1 équateur. Ce fait s'accorderait d’ailleurs très-bien avec
ce que nous avons dit de relatif à l’habitation des très-
grands cétacées, en traitant de la baleine franche, et
avec ce que des auteurs ont écrit du séjour du gibbar
dans les mers qui baignent les côtes de l’Inde.
Le gibbar peut égaler la baleine franche par sa longueur,
mais non pas par sa grosseur. Son volume et sa
masse sont très-inférieurs à ceux du plus grand des
cétacées.
D’ailleurs, M. Olafsen, et'M. Povelsen, premier médecin
d’Islande, disent que le gibbara quatre-vingts aunes
danoises, ou plus de cinquante mètres, de longueur;
mais que la baleine franche est longue de plus de cent
aunes danoises, ou de plus de soixante-trois mètres *.
Le dessous de sa tête est d’un blanc éclatant; sa poitrine
et son ventre présentent la même couleur; le reste
de sa surface est d’un brun que le poli et le luisant de
la peau rendent assez brillant.
L’ensemble de la tête représente une sorte de cône
dont la longueur égale le tiers de la longueur totale.
La nuque est marquée par une dépression bien moins
sensible que dans la baleine franche; la langue n’a pas
une très-grande étendue ; l’oeil ést situé très-près de
l’angle formé par la réunion des deux mâchoires. Chaque
* Voyage en Islande 3 par MM, Olafsen et Povelsen, rédigé par ordre
du roi de Danemarcli, sous la direction de Vacadémie des sciences' de
Copenhague, et traduit par Gautiher de la Peyronie; tome III, page a3opectorale
est ovale, attachée assez près de l’oeil, et aussi
longue quelquefois que le huitième ou le neuvième de
la longueur du cétacée.
Les fanons sont si courts, que souvent leur longueur
ne surpasse pas leur hauteur. Les crins qui les terminent
sont longs, et comme tordus les uns autour des
autres. On a écrit, avec raison, que ces fanons sont
bleuâtres; mais on aurait dû ajouter, avec l’auteur de
YIListoire des pêches des Ho/landois, que leur couleur
change avec l’âge, et qu’ils deviennent bruns et bordés
de jaune.
Vers l’extrémité postérieure du dos s’élève cette nageoire
que l’on retrouve sur toutes les baleinoptères, et
qui rapproche la nature des cétacées, de celle des poissons
dont ils partagent le séjour. Cette nageoire dorsale
doit être particulièrement remarquée sur le gibbar :
elle est triangulaire, courbée en arrière à son sommet,
et haute du quinzième ou environ de la longueur totale.
Le gibbar se nourrit de poissons assez grands, surtout
de ceux qui vivent en troupes très-nombreuses. Il
préfère les gades, les scombres, les salmones, les dupées,
et particulièrement les maquereaux, les salmones
arctiques et les harengs.
Il les atteint, les agite, les trouble, et les engloutit
d’autant plus aisément, que, plus mince et plus délié
que la baleine franche, il est plus agile et nage avec
une rapidité plus grande. U lance aussi avec plus de
violence, et élève à une plus grande hauteur, l’eau.