réunion des deux
lèvres ; l’iris paroît blanc ou blanchâtre. Au-delà de
l’oeil, est un trou presque imperceptible : c’est l’orifice
du conduit auditif.
Les fanons sont noirs, et si courts, qu’ils n’ont souvent
qu’un tiers de mètre de longueur.
La langue est grasse, spongieuse, et quelquefois hérissée
d’aspérités. Elle est de plus recouverte , vers sa
racine, d’une peau lâche qui se porte vers le gosier, et
paroîtroit pouvoir en fermer l’ouverture, comme une
sorte d’opercule.
Quelquefois la jubarte est toute blanche. Ordinairement
cependant, la partie supérieure de ce cétacée est
noire ou noirâtre; le dessous de la tête et des bras, très-
blanc; le dessous du ventre et de la queue, marbré de
blanc et de noir. La peau , qui est très-lisse, recouvre
une couche de graisse assez mince.
Mais ce qu’il faut remarquer, c’est que., depuis le
dessous de la gorgé jusque vers l’anus, la peau présente
de longs plis longitudinaux, qui, le plus souvent, se
réunissent deux à deux vers leurs extrémités, et qui
donnent au cétacée la faculté de dilater ce tégument
assez profondément sillonné. Le dos de ces longs sillons
est marbré de noir et de blanc : mais les intervalles qui
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les séparent sont d’un beau rouge qui contraste, d’une
manière très-vive et très-agréable à la vue, avec le noir
de l’extrémité des fanons, et avec le blanc éclatant du
dessous de la gueule., lorsque l’animal gonfle sa peau,
que les plis s’effacent, et que les intervalles de ces plis
se relèvent et paroissent. On a écrit que la jubarte
tendoit cette peau, ordinairement lâche et plissée, dans
les momens où, saisissant les animaux dont elle veut
se nourrir, elle ouvre une large gueule, et avale une
grande quantité d’eau, en même temps qu’elle engloutit
ses victimes. Mais nous verrons, à l’article de la balei-
noptère museau-pointu, quel organe particulier ont reçu
les cétacées dont la peau du ventre, ainsi sillonnée,
peut se prêter à une grande extension.
On a remarqué que la jubarte lançoit l’eau par ses
évents avec moins de violence que les cétacées qu’elle
égale en grandeur : elle ne paroît cependant leur céder
ni en force ni en agilité, au moins relativement à ses
dimensions. Vive et pétulante, gaie même et folâtre,
elle aime à se jouer avec les flots. Impatiente, pour
ainsi dire, de changer de place, elle disparoît souvent
sous les ondes, et s’enfonce à des profondeurs d’autant
plus considérables, qu’en plongeant elle baisse sa tête
et relève sa caudale au point de se précipiter, en quelque
sorte, dans une situation verticale. Si la mer est
calme, elle flotte endormie sur la surface de l’océan;
mais bientôt elle se réveille, s’anime , se livre à toute
sa vivacité, exécute avec une rapidité étonnante des